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Pram, The North Pole Radio Station (Domino, 1998)

Aurait-on oublié ce grand groupe anglais ? Surtout pas ! Dans les années 90 et 2000, Pram jouait entre les genres et faisait découvrir des pans entiers d’innovations musicales. Toujours stimulante et hautement psychédélique, leur musique est à entendre ce mercredi 20 à Petit Bain. À l’occasion de ce concert rare, nous rééditons une chronique d’époque, sur un disque sublime et toujours d’actualité. Au diapason des frontières.

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Real Estate, Daniel (Domino)

La magie ne se décrète pas. La preuve avec les premiers extraits du disque de Liam Gallagher (Oasis) et de John Squire (The Stone Roses)… Prenez le meilleur chanteur anglais des années 90, mettez le en studio avec l’un des meilleurs guitaristes anglais et vous obtiendrez des chansons convenues et d’un ennui considérable. Une autre preuve de cette vérité avec le nouveau disque des Real Estate. Ce groupe, originaire de Ridgewood (New Jersey) et signé au départ chez Woodsist, faisait depuis des années une musique d’agence immobilière. Martin Courtney et Alex Bleeker, le duo à la tête du groupe, ne prenait aucun risque et avait pour hobbie de réciter poliment les leçons données par des ainés adulés. Continuer la lecture de « Real Estate, Daniel (Domino) »

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Cat Power Sings Dylan: The 1966 Royal Albert Hall (Domino)

Dès les premières secondes de l’une des chansons les plus chéries, une autre voix, la même voix pourtant, les mêmes accords, la même évidence, et tous les fils sont tirés, on aperçoit la trame, on la voit, on ne voit qu’elle, rien d’autre que ce moment, une chanson. On ne se demande rien, on ne fait pas mine d’être surpris·e : c’est tellement là.

Elle porte une bague égyptienne, qui brille avant qu’elle ne parle.

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La mélancolie au milieu du monde

Tirzah, le 22/09/23 à Paris / Photo : Philippe Lévy
Tirzah, le 22/09/23 à Paris / Photo : Philippe Lévy

Le Badaboum, rue des Taillandiers à Paris, affiche complet pour Tirzah – chanteuse anglaise armée d’une voix faussement fragile, éminemment gracile, capable de prendre la vague de n’importe quel rythme avec une nonchalance qui cloue tout sur place. Ce soir, donc, la salle est pleine, et l’on y sent une forme d’attente assez particulière, marquée par le fait que l’on dénombre pas mal de gens venus seuls et qui se tiennent là tout aussi solitaires, au milieu de couples aux airs amoureux. C’est que la musique de Tirzah parle aux deux : elle semble chantée depuis la solitude mais aussi depuis le milieu d’une histoire d’amour. Continuer la lecture de « La mélancolie au milieu du monde »

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Climats #42 : Jim O’Rourke ou Burt Bacharach, Maria Stepanova

Crépuscule à Roncherolles-sur-le-Vivier / Photo : Viktor der Panini Joe
Crépuscule hivernal à Roncherolles-sur-le-Vivier / Photo : Viktor der Panini Joe

Peut-on écouter Elvis Costello sans avoir envie d’être déjà en été ?
Et il faut l’avouer : Burt Bacharach en février, ça dégèle n’importe quelle matinée.

Climats met en avant disques et livres selon les aléas de la météo.  Continuer la lecture de « Climats #42 : Jim O’Rourke ou Burt Bacharach, Maria Stepanova »

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Alex G, God Save The Animals (Domino)

Alex G God Save« Je travaille dur sur la musique, beaucoup moins sur ma personnalité » confiait Alex Giannascoli à Pitchfork dans l’une de ses dernières interviews. A presque 30 ans, le Philadelphien reste un garçon discret, peu enclin à mettre des mots sur sa musique ou à éclairer ses textes, ce dont se charge sa communauté qui, particulièrement assidue sur Youtube et Reddit, s’empresse de retranscrire et de disséquer les paroles de chaque inédit capturé sur scène. Comme Kurt Cobain qui, en 1993, déclarait sans scrupules que ses chansons n’avaient aucune signification, Giannascoli, interrogé sur le sens du titre de son dernier album, God Save the Animals, répond que non, il ne croit pas particulièrement en Dieu, n’aime pas les animaux plus que quiconque, mais a simplement éprouvé quelque-chose en combinant ces termes. Ce qui donne envie, pour une fois, de prendre son exemple et de se fier à l’impression spontanée plutôt qu’à l’interprétation, au ressenti comme seul guide d’écoute de cette nouvelle sortie.

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Franz Ferdinand, darts entertainment !

Franz Ferdinand
Franz Ferdinand

Je me souviens du choc. Un matin d’automne avec les rues encore noires, à l’époque parisienne où la cigarette précédait le plus souvent le café, à l’époque de la télé qu’on allumait parce que M6 (je crois que bien que c’était M6) diffusait des clips de groupes indie – enfin, à peu près – avant de partir travailler – enfin, travailler… Ce matin-là donc, j’ai entendu la guitare avant de voir les images et je suis resté interdit. Parce que tout est venu se bousculer et les souvenirs se sont succédés en flash – pêle-mêle, l’école Postcard Records, les montagnes russes rythmiques chères à Orange Juice, à Josef K, l’adolescence dans la Résidence, les cassettes vierges, les échanges de disques achetés à Paris – grâce à une mélodie en caoutchouc et un refrain suffisamment obsédant pour qu’on veuille réécouter la chose. En boucle. La suite de l’histoire, qu’on découvre vitesse grand V, est comme parfaite : Glasgow, Domino, une ribambelle de chansons fulgurantes en mode Dorian Gray, l’influence du constructivisme russe et même le passé d’Alex Kapranos – qu’on découvrira sur le tard — n’a pas freiné l’excitation accompagnant cette découverte qui rappelait – déjà à l’époque – qu’on n’était toujours pas prêt / près de ne plus avoir 20 ans – ça n’a toujours pas changé depuis, pour le meilleur et pour le pire…

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Climats #5 : Animal Collective, Ilaria Urbinati, Antonin Peretjatko

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo.
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