
Il peut paraître trop évident d’évoquer, à propos de l’œuvre de Phill Niblock (1933-2024), certains grands noms de l’abstraction picturale américaine de ces 60 dernières années : les monochromes de Robert Ryman ou de Barnett Newman, par leur profondeur et puissance, rejoignant en effet la densité texturale de ses pièces sonores. L’impression surtout d’un travail ancré dans une séquence très précisément délimitée : celle du minimalisme new-yorkais, de la scène des lofts, de la « new music » de Downtown à Manhattan, etc. Mais ce serait aussi réduire la portée d’un travail qui s’est échelonné pendant plus de 60 ans et qui a irrigué toute une internationale expérimentale. Continuer la lecture de « Phill Niblock (1933-2024) »

2024 commence à peine et c’est déjà l’heure du bilan des bilans. A peine achevé l’exercice rituel des palmarès de fin d’année, les doutes et les regrets affluent inéluctablement. On en revient à tous ces albums que l’on n’a mal écoutés ou pas assez, ceux qui ont mis un peu plus de temps que les autres à parvenir jusqu’au cœur parce qu’ils ont débarqué tardivement – fin octobre pour celui-ci – et qu’ils réclament davantage d’attention pour que leur importance cruciale finisse par s’imposer clairement. Un brasier à combustion lente, donc. Mais, après tout, 

Ça commence mal : le premier coup de – “au” serait peut-être plus pertinent – cœur de l’année 2024 date de 2023. Ça ne continue guère mieux : à l’aune d’une biographie succincte, on n’en apprend guère sur l’auteure de ce disque – a priori, une sorte de deuxième premier album (la formule est je l’avoue un peu tirée par les cheveux car le premier disque “n’est qu’une” collection de maquettes enregistrées pendant le confinement de 2020). Un disque dont heureusement le titre en catalan confirme l’origine et annonce, lui, la douceur. 
