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Selectorama : Yan Wagner

Yan Wagner / Photo : Diane Wagner
Yan Wagner / Photo : Diane Wagner

Impeccable Man Machine solitaire, capable de dérider les plus imperturbables popeux, Yan Wagner se révèle au grand jour en 2012 avec son premier album, Forty Eight Hours, produit par le grand Rebotini. La technopop à la Depeche Mode ou New Order semble tracer un chemin rectiligne jusqu’au dancefloor mais son compositeur aime les pas de côté. Sous le saint patronage des (plus tout) Jeunes Gens Modernes, sa participation à Jacno Future, en hommage à l’inénarrable créateur de Rectangle, augure de collaboration(s) avec Etienne Daho ou Calypso Valois, fille d’Elli & … Jacno, pour des disques léchés qui sonnent le grand retour du tuteur de la pop française aux influences anglo-saxonne, et le lancement de l’héritière d’une certaine qualité made in France. Continuer la lecture de « Selectorama : Yan Wagner »

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Lonely Kid Quentin, Quatorze stations (Potagers natures, Fougère Musique…)

« Fais attention quand même,
tu mises tout sur ton air blême »

Sous l’apparence de joyeux drilles, ils tentent de faire passer en loucedé de sacrés paquets d’idées noires, des fêlures, des brisures qui feraient passer les armées de jeunes gens en noir pour de sympathiques fanfares de clowns multicolores. Ils, ce sont nos amuseurs musicaux nationaux : David Lafore, Trotski Nautique, Walter & Lavergne, leur cousin décédé Jean-Luc Le Ténia, j’en passe et des meilleurs ; ont appris de leurs oncles d’Amérique ou d’Angleterre, Jonathan Richman ou Dan Treacy. Les publics s’en iront de leurs concerts la banane au bec, un peu plus musclés des abdos, tandis qu’ils rentreront dans leurs loges les brumes de la dépression se levant dans leurs petites têtes mal faites. Tant pis, incompris, c’est déjà pas mal. Continuer la lecture de « Lonely Kid Quentin, Quatorze stations (Potagers natures, Fougère Musique…) »

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« Trash mental », un morceau inédit signé Sinaïve

Sinaïve n’attendait que ça, le moment de revenir à la vie sur scène et donner chair à leurs musiques. Elles ont besoin d’espace, de temps, de volume. Les concerts du groupe démarrent toujours de façon étrange, on se demande comment les choses vont tourner, comment les éléments vont se mettre en place, toujours à la recherche d’un point de bascule à partir duquel le groupe va entrer en phase et tout emporter sur son passage. Parfois, il suffit d’un détail, un chant qui pointe dans le bruit et dont on comprend une bribe de texte, parfois une basse qui va capter la pulsation juste et entraîner le mouvement, parfois un synthé… Armés de leur nouvelles plages incroyables dont ce Trash Mental qui joue avec les souvenirs d’une autre vie (Sit on it mother !), ils vont tenter de faire chavirer le cœur de nouveaux convertis.


Sinaïve joueront pour la première fois à Paris le mercredi 1er septembre au Pop-Up du Label en première partie de Pam Risourié et vendredi 3 septembre à l’International pour la soirée Buddy Records de rentrée aux côtés de Foune Curry et La Houle. Event ici.

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The Cure, Play For Today (The Swingin’Pig, 1990)

The Cure, Play For Today (The Swingin'Pig)

Simon Gallup a décidé de quitter The Cure, après plus de quarante ans passés aux côtés de son frère d’armes Robert Smith. On a beau savoir que tout finit par finir, on ne peut pas s’empêcher d’avoir le cœur serré. Le mythique bassiste était, selon les mots de Robert Smith, son « meilleur  ami » et le « cœur du groupe en live ». On imagine donc difficilement The Cure continuer sans lui sans perdre une partie de son âme. On se consolera en se disant qu’après une carrière aussi bien remplie, ce départ tardif n’est pas la fin du monde. On peut même se réjouir d’avoir pu profiter aussi longtemps du talent d’un musicien de l’envergure de Gallup. Les morceaux sur lesquels il se sera distingué sont innombrables, mais pour ma part, si je ne devais garder qu’un seul disque de The Cure pour la qualité exceptionnelle des performances de Simon Gallup à la basse, ce serait le live Play For Today. Pour tout dire, même s’il ne s’agit d’un disque non-officiel, je trouve que c’est l’enregistrement le plus impressionnant du groupe, à tout point de vue. Continuer la lecture de « The Cure, Play For Today (The Swingin’Pig, 1990) »

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Lee Scratch Perry : Le jamaïcain qui a donné un son à la folie

Lee "Scratch" Perry / Photo : Philippe Lévy
Lee « Scratch » Perry / Photo : Philippe Lévy


Lee “Scratch” Perry
est mort le 29 août. Ce dimanche y perdit sa saveur spécieuse de pré-rentrée (et en attendant le premier match de Messi au PSG). Son nom sonne à la fois excessivement familier à de nombreuses oreilles, de ces références qui tout le monde possède à l’heure des plateformes et des playlists YouTube, et qui sonnent étrangement creux dès qu’il s’agit de sortir des banalités de comptoir. Il s’agit pourtant d’un des rares dieux de la musique jamaïcaine qui a réussi à se faire une place dans le panthéon des petits cercles de la pop ou du rock en France. Continuer la lecture de « Lee Scratch Perry : Le jamaïcain qui a donné un son à la folie »

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Alvilda, Négatif (Alien Snatch) / Telly*, Amour Hi-fi (1988 Records)

« Il y a tout ce monde autour de moi, je me demande ce que j’fais là »

Nina, Eva, Sandra et Mélanie reprennent le flambeau d’une pop à guitares primitive et mélodique laissées plus ou moins en jachère depuis les années 80 disons (et disons repris en pointillé notamment par les rockers parisiens des 2000) . Bien sûr, on abusera de la comparaison avec les Calamités, parce que c’est des FILLES (et on jouera le jeu de l’Histoire officielle en admettant que le girl group est un style, pourquoi pas, je ne suis pas trop armé pour la déconstruction), et sans doute aussi grâce à ce son de cave si spécifique d’A bride abattue (la fameuse anti-production de monsieur Lionel Herrmani, ami des Dogs et des Olivensteins). Mais l’énergie véritablement punk d’Alvilda laisse peu de place aux harmonies Beatles si chères aux demoiselles de Dijon, et les chansons apparaissent plus comme des cailloux aiguisés projetés par une fronde que comme les pépites scintillantes (lien Nuggets) d’un temps plus ancien. Continuer la lecture de « Alvilda, Négatif (Alien Snatch) / Telly*, Amour Hi-fi (1988 Records) »

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The Strokes, Is This It (Rough Trade, 2001)

Il y a 20 ans jour pour jour sortait le premier album des new-yorkais.

Eté 2001, retour du classico Benicassim/Route du Rock pour rédiger un mémoire de DEA (MTV : Reflet ou création d’une jeunesse américaine ?) sur mon Imac turquoise, un an de travail délaissé pour la table du Pop In ou le dancefloor du Pulp à effectuer en trois semaines. Les affiches des deux festivals reflètent parfaitement l’époque, un mélange de passé et de présent, rarement de futur. Il y a des groupes « britpop » qui essaient coûte que coûte de se débarrasser de cette étiquette gênante, venus présenter sans enthousiasme « l’album de la maturité » (Pulp, The Divine Comedy), des routiers (Mogwai, Ash, James, Belle & Sebastian), des américains cultes (Big Star, Frank Black, Low, The Flaming Lips), des artistes « dépressifs » (Clinic, I Am Kloot pour les britanniques, Yann Tiersen et Françoiz Breut pour les bretons) et de sympathiques groupes électro-pop que les vingt dernières années auront presque effacé de la mémoire collective (Superheroes, Ladytron, Zoot Woman). L’excitation est plus à chercher du côté de la scène « électronique » (Basement Jaxx, The Avalanches, Freestylers) ou pour les amateurs du genre, des groupes rétro-pop espagnols qui ont le mérite de ne pas se prendre au sérieux et de s’habiller correctement. Les seuls non-ibères à cocher ces deux dernières cases sont les New-Yorkais d’Interpol, ravis d’être là alors qu’ils n’ont pas encore sorti d’album.
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The Tubs reprend « Crystal Ball » de Felt

The Tubs
The Tubs

Les idées se bousculent parfois lorsqu’on écoute une reprise de Felt. On pense pêle-mêle, à cette idée de compilation hommage qu’il va bien falloir un jour mettre en chantier, à l’évidence que Felt était bel et bien le plus grand groupe du monde (loin devant New Order) ; on songe aussi à détourner sottement la phrase de Lawrence en affirmant que ce n’est pas parce qu’on PEUT faire quelque chose qu’il faut s’en abstenir. On se rappelle Matt Fishbeck (mais l’oublie-t-on vraiment jamais) dont on espère qu’il va nous rendre visite à l’automne prochain. On se souvient aussi et surtout du premier papier publié sur ce site, et on se dit que Victor Thimonier nous manque beaucoup dans ces colonnes. Puis, on pense enfin au groupe qui reprend ce titre issu de The Strange Idols Pattern And Other Short Stories, – et dont ne sait presque rien -, en admettant sans peine que ce morceau et le reste du EP constituent un bel ouvrage et on réaffirme que chaque disque devrait comporter une reprise.

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