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Confeti De Odio, Tragedia Española (Snap! Clap! Club)

D’abord, il y a eu cette pochette, aperçue un dimanche soir sur Instagram, sur le compte du très recommandable Nacho Canut – pour ceux qui ne suivent ou ne savent pas, cet homme est la moitié de Fangoria et l’une des figures emblématiques de la Movida et de la scène pop espagnole depuis la fin des années 1970, en particulier pour avoir cofondé, avec son éternelle complice Alaska et le regretté Carlos Berlanga, Alaska Y los Pegamoides puis Alaska Y Dinarama. Des groupes qui, un peu à l’instar d’Orange Juice à la même époque, rêvaient de marier les Ramones et Chic. Alors voilà : quand un type de cette envergure poste sur son compte une pochette, vous avez forcément envie d’en savoir un peu plus. Surtout quand ladite pochette donne une idée assez précise de ce à quoi aurait pu ressembler en vitrine un disque de The Smiths avec Syd Barrett période The Madcap Laughs comme effigie. Et puis, le titre et le nom de l’artiste attisaient aussi la curiosité : Tragedia Española par Confeti De Odio (une traduction approximative en serait : Tragédie Espagnole par Confetti de Haine). Et moi, quand il s’agit de musique pop, j’aime bien les mots qui ne donnent pas le choix : c’est l’amour ou la haine – justement –, il n’y a pas de place pour un milieu plus ou moins juste…

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Saint Etienne, Finisterre (Mantra recordings)

Qu’on le veuille ou non, il existe un mystère Saint Etienne. Un mystère que personne n’a pu encore éclaircir. En théorie, ce groupe représente la quintessence de la perfection pop. Pas plus, certes. Mais certainement pas moins. Depuis ses débuts, il a toujours eu en main les cartes maîtresses. À commencer par une érudition irréprochable : sans cela, on n’a pas l’idée de reprendre – magistralement qui plus est – Only Love Can Break Your Heart de Neil Young, Who Do You Think You Are? de Candlewick Green ou Tous Les Garçons Et Les Filles (sous son titre anglais originel, Find A Boy) de Françoise Hardy ; Et l’on n’ose d’autant moins sampler si effrontément Dusty Springfield sur Nothing Can Stop Us. Mais surtout, ce trio a trop souvent fait preuve d’une virtuosité à l’heure de composer des mélodies délicieuses, de Spring à Heart Failed (In The Back Of A Taxi), en passant par Avenue, Like A Motorway ou The Bad Photographer. Autant de chansons qui, dans un monde plus juste – les sixties, en fait, époque à laquelle les alchimistes de la mélodie et des arrangements alignaient les hits comme d’autres enfilent des perles –, auraient dû caracoler aux sommets des charts du monde entier. Continuer la lecture de « Saint Etienne, Finisterre (Mantra recordings) »

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I Like 2 Stay Home #38 : Toutes les routes mènent à Saint Etienne

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Saint Etienne / photo : Paul Kelly
Saint Etienne / photo : Paul Kelly

J’ai beau retourner ma mémoire de moins en moins neuve dans tous les sens, je n’arrive plus à me souvenir de la première fois où j’ai écouté Saint Etienne. Ni quand, ni où. Encore moins avec qui. Même si je me dis que pas très loin, il devait y avoir Alex, Michelle, Daniel ou Jean Baptiste. Mais je sais que très vite, je me suis entiché de ce groupe qui au départ n’en était pas vraiment un. Plutôt la lubie de deux copains d’adolescence, Bob Stanley et Pete Wiggs, grandis dans la même banlieue que Kate Moss, des passionnés qui dans la deuxième moitié des années 1980, avaient déjà tout fait pour assouvir ladite passion : créer un fanzine, fonder un label (l’ultra-mythique Caff Corporation, dont la discographie relève à peu près du fantasme), écrire dans la « vraie presse » (pour le seul Bob, entre autres thuriféraire de la compilation Bubblegum Perfume)… En gros, il ne leur restait plus qu’à réaliser un disque, chose faite dès 1990 avec la comptine electrolascive Only Love Can Break Your Heart, relecture assez incroyable d’une des plus belles chansons de Neil Young publiée sous un nom qui annonçait déjà leur francophilie, Saint Etienne – en référence à la fameuse équipe de foot des années 1976 et 1977… Succès dans les milieux autorisés, remix génial d’Andrew Weatherall à la clé et les deux garçons se sont pris au jeu. Alors, à défaut de technique, ils ont suivi le postulat punk, ont mis leur érudition au service de leurs chansons et ont trouvé dès leur troisième single – le bien titré Nothing Can Stop Us, porté par un sample taille XXL d’une chanson de Dusty S. – la voix féminine dont ils rêvaient en la personne de Sarah Cracknell – qui, comme le monde et la Grande-Bretagne sont assez petits, avait été immortalisée dans une chanson de Felt. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #38 : Toutes les routes mènent à Saint Etienne »

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Selectorama : Melenas

Melenas

C’était un dimanche. Un dimanche soir plongé dans la correction des cahiers, mais à surveiller d’un œil distrait – est-ce bien sérieux ? – les réseaux. C’est exactement à ce moment-là que j’ai vu passer un lien, posté par un ami sur lequel je peux savoir compter. Un clic. Une claque. Sur la page Bandcamp de Melenas, je tombais directement sur la chanson Una Voz, le genre de petit miracle mélodique que l’on est condamné à écouter en boucle. Dont acte. Et forcément, l’envie d’en savoir plus sur ce groupe né en 2016 à Pampelune, Navarre, patrie d’Indurain chère à Hemingway et (presque) berceau familial. Continuer la lecture de « Selectorama : Melenas »

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I Like 2 Stay Home #31 : Michael Head

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Je me souviens très bien de l’article. Ou plutôt de la photo qui l’accompagne et de son titre. Visages Pales. C’est une colonne, autant dire par grand-chose mais c’est déjà ça. Pour la signature, j’hésite aujourd’hui : Michka Assayas ou François Gorin ? Je ne sais plus du tout quel était la une ni le sommaire de ce numéro de Rock & Folk, ni même l’année exacte de sa parution – 1984 ou 1985, je pense. Mais les articles sur The Pale Fountains n’étaient pas légion – on lisait déjà la presse anglaise (un peu), mais elle n’était pas plus bavarde au sujet du groupe que son homologue française. Alors, on savait l’origine (Liverpool), on détaillait les photos de la pochette intérieure de Pacific Street (1983) et ces mecs qui avaient une classe folle et bien sûr, on admirait les chansons imaginées par un gamin de même pas un quart de siècle – dont on nous disait qu’elles devaient beaucoup à Love, Burt Bacharach et la bossa (autant de noms qu’on allait découvrir un peu plus tard). Parce que l’époque actuelle prête à se retourner sur le passé, je m’aperçois aujourd’hui que les compositions du garçon en question m’accompagnent depuis presque quarante ans – c’est quand même pas mal quarante ans. Avec The Pale Fountains, donc, puis Shack, mais aussi lors de la parenthèse du vrai faux album solo, le très beau The Magical World Of The Strands, et de la résurrection discographique de 2013, via l’important label franco-anglais Violette Records. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #31 : Michael Head »

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I Like 2 Stay Home #25 : Our Prayer, par Ibón Errazkin

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Il y a quelques semaines, avant même que commence toute cette folie, est paru un très bel album. J’aurais souhaité écrire à son sujet parce que vraiment, c’est un disque que j’écoute souvent – aussi souvent qu’un autre très beau disque, Grande Est La Maison de Cabane. Mais pour plusieurs raisons, je n’ai trouvé ni le temps, ni le courage. Parce qu’il est toujours difficile d’écrire sur un disque qu’on adore, dont on est intimement persuadé qu’il a été écrit en partie pour vous – pour vous seuls –, alors que bien sûr, ce n’est pas du tout le cas… L’album en question est signé Single – un duo, cela ne s’invente pas, composé de  Teresa Iturrioz et Ibon Errazkin -, s’intitule Hola, et parmi ses dix chansons d’une pop où riment classique et magnifique, figurent deux chefs d’œuvre (rien que ça), El Roce et El Sueño. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #25 : Our Prayer, par Ibón Errazkin »

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The Magic Numbers – L’Hymne à la joie

The Magic Numbers
The Magic Numbers

Il y a eu au début du XXIe siècle, entre 2000 et 2005 ou 6, une loi des séries assez folle : celle de premiers albums (presque) parfaits – en tout cas pour 99 % de la rédaction de la RPM (avec le recul, je crois que c’est l’équipe de ce magazine qui a inventé le concept du troll, non pas que la personne en question cherchait à « emmerder » les autres, elle était en fait juste là pour que les apéros durent plus longtemps – c’est avec les réseaux sociaux que le concept a malheureusement dérivé). Et vu le nombre d’albums, il y en a eu des apéros. De mémoire, dans le désordre chronologique et sans aucun souci d’exhaustivité, je pourrais citer Lost Souls de Doves, Is This It de The Strokes, Hal de Hal, Quiet Is The New Loud de Kings of Convenience (oui, on sait, c’est en fait un deuxième album, mais comme c’est le premier à sortir en vinyle, ça compte), The Hour Of Bewilderbeast de Badly Drawn Boy, Franz Ferdinand de Franz Ferdinand, Lovers de The Sleepy Jackson, So Much For The City de The Thrills, Len Parrot’s Memorial Lift de Baxter Dury, Richard Hawley de Richard Hawley, We Are From… de Suburbia, United de Phoenix… Enfin, vous avez compris l’idée. Continuer la lecture de « The Magic Numbers – L’Hymne à la joie »

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I Like 2 Stay Home #23 : Terry Hall

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Paris, automne ou hiver 1992/1993. Il y a du monde dans le magasin. C’est un magasin de disques, un magasin de disques dit indépendant. Pourtant, il n’est pas situé dans un quartier très rock’n’roll, à l’ombre du Panthéon, à quelques encablures de la place de la Contre-Escarpe. Il y a un peu de monde dans la boutique, deux garçons derrière l’immense comptoir, une cafetière qui fume et des gobelets posés dessus – c’est une tradition du samedi après-midi. L’un des clients affiche la vingtaine, tient un fanzine sous le bras et s’avance vers l’un des vendeurs. Il ouvre le journal et pointe du doigt une brève, en demandant : “C’est quoi, la résidence Champs – Lagarde ?” C’est amusant comme on garde en mémoire des flashes tellement précis qu’on a l’impression qu’on pourrait revivre les scènes. Dans ce cas précis, je le sais d’autant plus que je suis le vendeur en question, que le fanzine s’appelle magic mushroom, que le jeune homme est aujourd’hui un ami de presque trente ans, que la résidence est celle où j’ai grandi et que la brève concerne Terry Hall et annonce la sortie prochaine d’une compilation retraçant son parcours assez dingue (il s’agit de The Collection) en commençant par ces mots : “À Versailles, résidence Champs-Lagarde, Terry Hall est une star…”  Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #23 : Terry Hall »