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Stranger Teens #2 : « Lullaby » par The Cure (1989)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Photo : Sébastien Berlendis
Photo : Sébastien Berlendis

1989. Après la pinède, la plage de Miramar s’étend jusqu’au port. Elle est plus large que les trois petites plages du camp. L’eau est plus claire, le sable plus blanc, les algues absentes. C’est la plage des feux de nuit, des fêtes musicales et pour beaucoup des premiers baisers. La journée, nous l’ignorons.
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Bobby Would à contre-temps

Le Styx est un fleuve des Enfers, ou le royaume des morts dans la mythologie grecque, qui séparait le monde terrestre de celui-ci. Lorsque Bobby Would est tombé sur cette photo de sa mère, elle venait tout juste de partir, et de rejoindre ce royaume, après quelques mois de lutte contre la maladie. Dans ses affaires, se trouvait cette photo d’elle jeune, d’une beauté éclatante, alors une femme forte issue de la classe moyenne et mère de trois enfants. Il a décidé de conserver cet instant éphémère de jeunesse, « dans un geste Barthien » dit-il, et de lui dédier ce nouveau disque. Les chansons sont des pièces conceptuellement basées sur des souvenirs, et l’on retrouve tout ce qu’on adore dans la musque de Bobby Would : la voix fantômatique, les accords de guitare fuzz crépusculaires, la mélodie mélancolique et une certaine poésie poussiéreuse de rock siècle dernier. Juste pour mieux accompagner sa mère à travers cette rivière qui la mènera vers la paix éternelle.


Styx de Bobby Would sortira prochainement sur le label Kashual Plastik, et il sera de passage à Paris demain soir, mardi 12 juillet, au Chair de Poule. Event ici.

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Stranger Teens #1 : « Moonlight Shadow » par Mike Oldfield (1983)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Le mois de juin se sera écoulé avec une régularité effarante. Au rythme moyen de cinq publications par jour, le fil d’actualités de mon téléphone n’aura cessé de m’indiquer que Kate Bush est revenue en tête des charts avec sa chanson de 1985 Running Up That Hill (A Deal With God) présente au générique de la série Stranger Things. En revanche, aucun papier ne se sera attaché à décrire le génie des deux scènes (au centre d’une saison à la qualité certes très contestable) qui ont permis ce retour en grâce salutaire. Continuer la lecture de « Stranger Teens #1 : « Moonlight Shadow » par Mike Oldfield (1983) »

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Climats #24 : Laura Veirs, Emily Dickinson

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #24 : Laura Veirs, Emily Dickinson »

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Label Histoire #1 : Fire Records

James Nicholls / Fire Recordings
James Nicholls / Fire Recordings

Quel est le point commun entre Pulp, Pere Ubu, The Chills, Teenage Fanclub, Vanishing Twin, Jane Weaver, The Pastels, The Lemonheads et Marina Allen ? Au-delà de leurs discographies impeccables, tous ont été signés par Fire Records. Voué à disparaître au début des 00’s, le label a connu un second souffle avec l’arrivée de son nouveau directeur, James Nicholls. Ces deux dernières décennies, il a prouvé que l’on pouvait être ambitieux, farouchement indépendant et financièrement viable en maintenant une grande exigence artistique. Les disques de pop indé se sont faits plus rares, laissant leur place au psychédélisme de Bardo Pond ou aux expérimentations de Josephine Foster. Nicholls, en bon passionné, a créé en parallèle un label de rééditions, un label post punk, et une division films. Curieux de connaître ce qui l’anime et de percer les mystères de la gestion impeccable du label, nous l’avons rencontré à Londres dans le quartier de Dalston. Continuer la lecture de « Label Histoire #1 : Fire Records »

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Selectorama : Robert Sekula (14 Iced Bears)

14 Iced Bears
14 Iced Bears (Robert Sekula à gauche), Brighton 1988 / Photo : James Duncalf

Brighton, 1985. Robert Sekula et Kevin Canham, réunis par un amour commun pour les Byrds, Jesus and Mary Chain, Nick Drake et le Velvet Underground, décident de former 14 Iced Bears. De cette heureuse collaboration naîtront une série d’excellents 45 tours et flexis ainsi que deux albums – 14 Iced Bears et Wonder -, qui contribueront à l’édification de la légende de la pop labellisée C86. Le single Come Get Me, sorti en 1988 chez Sarah Records, qui comprend également le fabuleux Unhappy Days et le sublime Sure to See – un des rares titres de l’époque capable de se hisser à la hauteur d’une merveille comme Emma’s House des Field Mice -, apparaît aujourd’hui comme emblématique de l’âge d’or de l’indie pop anglaise des années 1980. Avec leur deuxième album sorti en 1991, le groupe, influencé par 13th Floor Elevators et The West Coast Pop Art Experimental Band, voguera vers des horizons beaucoup plus psychédéliques, mais avec autant d’inspiration.

>>> English version below, thanks to the group itself.

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work_space, workspace (Bandcamp)

Plus que jamais, la passion musicale demeure essentielle et, à la fois, un peu dérisoire. En particulier lorsqu’on se surprend à exercer la même vigilance teintée d’anxiété à guetter les moindres nouvelles, même périphériques, en provenance d’un groupe particulièrement chéri que celle qui s’impose lorsqu’il s’agit de suivre les péripéties terrifiantes de l’actualité du vrai monde. Surveiller Glasgow en général et tout ce qui concerne Teenage Fanclub en particulier avec l’attention que mériterait, seule, l’ébauche d’un troisième conflit mondial : on a beau ne pas être complètement dupe du ridicule de ce genre de dérivatif, il faut bien vivre. Et se réjouir tant qu’on le peut de l’insignifiant : le retour sur scène de Gerard Love en ce début d’été, par exemple – en première partie des concerts locaux de The Bevis Frond et de Michael Head. Ou encore la découverte fortuite de ce premier album de Finlay MacDonald sous le pseudonyme de Wor_kspace. Continuer la lecture de « work_space, workspace (Bandcamp) »