Catégories documentaire, festivalsÉtiquettes , , , , ,

Musical Écran 2022 : « In The Court Of The Crimson King » de Toby Amies

Il suffit d’un simple moment, d’égarement ou de grande concentration, pour tomber dans King Crimson. Pour beaucoup, ce ne sera jamais le cas et tant mieux pour vous. Parce que sinon, vous êtes ou assez riches, ou totalement foutus. Vraiment, ces coffrets rétrospectifs de plus d’une vingtaine de compact discs répartis par albums ou époques et validés par le maître sont autant jouissifs que dispendieux. Aucun groupe n’a pareil souci de patrimoine, c’est dire l’importance du lien et la qualité de la liaison*. En revanche pour rester un musicien actif dans ce groupe, et c’est je crois le sujet principal de ce film, c’est une autre paire de manches. Et de manches, il ne sera que peu question ici, tant caserner dans la secte de Robert Fripp semble être une affaire éminemment sérieuse, souvent temporaire donc, entre le sacerdoce, le partage du sublime, et la nécessité de l’intensité. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « In The Court Of The Crimson King » de Toby Amies »

Catégories documentaire, festivals

Musical Écran 2022 : « Le Son de Cologne » de Kristina Schippling

Comme le titre du premier documentaire réalisé par Kristina Schippling et écrit par Sarah Schygulla l’indique, il y aurait, sinon un son de Cologne, tout sauf évident à définir, tout au moins une filiation musicale depuis l’après-guerre dans la quatrième ville allemande derrière Berlin, Munich et Hambourg. Son nom germanique évoque ici au mieux en musique un album “live” enregistré et sorti en 1975, référence de l’histoire du jazz, The Köln Concert du pianiste Keith Jarrett. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « Le Son de Cologne » de Kristina Schippling »

Catégories documentaire, festivalsÉtiquettes , , , , , ,

Musical Écran 2022 : 3 documentaires autour de Stockhausen, Delia Derbyshire et COUM / Throbbing Gristle

Delia Derbyshire, Karlheinz Stochkausen et Genesis P. Orridge
Delia Derbyshire, Karlheinz Stochkausen et Genesis P. Orridge

LICHT, œuvre testamentaire de Karlheinz Stochkausen à l’ambition démentielle (un cycle de 7 opéras correspondant aux jours de la semaine pour une durée totale de 29 heures), incarne de manière particulièrement idéal-typique un certain esprit moderniste, tel qu’il a pu caractériser les grandes entreprises sérielles et post-sérielles de l’apres-1945 : une radicalité formaliste et une sophistication inégalée, l’utopisme avant-gardiste porté à son point d’achèvement en quelque sorte. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : 3 documentaires autour de Stockhausen, Delia Derbyshire et COUM / Throbbing Gristle »

Catégories documentaire, festivalsÉtiquettes , , , , ,

Musical Écran 2022 : « All I Can Say » de Danny Clinch, Taryn Gould, Colleen Hennessy et Shannon Hoon

Shannon Hoon
Shannon Hoon

Un écran bleu, un cut, un jeune homme chante d’une voix claire et un peu mélancolique derrière la lumière cyclique d’une dreamachine. Puis une conversation téléphonique dans une chambre d’hôtel. C’est cinq années d’archives intimes en vidéo qui s’enchaîneront enfin pendant près d’une heure et quarante minutes sans aucun commentaire. Le montage est haletant et la fin, inéluctable. De 1990 à 1995, Shannon Hoon s’est filmé chaque jour bien avant de savoir qu’il deviendrait le chanteur du groupe Blind Melon, auteurs d’un one-hit wonder mondial de l’âge d’or d’un certain grunge feel-good. Réalisateur à l’insu de son propre biopic, ses captations sont ici superbement séquencées à six mains dont le respect pour les images originelles s’exprime dans le fait qu’elles resteront anonymes et silencieuses tout du long. Un documentaire hanté, radical et déchirant qui laisse sans voix.

Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « All I Can Say » de Danny Clinch, Taryn Gould, Colleen Hennessy et Shannon Hoon »

Catégories documentaire, festivalsÉtiquettes , , , ,

Musical Écran 2022 : « TRAMPS! » de Kevin Hegge

Pour beaucoup, ce fut juste un épiphénomène, une mode passagère qui aura vite succombé sous le poids démesuré du carton-plâtre – tant ces acteurs de la nuit croulaient sous un maquillage XXL – et des éclats de rire moqueurs des érudits et des puristes. Mais l’histoire a finalement donné tort à ces gardiens du temple du rock et du roll, ce que confirme TRAMPS!, qui revient, à grand renfort d’interviews, de souvenirs, d’anecdotes et d’images d’époque, sur cette période charnière entre les décennies 1970 et 1980 qui a vu des (plus ou moins) jeunes gens, à Londres beaucoup, ailleurs un peu, habités du désir de grimer un quotidien bien morne, de s’inventer une vie, tous peu ou prou héritiers d’un Andy Warhol visionnaire – le pop-art jusque dans les fringues, les 15 minutes de gloire sur papier glacé ou aux infos télé pour ces « êtres fabuleux qui ne sont personne ». Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « TRAMPS! » de Kevin Hegge »

Catégories documentaire, festivalsÉtiquettes , , , ,

Musical Écran 2022 : « All The Streets Are Silent – The Convergence of Hip Hop And Skateboarding (1987 – 1997) » de Jeremy Elkin

Mike Hernandez et Harold-Hunter / Photo : Gunars Elmuts

Enfin un film qui ne revient pas sur une histoire (mieux) racontée par ailleurs. Une histoire pas non plus complètement inconnue pour qui s’est un tant soi peu intéressé aux Beastie Boys, absents à l’écran autant que présents en filigrane, et célébrés en 2020 dans un autre documentaire, Beastie Boys Story de Spike Jonze. Lui aussi programmatique dans son titre complet, sans aller jusqu’à préciser que les rues en question, tout sauf silencieuses, sont new-yorkaises, les 90 minutes de All The Streets Are Silent : the Convergence of Hip Hop and Skateboarding (1987-1997), devraient plaire au cinéaste norvégien Joachim Trier, au touche-à-tout tourangeau Rubin Steiner ou bien encore à Pedro Winter. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « All The Streets Are Silent – The Convergence of Hip Hop And Skateboarding (1987 – 1997) » de Jeremy Elkin »

Catégories documentaire, festivalsÉtiquettes , , ,

Musical Écran 2022 : « Trip! » de Lilly Creightmore

Le trip, c’est le voyage, en mouvement ou à l’intérieur de soi. Une expérience que Lilly Creightmore s’apprête à vivre intégralement lorsqu’elle débarque à Austin, Texas, en Octobre 2008. La photographe et vidéaste londonienne est invitée par les Black Angels à couvrir leur tournée avec Roky Erickson, fondateur des mythiques 13th Floor Elevators. Ce premier périple l’amène à la rencontre des Brian Jonestown Massacre, des Warlocks ou de Black Rebel Motorcycle Club. Au travers de ces entrelacements commence à s’écrire une histoire, celle du réveil d’une scène « rock psychédélique », terme que les 13th Floor Elevators avaient les choses sont parfois bien faites été les premiers à employer dans les années 1960. Pour la jeune femme, indifférente au rock mainstream servi par les groupes anglais de l’époque, écœurée par la corporatisation de l’industrie musicale, cette expérience est une révélation : il y a dans le son de ces guitares ce qu’elle a tant écouté et aimé (Ride, Spacemen 3…) et auprès de ces musiciens une communauté à laquelle, enfin, s’identifier. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « Trip! » de Lilly Creightmore »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Marlon Williams, My Boy (Dead Oceans)

Au rayon Marlon Williams, on ne connaissait, jusqu’à il y a peu, que le grand Marley Marl, strict homonyme de l’homme qui nous intéresse ici. Mais on ne va pas jouer au malin et prétendre avoir été alerté il y a déjà dix ans par une poignée de disques réalisés en duo avec son compatriote Delaney Davidson, il n’en est rien ! Comme ce dernier, Marlon Williams est Néo-Zélandais et les deux musiciens ont œuvré communément, à l’abri de la hype, dans un domaine assez peu exposé sur nos terres : la country. Et pour intituler une série de disques Sad But True-The Secret History Of Country Music Songwriting, mieux vaut en avoir sous le pied. Continuer la lecture de « Marlon Williams, My Boy (Dead Oceans) »