Il y a des jours de novembre où on se dit qu’on aimerait tellement être caressé par quelques rayons de soleil bienfaisants, dans toute l’insouciance d’un été nimbé de romance. Il y a quelques années, en 2019, apparaissait par la petite porte un trio nommé d’après le nom d’un poisson rouge défunt, Edgar. Leur pop brinquebalante, au charme de l’approximation guidée par les émotions d’une jeunesse encore très agitée, cachait quelques petites perles de chansons qu’on n’a pas oublié depuis. Les revoici avec un deuxième album nommé ption, qui devrait trouver le chemin des platines début février par l’intermédiaire de quelques maisons de belle réputation : Flippin’ Freaks, Les Disques du Paradis, Tête Froide Records, Cartelle, Araki Records, Permanent Freaks Records et Hell Vice I Vicious. Continuer la lecture de « Des torrents d’amour avec Edgar Déception »
Catégories borne d'écoute
Les silhouettes glaçantes des rennais Tally Ho !
Lorsqu’on mentionne leur nom, on ne peut évidemment pas échapper à la référence à un morceau de ce grand groupe de Dunedin qu’était The Clean… Les Rennais Tally Ho ! reviennent casser la baraque avec Speak To Me, un second album prévu le 13 Décembre chez Playground Records, le label monté par les Bop’s. Enregistré pour être homogène, le disque s’est construit au gré des expérimentations de Seb. Quand au mastering, il a évidemment été confié au Pape Australien Mikey Young. En guise d’intro à ces nouvelles pistes, Silhouette commence avec une basse pleine de rondeur et un synthé cosmique réglé comme du papier à musique par Isa, la nouvelle recrue du groupe. Continuer la lecture de « Les silhouettes glaçantes des rennais Tally Ho ! »
Catégories chronique nouveauté
Tahiti 80, Hello Hello (Human Sounds)
Avec dix albums en 25 ans, Tahiti 80 est toujours là, comme une présence rassurante dans nos existences. Tranquillement, le groupe grandit avec son public. Celui-ci est fidèle au poste, et la formation pop leur rend bien, car Tahiti 80 propose des albums toujours aussi soignés et inspirés. Hello Hello (2024) ne déroge pas à la règle. Comme à l’accoutumée publié sur le label du groupe (Human Sounds), les Français ont fait cette fois-ci appel à Stéphane Laporte (Domotic), déjà croisé sur les disques solos de Xavier Boyer. A l’instar de ses illustres prédécesseurs (Andy Chase, le regretté Richard Swift ou Tore Johansson), le producteur amène quelques idées intéressantes dans sa valise (passer les mixes numériques sur bande) mais ne change pas radicalement l’esprit de la musique des Normands. C’est une constante : Tahiti 80 sonne comme Tahiti 80. Mais chaque album est pourtant différent du précédent. Continuer la lecture de « Tahiti 80, Hello Hello (Human Sounds) »
Catégories chronique nouveauté
Bryan’s Magic Tears, Smoke & Mirrors (Born Bad)
Je vais vous faire une confidence, depuis tout petit, je collectionne les figurines en plastique Star Wars, les petites, celles qui font 10 cm. Début des années 80, j’en avais déjà plein et quand est arrivé sur les écrans Le retour du Jedi en 1983, ma collection s’est agrandie. Il y a quelques mois, en fouillant dans ma cave, j’ai retrouvé une boîte qui a survécu à tous mes déménagements et ça m’a remis dans ce truc, ça m’a fait marrer, et quand je regarde les nouvelles séries de la Guerre des étoiles (je ne vous en conseille qu’une vraiment, Andor), ça m’amuse, parce qu’il y a plein de personnages que j’ai en dans ma boîte. J’en ai racheté quelques unes sur des sites genre Mania Toys ou quand je passe à Lulu Berlu à la capitale, des endroits un peu chelous pour les adultes qui continuent à acheter des jouets. C’est un peu cringe, je sais pas. Mais alors figurez-vous qu’en explorant les bas-fonds des réseaux sociaux, j’ai découvert récemment qu’il y avait des personnes qui passaient leur temps à regarder les films et les séries de la franchise pour dénicher la moindre créature qui zonait dans le fond d’une scène, le moindre personnage incarné par un figurant déguisé qui apparaît deux secondes, pour en faire une figurine en mode do-it-yourself, à l’aide de modèles pour imprimante 3D, une figurine EXACTEMENT dans le style de celles que je collectionnais, gamin. Avec précision, soin, au point de recréer la boîte, avec la photo, le nom, de la faire à quelques exemplaires, pour les vendre à des gars dans mon genre. J’imagine que c’est toléré par les avocats de George Lucas et Disney, en même temps, c’est fait dans un tel respect par ces gens qui pour la plupart n’étaient même pas nés au moment des premiers Star Wars, ça fait vivre les histoires de la franchise, et surtout ces figurines sont SUPER BELLES, elles sont faites pour se mêler parfaitement avec les officielles, elles donnent de la joie. Continuer la lecture de « Bryan’s Magic Tears, Smoke & Mirrors (Born Bad) »
Catégories post live
Beak>, Messe pour notre temps présent
Le continuum du rock métronome part sans doute de l’Allemagne des années 70 avec Neu! et Can, passe par le Londres des années 90 avec Stereolab (et quelques autres oubliés comme Quickspace Supersport) et s’arrête le 13 novembre à Paris sous la forme du concert que donnent les Anglais Beak> à l’Elysee Montmartre. Dernier ? Geoff Barrow, batteur du trio, a décidé d’arrêter. Serait-ce pour reprendre les activités de son autre groupe, Portishead ? L’imagination va comme elle vient. Ce soir en tout cas, les trois musiciens alignés, comme sur un même fil de face, bassiste assis au milieu, à sa gauche la batterie, à sa droite synthés et guitare. Derrière lui parfois un musicien s’ajoute, tête couverte d’un masque de chien pour évoquer la pochette canine du dernier album du groupe. Et la musique ? La moitié du concert est dédiée au dernier disque, justement : précision et mélancolie des morceaux, détails sonores qui soulignent une forme de tristesse. Quelque chose de sombre et déstructuré mais qui avance tout de même, à la façon d’un Neu! ralenti, empêché par ses propres sentiments. Parfois Geoff parle et rigole, le bassiste aussi. On se croirait souvent en répétitif avec eux, dans leur studio. C’est tristement joyeux. Et puis l’autre moitié du concert reprend des morceaux des autres albums : c’est plus sauvage, plus direct, plus métronome encore – presque une absence de pensée, une mise en transe. Continuer la lecture de « Beak>, Messe pour notre temps présent »
Catégories chronique nouveauté
Trust Fund, Has It Been A While? (Tapete)
Has It Been A While? Une question rhétorique en guise de titre, mais dont la réponse évidente demeure pourtant en suspens. Six années – une éternité, presque – se sont en effet écoulées pendant lesquelles on était resté sans nouvelles d’Ellis Jones, seul maître permanent de Trust Fund, ce projet musical qu’il avait animé entre le début des années 2010 et 2018, du côté de Bristol puis de Leeds. On se souvient vaguement que Jones avait alors publié plusieurs Ep’s et quatre albums, pleins de ces maladresses approximatives et de ces guitares ostensiblement brouillonnées qui n’émeuvent que le temps que met la fibre nostalgique à achever sa vibration. De mémoire, rien de bouleversant. Rien en tous cas qui ne laisse augurer de la résonance intime et puissante de ce deuxième acte. Continuer la lecture de « Trust Fund, Has It Been A While? (Tapete) »
Catégories chronique nouveauté
Benny Trokan, Do You Still Think Of Me? (Wick Records)
Depuis presque dix ans (en 2015, pour être précis), Daptone a lancé son label rock avec Wick Records. La structure développe lentement mais sûrement un sympathique catalogue, miroir de la maison mère. À la soul/funk vintage succède ainsi des albums garage-rock (The Mystery Lights, Ar-Kaics) ou soft-rock / powerpop (Michael Rault). Si Wick publie quelques long jeux sa spécialité reste les 45 tours, ils sont cependant fort difficiles à débusquer dans nos contrées. Nous étions donc passés à coté de Benny Trokan, mais Do You Still Think Of Me? vient heureusement réparer cet oubli. S’il s’agit d’un premier album, le musicien nord-américain n’est pourtant pas un débutant. Continuer la lecture de « Benny Trokan, Do You Still Think Of Me? (Wick Records) »
Catégories billet d’humeur
good-sad-happy-bad, musique d’aujourd’hui et de demain
good – sad – happy – bad
C’est n’importe quel type de jour
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