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Artificial Go, Musical Chairs (Feel It Records)

Avec son tout nouvel album Musical Chairs, le trio à géométrie variable de Cincinnati/Ohio vient de donner une suite convaincante à son LP inaugural Hopscoth Fever. En 2024, ce premier disque – très court mais qui contenait déjà d’excellentes choses – nous avait mis en appétit et donné envie d’entendre la suite au plus vite. On avait aimé le mélange de guitares en son clair, tantôt jangly, tantôt dissonantes, avec certains éléments stylistiques de l’univers egg-punk – allusion aux rythmiques souvent rapides et saccadées -, mais avec un côté moins rock et presque pop, comme si les regrettés Lithics avaient décidé de calmer le jeu et de sortir de l’orthodoxie du genre. Continuer la lecture de « Artificial Go, Musical Chairs (Feel It Records) »

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Les héros du peuple sont immortels, Stéphane Oiry (Dargaud)

La BD française commence – enfin – à s’intéresser un peu au punk. À son histoire. À sa légende. À son héritage. Nous avons déjà eu droit, l’an dernier, à Vivre libre ou mourir, roman graphique en guise de testament consacré au legs des années Bérurier Noir. Stéphane Oiry ausculte la bête avec un regard plus précis. À l’instar de la prosopographie – ces historiens qui se sont mis, par exemple dans Le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, à raconter des vies plutôt que des époques ou des mouvements –, Stéphane Oiry, au crayon et au dialogue, nous raconte un destin singulier, tragique, unique, ignoré de notre rock tricolore : Gilles Bertin, chanteur de Camera Silens, mythique groupe bordelais, aussi vénéré que sa discographie se révèle restreinte. La nostalgie n’interdit certes pas la lucidité. Continuer la lecture de « Les héros du peuple sont immortels, Stéphane Oiry (Dargaud) »

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Painter Boy reprend « When Diana Paints the Picture » de Robbi Curtice (1968)

Painterboy / Photo : DR
Painterboy / Photo : DRhttps://www.discogs.com/fr/artist/2670000-The-Existentialists

Voici presque quinze ans que le Toulousain Nicolas « Jimmy » Mazel cultive avec soin son jardin pop, où fleurissent de bien belles fleurs psychédéliques nourries au riche terreau des Beatles, Television Personalities et autres Beat Happening. Après ses débuts avec The Existentialists et depuis la mise en pause de Marie Mathématique – dont les deux albums Tous vos lendemains dès aujourd’hui (2000 Records) et Le Grand Bal du Château de Londres (Lunadelia) sont très recommandés -, Jimmy poursuit ses aventures soniques en solo sous l’étendard de Painter Boy. Aujourd’hui, il reprend When Diana Paints the Picture, obscur mais néanmoins admirable morceau de pop psychédélique composé par l’Anglais Robbi Curtice en 1968. Notre Dan Treacy toulousain a presque ici réinventé la chanson pour la transformer en une savoureuse expérimentation DIY au-dessus de laquelle semble planer l’esprit vaporeux de Syd Barrett. Continuer la lecture de « Painter Boy reprend « When Diana Paints the Picture » de Robbi Curtice (1968) »

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Puce Moment, Sans Soleil (Parenthèses Records)

Puce MomentDes musicien-nes et artistes comme John Hassel, David Toop ou Pauline Oliveiros ont théorisé, au tournant des années 1970-1980, un certain type de modernisme alternatif, via les catégories de Fourth World ou de Deep Listening. Une logique de réinvestissement et de réappropriation qui aura guidé tout un pan des musiques de recherche, plus ou moins inscrites au sein d’une démarche d’avant-garde – décentrer le grand récit des musiques expérimentales de son axe traditionnel en instaurant un dialogue avec certaines musiques et pratiques envisagées comme de véritables territoires utopiques. Continuer la lecture de « Puce Moment, Sans Soleil (Parenthèses Records) »

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The Young Sinclairs, Chimeys (2010, Chimney Sweep Records)

2010 folk rock pochetteDepuis le milieu des années 2000, les Young Sinclairs sont l’un des trésors les mieux cachés de la scène indépendante nord-américaine. Installés à Roanoke (Virginie), ces héritiers de la Nuggets explorent mille teintes de folk-rock, allant des Byrds jusqu’au baggy, en passant par la jangle pop. Ils fêtent leur vingt ans d’existence. Au cours des années, le line-up a changé. Le groupe se forme autour de Daniel Cundiff (Eternal Summers), John Thompson et Samuel Jones Lunsford (Stimulator Jones), s’y joindront, Joe Lunsford ou Kyle Harris. Si le groupe n’a jamais eu son moment avec la presse musicale généraliste ou le grand public, les Young Sinclairs ont entraîné dans leurs sillons, une communauté d’amateurs à travers les pays et continents. Continuer la lecture de « The Young Sinclairs, Chimeys (2010, Chimney Sweep Records) »

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Daga Voladora, Los Manantiales (Lovemonk)

Ça tient parfois à peu de choses, les rencontres. Un retard de quelques minutes ; la recherche d’une rue, d’une adresse dans une ville inconnue ; un post sur un réseau social signé d’un “ami” qu’on suit depuis longtemps mais avec assez peu d’assiduité et qui lui-même poste avec encore moins d’assiduité sur un blog – oui, un blog ! – des articles sensibles dans la langue de Cervantes. Il y a quelques semaines, il a ainsi écrit au sujet du concert de Dean Wareham à San Sebastian, dans une salle nommée Dabadaba dont on a découvert l’existence grâce aux épatantes Melenas ; ce même Dean Wareham dont on a un temps caressé l’idée de sa présence aux Vinzelles et puis, non – et oui, j’imaginais déjà les premiers accords de la reprise de Ceremony… Mais le temps n’est pas aux regrets. Continuer la lecture de « Daga Voladora, Los Manantiales (Lovemonk) »

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Stereolab en français dans le texte

Prévu le 23 mai, le retour du groupe bicéphale franco-britannique a quelque chose de rassurant pour les gens de ma génération, un groupe revenu de beaucoup de choses, l’underground des débuts, la mise en place de son propre vecteur de diffusion, la signature sur Elektra, les vents, les tournées interminables, les marées, les changements de personnel… Et puis Stereolab est devenu un pilier, écouté bien au-delà de ses cercles de départ, une référence signée 4AD, sur Warp (les pionniers des années 90 ont le choix, c’est ça ou Domino), une prestance et une constance dans des musiques à la fois pop et irriguées par toutes sortes de choses (musiques brésiliennes, allemandes, britanniques, avant-garde, library, easy, uneasy listening, passé, présent…). Continuer la lecture de « Stereolab en français dans le texte »

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Roberta Lips, En Plein Cœur (Le Cèpe Records)

Depuis quelques années, une authentique scène power pop a vu le jour dans l’Hexagone. A Rennes avec Food Fight, à Marseille avec Kael et les Remords ou Pogy et les Kéfars, ou encore à Toulouse avec Asphalt, ce genre de pop à tendance punk né à la fin des seventies a su s’implanter durablement. Mais une vague de groupes de power pop entièrement féminins a aussi émergé, comme les belgo-marseillaises Cœur à l’Index et bien sûr les indispensables parisiennes d’Alvilda, qui ont signé chez les anglais Static Shock Records – le label d’Uranium Club from Minnesota, excusez du peu. Continuer la lecture de « Roberta Lips, En Plein Cœur (Le Cèpe Records) »