Inscrit au fronton de cette ouverte maison, probablement parce que régulièrement vilipendé et ne cessant de grimper au hit-parade des maux du siècle, l’entre-soi a tôt fait d’irriguer les champs du rock et de la pop, principalement pour s’avérer le ferment d’honorables chansons plutôt que céder à la tentation du repli communautariste. Exercice d’admiration, tribut payé aux aînés, influence revendiquée ou béquille bien pratique, ces name-dropping songs ont ratissé large, au point que sous la plume de Nick Toshes le contingent des laissés pour compte ou des oubliés a eu droit au titre de Unsung Heroes of Rock’n’Roll. Dylan a pratiqué l’hommage plus souvent qu’à son tour (Song To Woody, Blind Willie McTell) avant d’être honoré par Bowie (Song for Bob Dylan), lequel à dû se contenter d’Isabelle Adjani. Sans balayer ces deux icônes, ni faire l’impasse sur d’autres (Syd Barrett, Brian Wilson, les Ramones, ou bien sûr les Beatles sont parmi les champions les plus souvent cités), on s’autorisera à arpenter nos territoires de prédilection, à organiser des numéros de duettistes ou à tirer sur la ficelle du marabout, quitte à évincer à regret d’obscurs ferrailleurs ou des comètes négligées. Ainsi Glenn Tipton, guitariste de Judas Priest, ou Bobby Jameson, respectivement chantés par Mark Kozelek et Ariel Pink, n’ont, vous m’en voyez marri, pas passé le cut. Il y en a d’autres, à foison, et on ne parle ici que de chansons où le nom de l’artiste ou du groupe apparait dans le titre. Sans compter mes oublis fortuits, que vous vous ferez fort de réparer.
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Le club du samedi soir # 5 : Baubles From The Barbary Coast – A San Francisco mixtape by Matt Fishbeck
Samedi dernier, nous publiions une mixtape consacrée à la Baie de San Francisco. Le lendemain, réaction à chaud de Matt Fishbeck, dont nous vous avons parlé récemment, à travers sa magnifique reprise de Decades de Joy Division. Notons d’ailleurs au passage que d’ici à quelques mois, le premier album de Holy Shit, groupe où sont passés Ariel Pink et Christopher Owens, ressortira par l’entremise du label Mexican Summer. Dimanche dernier donc, il nous adresse spontanément cette mixtape, élaborée comme un appendice, un complément, une autre vision de ce qu’à été la créativité musicale de The City by the Bay, vue par lui. Et comme il est impossible pour nous de ne pas partager avec vous ce brillant droit de réponse, le voici. Enjoy. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir # 5 : Baubles From The Barbary Coast – A San Francisco mixtape by Matt Fishbeck »
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Ariel Pink’s Haunted Graffiti – La couleur tombée du ciel
Quinze années ont passé depuis leur sortie sur le petit label d’Animal Collective, leur beauté crépusculaire reste intacte et leur pouvoir de fascination aussi mystérieux. Les trois « premiers albums » d’Ariel Pink’s Haunted Graffiti (The Doldrums, House Arrest et Worn Copy) font l’objet d’une réédition salutaire et luxueuse chez Mexican Summer. Toutefois, le silence qui les accompagne en 2020 semble aussi coupable que celui qui a entouré leur naissance en 2004. Continuer la lecture de « Ariel Pink’s Haunted Graffiti – La couleur tombée du ciel »
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Le club du samedi soir # 4 : SF Bay Area
Départ pour la Baie de San Francisco, entre Oakland, San José, Palo Alto et Fremont pour un voyage dans le temps depuis les années 60 et ses diverses contestations au doux parfum de patchouli et autres herbes odorantes. Quelques années plus tard durant les années 70/80, on y trouvait les prémices du punk sauvage mais aussi expérimental autour de la salle Mabuhay Gardens, qui rassemblait la fine fleur des révoltés ou marginaux du coin. Puis dans une époque plus contemporaine, le renouveau « cool » de la ville, qui depuis quelques années ne laisse plus le choix aux musiciens et artistes de bouger en périphérie faute d’argent pour y vivre. Direction Oakland, qui devient à son tour un vivier de groupes. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir # 4 : SF Bay Area »
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Le club du samedi soir # 3 : The Style Council
C’est le premier – ex-aequo avec Robert Smith (ça doit se jouer à quelques semaines). C’est l’année 1982, le premier magazine acheté, un numéro de Best – j’en suis à peu près sûr. Il est question de The Who, il est question de The Jam, il est question des mods. Je ne comprends pas tout – et même peut-être rien. Mais le jeune homme filiforme, cheveux très courts, pantalon cigarette, veste en cuir noir et sourire aux lèvres impressionne. Il s’appelle Paul Weller. Il a à peine 22 ans et ne va pas tarder à saborder The Jam, dont la carrière discographique météorique (1977 – 1982) marque d’une empreinte indélébile l’inconscient collectif britannique – je me souviens encore d’un mariage outre-Manche, en juin 2004, où le témoin du marié avait émaillé son discours d’avant-repas de citations extraites de paroles de The Jam. Alors, j’ai vécu en direct la fin du groupe – l’annonce dans la presse anglaise, la sortie de la compilation live Dig The New Breed (un achat New Rose) – et j’ai suivi les spéculations qui s’ensuivirent sur l’avenir de Weller, “le porte-parole d’une génération” – le premier retour sur scène après le split lors d’un concert d’Everything But The Girl, puis l’union avec Mick Talbot (ex- Merton Parkas, ex- Dexys, ex- The Bureau et déjà croisé aux côtés de Weller lors de la reprise du classique Heatwave sur l’album Setting Sons, en 1979) sous la bannière The Style Council.
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Le club du samedi soir #2 : Factory Lost Classics X2
En début de semaine, il n’était pas possible de passer sous silence le retentissant quarantième anniversaire de la disparition de Ian Curtis. Puis, au courant de la semaine, nous avions évoqué ce Factory All Stars qui s’inscrivait en parfaite illustration de ce qu’était l’écrin du label Factory, l’Haçienda, club légendaire s’il en est. Pour incarner ces années extrêmement prolifiques, Nicolas Plommée et Alex Mimikaki ont choisi de proposer un choix de raretés piochées dans les années Factory, en évitant le phagocytage Joy Division / New Order. Une mixtape à laquelle Christophe Basterra à eu envie de s’atteler aussi… Deux fois valant mieux qu’une, voici leurs sélections. Dance On.
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Le club du samedi soir #1 : Wes Anderson Fan Club
Parce que j’ai toujours voulu être Margot Tenenbaum, son carré blond parfait retenu par une simple barrette, sa micro-robe sous son manteau de fourrure, écrivaine qui pleure dans sa baignoire avec une classe folle. Parce qu’il s’agit d’histoires de familles compliquées et que pour moi aussi, la famille, c’est compliqué. Parce que j’aime retrouver à chaque film cette troupe d’acteurs, ces visages que je connais bien, ni tout à fait les mêmes ni tout à fait ceux des autres. Parce que cette fidélité aux comédiens, le réalisateur la voue aussi à ses compositeurs, Mark Mothersbaugh et Alexandre Desplat, qu’il convoque de film en film. Parce que toutes les chansons figurant au générique démontrent le goût sûr d’un gars sûr, d’ailleurs l’élégance du mec, excusez-moi du peu. Parce que c’est un cinéma dans lequel tous les adultes sont des enfants à qui les enfants montrent le chemin à suivre. Parce que j’ai beaucoup lu Roald Dahl et que je ne m’en lasserai jamais. Parce que c’est un cinéma très écrit et dans lequel l’écrit tient une place essentielle, partout des livres, des notes manuscrites, des lettres, des messages codés, des chapitres et une histoire romanesque. Parce que la voix de Georges Clooney quand il dit autre chose que What else ? Parce que j’ai eu un labrador pendant 14 ans et que j’adore les chiens. Parce que j’ai toujours rêvé de déambuler dans les couloirs d’un palace, où des grooms en tenue à boutons dorés m’accompagneraient dans l’ascenseur et où il y aurait des coffre-forts cachés avec des trésors dedans. Parce que j’ai toujours été un peu amoureuse de Jason Schwartzman. Parce que mes enfants rient aux éclats quand Tilda Swinton déclare : Action Sociale, j’écoute. Parce que ces deux gamins sur la plage, lui avec sa toque en raton-laveur et elle qui transporte son mange-disque dans une valise, s’embrassent pour la première fois avant de se déhancher sur Le Temps de L’Amour. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #1 : Wes Anderson Fan Club »
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Mixtape Section26 #9 : The Saxophones
The Saxophones, duo mari et femme nord-californien signé chez Full Time Hobby, vient de sortir Eternity Bay. Si le son est plus ample et chaleureux, la formule de ce deuxième album reste inchangée. Leur chansons imprégnées de mélancolie sont fortement influencées par la musique des années 50, l’exotica mais surtout le jazz qu’Alexi Erenkov a étudié avant de jeter l’éponge, se sentant un peu trop à l’étroit musicalement. The Saxophones tient d’ailleurs son nom de l’instrument dont il jouait pendant ses études et qu’il a mis au placard le temps de s’ouvrir à de nouveaux horizons musicaux. Alexi ayant l’air d’avoir un sacré sens de l’humour, il nous offre un mix autour… du saxophone. Principalement composé de classiques jazz, on y trouve aussi Mulatu Astatke, Fela Kuti ou Orchestra Baobab. Par contre, aucune trace de Never Tear Us Apart, Urgent, The Logical Song ou Careless Whisper, mais ce sera sans doute pour une mixtape “guilty pleasure”. Continuer la lecture de « Mixtape Section26 #9 : The Saxophones »