Il y a ceux qui brillent en haut avec l’insolence d’une tête de gondole, très souvent malgré eux (The Apartments, c’est quand même pas le disque le plus frime de l’année, on peut l’admettre) et ceux que l’on ne cite pas assez pour qu’ils parviennent à se hisser au sommet. Nos petits pref’ à nous, les trop ou les pas assez, les obscurs ni d’Eve ni d’Adam, les un seul single brillant sur un album passable, ou ceux qu’on a écouté, oubliés, retrouvés. Les voici, dans le désordre, avec peu de cohérence stylistique, mais pas mal d’amour derrière leur sélection.
Mon Top 6 des bonnes raisons de s’intéresser cette année aux palmarès de Section26 : 1/ Parce que le contexte. Un choix évident, inutile de broder davantage. Même si, à titre très personnel, je reste une peu surpris que ce que j’ai toujours considéré comme mon style de vie habituel, d’autres appellent ça un confinement… Passons. La musique demeure plus que jamais une valeur refuge et il en est beaucoup question ici. 2/ Parce que c’est déjà la troisième fois, la troisième année et que, franchement, aucun d’entre nous n’aurait jamais misé sur une régularité aussi durable. 3/ Parce qu’on peut y retrouver à la fois le résultat du consensus collectif ET les orientations très singulières de chacun. Et que c’est donc un résumé pas si mauvais de ce que nous essayons de présenter tout le reste de l’année. 4/ Parce que, pour ce qui est justement des tocades individuelles, souvent les plus passionnantes, beaucoup des œuvres citées me laissent d’un froid quasi-polaire – c’est comme ça pour tout le monde, non ? – alors que je me souviens très précisément du plaisir éprouvé à la première lecture des comptes rendus enthousiastes rédigés par mes camarades. Et je crois que c’est bon signe. 5/ Parce qu’il y a des anciens et des nouveaux – bienvenus, toujours. 6/ Parce que, contrairement à ce que déplorent parfois les esprits chagrins – «Et la musique, c’est pas un concours ! » ; « Et puis les albums qui sortent le 23 décembre, vous en faites quoi alors ? », et autres jérémiades inégalement pertinentes – ces listes n’ont aucune vocation à refléter une quelconque vérité objective et définitive. Et que le plaisir de les faire et de les défaire est, à chaque fois, étalé dans l’inachevé : excitation de l’incomplétude, saveur du regret instantané, inévitable. Le meilleur album est toujours celui qu’on oublie ou celui qui s’impose au dernier moment. Tout le reste est secondaire.
Vous connaissez la chanson : tous les derniers dimanches du mois, nos rédacteurs mettent en commun leurs coups de cœur respectifs parmi les nouveautés. La playlist, ou plutôt le patchwork qui en découle, est plus ou moins harmonieux selon les cas, mais a le mérite de refléter ce que nous avons véritablement écouté et aimé au cours des dernières semaines. Cette fois-ci, force est de constater que les femmes manquent à l’appel (et la présence de La Femme dans le cru de novembre ne saurait compenser ce regret). Un manque de parité qui reflète malheureusement sans doute l’état des scènes musicales que nous aimons défendre dans ces pages. Écoutons donc avec attention Katy J Pearson, Laetitia Shériff, Vanille ou Ana Roxanne en attendant la playlist de décembre qui, nous l’espérons, sera plus féminine. (Coralie Gardet)
Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer ou Spotify.
NDLR : Les playlists sur Deezer et Spotify ne comportent pas l’intégralité des 38 titres de cette sélection.
Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? Pas forcément, la preuve par 16, comme en témoigne la onzième mixtape de cette série, concoctée par Nils, 10 ans.
Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine
Le signe du Lion d’Eric Rohmer
Lumières d’août. C’est penser à toi, née sous le signe du Lion. C’est en lisant le livre posthume d’Aharon Appelfeld, Mon Père et Ma Mère, que je me suis rendu compte de ce qu’était une fidélité. Moi qui suis si maladroit avec mes amitiés, les vivant toujours comme on observe des étoiles distantes, j’ai réalisé ma chance. Appelfeld revient vers les rivages de son enfance. C’est souvent émouvant et drôle aussi. Continuer la lecture de « Le Signe du Lion – Aharon Appelfeld, Eric Rohmer, Henry Nowhere »
« Ça fait des années que je travaille sur une version de cette chanson. Greg Sage est un songwriter que j’admire beaucoup. Il a cette capacité hors du commun à écrire des paroles ambivalentes – mais jamais confuses. Les deux premiers disques sont reconnus comme des monuments du punk, mais peu de gens parlent de ses disques parus dans le nineties. J’ai notamment choisi cette chanson pour attirer l’attention sur cette période de Wipers.
Si on ne considère que ses paroles,I’ll Be Around peut sembler conciliante : le monde est hostile et injuste, mais le narrateur finira par obtenir ton attention. Mais quand on écoute l’interprétation de Sage – tendue, douloureuse et implorante – la chanson ressemble à une menace. Le narrateur en a assez d’être ignoré et demande qu’on reconnaisse sa présence. J’essaie toujours d’apporter une dimension nouvelle aux chansons que je reprends. J’ai donc tenté d’ajouter une sentiment de réconfort et de soulagement – un sentiment dont nous sommes tous très désireux en ce moment.
En ce qui concerne le son, Je me suis inspiré des films des bandes originales des films de John Hughes. Ses films n’ont pas très bien vieilli mais les morceaux restent fantastiques. Dans l’instrumentation, j’ai tenté d’évoquer un peu de cette stimulante humeur new wave. »
Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? Pas forcément, la preuve par 16, comme en témoigne la dixième mixtape de cette série, concoctée par Louis, 14 ans.