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Ticket, Coup De Bol à Marrakech (1985, Surfin’ Bird)

La récente réhabilitation des Calamités, à travers l’excellente compilation réalisée par Born Bad Records, va peut-être éveiller un nouvel intérêt autour de la scène underground française des années 80. Autour de labels comme New Rose, Closer ou Romance et de fanzines comme Nineteen, émerge une génération de groupes dans le sillon des Dogs, Olivensteins et les groupes en « ST » de Bordeaux (Strychnine, Stilettos, Standards, Stagiaires, etc.). Parmi eux figurent Les Coronados, Les Rythmeurs, les Snipers, les Playboys ou Ticket. Ces derniers connaissent un parcours finalement classique pour l’époque même si plusieurs de leurs membres rebondiront très bien ! Ticket démarre en 1979. Le groupe est alors formé de Jean-Michel Daniau (guitare), Cyril Wiet (basse), Yves Le Rolland (batterie), Gildas Renault (guitare) et Pascal Perez (chant). Continuer la lecture de « Ticket, Coup De Bol à Marrakech (1985, Surfin’ Bird) »

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Stranger Teens #24 : « Rich » par Lloyd Cole & The Commotions

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Septembre 1985, bientôt treize ans. C’est la dernière rentrée au collège et il n’y aucune raison qu’elle diffère des trois précédentes. Les moellons centenaires du gigantesque bâtiment qui s’étend jusqu’au lycée sont semblables aux cellules de la paroi d’un gigantesque utérus. Ma mère ne se contente pas d’enseigner au sein de cette vénérable institution : elle l’incarne. Fils de, je demeure voué à prolonger l’excellence scolaire, attendue comme une simple évidence, dans cet environnement où la vigilance panoptique s’exerce à tous les instants. Mon meilleur ami – le seul en réalité – est le fils d’une ancienne élève idolâtre. Tous mes professeurs me connaissent avant même de me rencontrer et relaient mes succès – l’échec n’a jamais été une option envisageable – à l’autorité familiale omniprésente avant même que j’en sois informé. Continuer la lecture de « Stranger Teens #24 : « Rich » par Lloyd Cole & The Commotions »

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Stranger Teens #15 : “Small Town” par John Mellencamp

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Je ne suis pas certain que l’on puisse être réellement transformé par un groupe ou une œuvre du passé. Cela n’engage que moi, mais j’ai l’impression que les attachements les plus décisifs, ceux qui in fine marquent le plus, ne peuvent survenir qu’avec des artistes ou des groupes dont on sait qu’ils nous sont contemporains, dont on va pouvoir (et surtout devoir) attendre les prochains albums et que l’on pourra espérer voir en concert. Cela ne signifie évidemment pas que l’on ne puisse pas être touché, bouleversé même, par des œuvres du passé ; ayant traversé l’essentiel de mes années de lycée avec des disques des Beatles, de Jimi Hendrix, du Velvet Underground, de Neil Young ou de la Tamla Motown, je serais d’ailleurs bien mal placé pour soutenir une telle idée. De fait, il est tout à fait possible de connaître des chocs esthétiques majeurs via de vieux enregistrements qui chamboulent notre compréhension de la musique, mais il me semble que le rapport que l’on entretient avec eux est aussi, forcément, plus intellectuel. Continuer la lecture de « Stranger Teens #15 : “Small Town” par John Mellencamp »

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Stranger Teens #7 : « Why I love Country Music » par Lloyd Cole and the Commotions

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.


Les parents d’un ami d’un ami de troisième possédaient un mobil home du côté de Royan, à Ronce-les-Bains. C’était 1989 et il fallait bien partir fêter quelque part le bac. Le lycée de Melun Nord ne me manquerait pas, et je m’étais inscrit à Paris 1 Tolbiac. Il était encore possible à l’époque de déroger à sa prison géographique et de tenter l’aventure dans la capitale (tant pis pour les trois heures de train de banlieue quotidien). En ce mois d’août qui voyait mourir l’URSS et Mitterrand étrenner son second septennat, le camping quatre étoiles avec piscine affichait toutes les apparences eighties d’une parenthèse et d’une fin de cycle. Continuer la lecture de « Stranger Teens #7 : « Why I love Country Music » par Lloyd Cole and the Commotions »

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Stranger Teens #4 : « Into The Groove » par Madonna (1985)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Madonna dans "Recherche Susan désespérément" de Susan Seidelman (1985)
Madonna dans « Recherche Susan désespérément » de Susan Seidelman (1985)

On ne sépare jamais de l’adolescent que l’on a été. Ni de ses disques – Into The Groove -, ni de ses films – Recherche Susan désespérément (Susan Seidelman, 1985) – et ni de ses stars –  Madonna -.  Madonna donc. Chaque disque de la Ciccone donne lieu à une transformation esthétique, chacun y allant de sa période préférée. Moi, la Madonna que je préfère, c’est celle de 1985, celle qui joue cette princesse de la rue habillée de bric et de brocs, assoiffée de vie et sexy comme jamais. Recherche Susan désespérément est, il faut l’avouer, un film médiocre qui n’existe, dans l’imaginaire collectif, qu’à travers sa chanson – Into The Groove – et bien sûr, Madonna qui éclipse par sa décontraction, par son naturel, la bien fade Rosanna Arquette. Continuer la lecture de « Stranger Teens #4 : « Into The Groove » par Madonna (1985) »

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« Running Up That Hill » : la nouveauté cannibalisée par le rétro

Kate Bush
Kate Bush

Succès surprise de ces derniers mois, Running Up That Hill de Kate Bush a fait une entrée fracassante dans le Top 10 américain, pour la première fois, 36 ans après sa sortie. L’exploit n’est pas mince. La chanson avait, à l’époque, atteint la 34ème place du Billboard 100, la voici désormais en quatrième position, et en première en haut des charts anglais. Devenue virale suite à une synchronisation dans la saison en cours de Stranger Thingsla chanson est en passe de connaître un destin similaire à Dreams de Fleetwood Mac, autre prouesse inattendue. Cette nouvelle intrusion du passé dans le présent ne manque pas d’interpeller. Stereogum a d’ailleurs écrit un article intéressant sur le sujet, posant de bonnes questions, à défaut de toujours proposer les réponses les plus probantes. L’article présente ainsi le phénomène :  « la croissance actuelle du marché vient d’anciennes chansons. » Rachel Brodsky, l’autrice, ajoute : « le prochain succès viral pourrait être littéralement n’importe quoi. Le problème est que cela implique aussi des sorties anciennes. » Pour le dire autrement, le passé, de tout son poids, exerce une concurrence démesurée sur le présent. Continuer la lecture de « « Running Up That Hill » : la nouveauté cannibalisée par le rétro »

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New Order (A Life), #4

Ou comment la musique de New Order infuse dans nos vies.

"Blow Up" de Michelangelo Antonioni (1967)
« Blow Up » de Michelangelo Antonioni (1967)

Je pose le CD sur la platine. La tiédeur du soir entre dans l’appartement. Les premières notes m’emportent toujours vers un autre espace, un autre temps. L’adolescence, oui, sûrement, mais sans que je puisse préciser les contours d’un instant précis. Nul objet ou souvenirs tangibles. Rien sinon l’intensité de la musique. I like walking in the park when it gets late at night. C’est Sub-culture et sa boucle synthétique. C’est Sub-culture et Low-Life, depuis toujours mon disque préféré de New Order, sans doute parce qu’il a été le premier à m’avoir vraiment bouleversé. La chronologie fait parfois toute la différence. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai toujours eu l’impression de n’avoir jamais retrouvé, dans aucun autre album du groupe, cet équilibre précaire et miraculeux à la fois, entre l’énergie rock de ses origines et les sonorités électroniques devenues sa principale signature. Sans doute aussi, jamais depuis Movement un disque de New Order n’a jamais été autant habité par la figure de l’absent, celle de Ian Curtis, de la vague puissante de Sunrise au sommet d’émotion que constitue Elegia. Continuer la lecture de « New Order (A Life), #4 »

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The Dukes of Stratosphear, 25 O’Clock (Virgin)

Au milieu des années quatre-vingt, les membres d’XTC s’offrent une pause en enregistrant 25 O’ Clock (1985) avec l’aide précieuse de John Leckie (Stone Roses, Human League, Felt, The Posies…) À la surprise du groupe, l’EP se vend mieux que The Big Express (1984), le disque précédent de la formation de Swindon. Derrière l’alias The Dukes of Stratosphear, nous trouvons ainsi les têtes pensantes d’XTC (Andy Partridge et Colin Moulding) accompagnées du fidèle Dave Gregory (membre quasi-permanent du groupe à partir de 1979) et de son frère Ian à la batterie. Les prémices du projet remontent à la fin des années soixante-dix. Continuer la lecture de « The Dukes of Stratosphear, 25 O’Clock (Virgin) »