Catégories interviewÉtiquettes , , , ,

Le Motel, notre maison.

Le Motel, Ma Maison : était-il possible de trouver un titre qui colle mieux à la compilation d’un bar unique – et à bien des égards irremplaçable – à Paris ? Situé dans le onzième arrondissement, pas très loin des disquaires (et de la Méca), le Motel est depuis onze ans maintenant un  haut lieu de la pop indé, cette nébuleuse aux contours mouvants dont l’existence n’est pas attestée à sa juste valeur dans les écritures officielles. Difficile de s’en tenir à cette description neutre, en tous cas le bar représente depuis longtemps pour certains d’entre nous, un havre pour les musiques qui nous tiennent à cœur. C’est notre QG, nous ne nous posons même pas la question avant d’y aller, tant cela est évident. Situé un peu à l’écart dans un passage, à deux pas de la rue de la Roquette, à quelques mètres de la station Ledru-Rollin, son affiche lumineuse est un phare pour les âmes esseulées.  Derrière le bar, souvent des musiciens, nos potes, des gens intéressants, parfois d’anciens clients passés derrière le comptoir. Peut être qu’un jour un historien de la musique répertoriera les groupes créés entre les murs désormais verts du Motel; et nous y (re)découvrirons les connexions imprévisibles dues à quelques pintes éclusées sur un coin de table, ou accoudés contre le meuble en bois. Continuer la lecture de « Le Motel, notre maison. »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , , , , , ,

Lemon Swell, Je m’appelle Lucas (La Souterraine)

Lucas Lecacheur est (presque) aussi insaisissable que productif. Nous l’avions connu à travers les Bad Pelicans, trio garage à la morgue toute adolescente, énergie garantie en live, un groupe qu’il compose avec Simon (Hérisson Superbe) et Fernando (à l’origine du délirant Superlife + Cyclisme).  Continuer la lecture de « Lemon Swell, Je m’appelle Lucas (La Souterraine) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , , , ,

Alex & FabCouz, Tape EP (Juvenile Delinquent)

La scène indépendante actuelle française est honnêtement plutôt chouette. En Attendant Ana, Bryan’s Magic Tears, Ojard, Brace Brace ou Thomas Subiranin, tous à leur manière portent une certaine idée de la musique et de la marge, qui n’est d’ailleurs pas toujours la même. Si la pop fait le plein et se porte comme un charme, il n’en est cependant pas tout à fait de même pour les musiques d’expressions plus énervées.  Continuer la lecture de « Alex & FabCouz, Tape EP (Juvenile Delinquent) »

Catégories festivalsÉtiquettes , , , , , , , ,

Trouble & Ideal

Pour une programmation censée être faite à l’arrache — le festival s’est créé sous l’impulsion d’Étienne Blanchot suite à son départ lapidaire de Villette Sonique, on peut dire que c’est un coup de poing américain au nez de la morosité que le festival Ideal Trouble nous propose pour sa première édition. Vive, curieuse et bruyante, elle affûtera les armes pour des lendemains encore possibles dans un contexte où les propositions pointues, affranchies et défricheuses semblent n’avoir pas d’autre choix que de reprendre la route de l’indépendance. Ne cherchez pas : l’esprit de Villette Sonique est bien là, tout comme les anciens lecteurs d’un magazine pop moderne se retrouveront sûrement un peu plus sur ce site que dans la désormais risible publication en kiosque qui ose encore en porter le nom. Continuer la lecture de « Trouble & Ideal »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , , ,

Stratocastors, Living Under The Johnny Vacances (Et Mon Cul c’est du Tofu? / ɖɛɠəɭɨʈe)

Stratocastors, le nom claquerait bien pour un groupe hommage à Eric « papa » Clapton et Mark « rasant » Knopfler. Nous imaginons déjà quatre fringants quinquas, fièrement équipés de Fender Strat’ Fiesta Red vintage, reproduisant, inlassablement, Layla ou Sultans of Swing. Un tour en concert permet fort heureusement de dissiper le doute : ils sont pas tout à fait trentenaires, désargentés et fans de post-punk.  Continuer la lecture de « Stratocastors, Living Under The Johnny Vacances (Et Mon Cul c’est du Tofu? / ɖɛɠəɭɨʈe) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , , , ,

En Attendant Ana, Lost and Found (Montagne Sacrée, Buddy)

En Attendant AnaAprès un prometteur format court, Songs From The Cave (2016), nous attendions fiévreusement un premier album de la formation parisienne En Attendant Ana. Si l’enregistrement de leur précédente sortie était quelque peu amateur, nous espérions secrètement que les cinq Parisiens auraient à cœur de créer le plus beaux des écrins, pour leur passage au long format. Continuer la lecture de « En Attendant Ana, Lost and Found (Montagne Sacrée, Buddy) »

Catégories chronique rééditionÉtiquettes , , , , , ,

Gilles Pellegrini & the Stew with Dave & J.J., Live at Week-End Club de Paris (Cameleon)

Gilles PellegriniDepuis quatre ans, le label Cameleon chine le patrimoine français (et parfois international) à la recherche de raretés et perles à rééditer. Ainsi, grâce au travail de Claude Picard, nous avons pu mettre la main sur quelques-uns des 45 tours hexagonaux les plus hallucinants des années soixante (Les Homards Violets, Le Chorus Reverendus, Les Fraises des Bois), des classiques du punk français (Soggy, Angel Face, Gazoline) comme des albums d’une folie rare (l’étonnant Demon & Wizard). Continuer la lecture de « Gilles Pellegrini & the Stew with Dave & J.J., Live at Week-End Club de Paris (Cameleon) »

Catégories billet d’humeurÉtiquettes , , ,

La chute de la maison Festen

Festen Record Store
Photo : Stéphane Récrosio

Beaucoup en ont rêvé, mais Stéphane Récrosio l’a fait. Au début des années 2000, il a mis en pratique les idées qu’il avait exprimées à travers ses fanzines et son label Orgasm Records en ouvrant, dans le douzième arrondissement de Paris, un disquaire dédié au rock indé : Festen, situé au 78 boulevard Diderot. L’époque était encore au CD et le vinyle n’avait pas amorcé son retour. L’aventure durera trois ans. Sans le moindre soupçon de nostalgie, il a accepté de la raconter.

Continuer la lecture de « La chute de la maison Festen »