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Lael Neale, Star Eaters Delight (Sub Pop)

Lael NealeNombreux sont les artistes qui, après avoir réalisé un ou deux albums remarquables, ne tiennent pas la distance et, abandonnés par l’inspiration, perdent leur magie, tombant dans la banalité. Lael Neale semble avoir suivi le chemin inverse. Alors qu’en 2015, l’Américaine avait signé un premier disque pop-folk honnête mais trop conventionnel à mon goût, sa rencontre avec le producteur Guy Blakeslee, six ans plus tard, avait été salvatrice. De cette première collaboration était né l’album Acquainted with Night, signé chez Sub Pop, disque dont la texture sonore et les arrangements avaient donné à la musique de la Californienne d’adoption une identité esthétique nettement plus intéressante. Continuer la lecture de « Lael Neale, Star Eaters Delight (Sub Pop) »

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Cindy, maintenant.

Cindy, avec Karina Gill (au centre), le 3 Mai 2023 à Paris / Photo : Mathieu Zazzo
Cindy, avec Karina Gill (au centre), le 3 Mai 2023 à Paris / Photo : Mathieu Zazzo

A la fin, se rapprocher de la scène, tout devant, pour voir du plus près possible le groupe, qui vient d’annoncer qu’il jouerait là maintenant son dernier morceau de la soirée. Tout jusqu’ici, s’était déroulé comme dans un rêve et il fallait, avant que ça ne s’achève, être proche pour être certain, en se postant au plus intime possible, de la véracité de tout ceci, comme pour se frotter à l’air même du groupe. C’est que, durant une petite heure, depuis l’entrée dans cette salle située, dissimulée presque, au fond d’un bar de Ménilmontant, rue Oberkampf, et puis durant tout le set du groupe, quelque chose s’est cristallisé. Continuer la lecture de « Cindy, maintenant. »

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Ryder The Eagle, lonesome cowboy

Ryder The Eagle
Ryder The Eagle

Ryder the Eagle, c’est le projet solo d’un jeune globe-trotter français d’origine toulousaine, ancien membre de The Dodoz  et Las Aves, aujourd’hui domicilié à Mexico City, qui s’est produit à peu près partout, de Los Angeles à Zagreb en passant par Londres ou Paris. Ce lonesome cowboy utilise sans pudeur sa musique comme une sorte de journal intime pour tous, lui permettant d’exorciser ses déboires sentimentaux avec un lyrisme qui ne peut laisser indifférent. Avec trois titres-phares, Die on My Bike, Wounded Bird et American Dream, ce crooner-vagabond insolemment doué a montré qu’il savait écrire des morceaux d’une rare beauté, voués à s’installer en nous pour ne plus en sortir. Mais ce garçon ne se contente pas d’être un très bon songwriter, il s’impose aussi comme un impressionnant performer. Continuer la lecture de « Ryder The Eagle, lonesome cowboy »

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Superviolet, Infinite Spring (Lame-O Records)

supervioletÉchappé des Sidekicks, Steve Ciolek prend à son compte les résolutions sonores de Wilco et vient troubler notre printemps avec son premier disque solo. Avant d’évoquer Superviolet, il faut parler du cas Sidekicks, le groupe défunt de Ciolek. Originaire de l’Ohio, le groupe est passé, pour ainsi dire, sous les radars de pas mal de monde. Et pourtant… Produits par Phil Ek ou John Agnello, hébergés chez Epitaph, les Sidekicks avaient pas mal de choses à dire et auraient pu faire concurrence aux Shins s’ils avaient vraiment choisi leur route. Continuer la lecture de « Superviolet, Infinite Spring (Lame-O Records) »

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The Merry-Go-Round, The Merry-Go-Round (A&M, 1967)

Été 1966, quelque part en Californie, Emitt Rhodes, en rupture de The Palace Gard, improvise des jams avec Gary Kato. Très vite, Bill Rinehart (The Leaves) et Joel Larson (The Grass Roots) complètent le line-up. Ils se baptisent The Merry-Go-Round et signent avec A&M début 1967 suite à des démos prometteuses. Leur premier single Live se faufile à la 63ème place des charts américains, une performance encourageante. Leur deuxième single atteint péniblement le top 100 et incite le label à publier rapidement un album afin de profiter de la petite fenêtre d’ouverture… Continuer la lecture de « The Merry-Go-Round, The Merry-Go-Round (A&M, 1967) »

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The Umbrellas : pluie d’amour sur San Francisco

The Umbrellas
The Umbrellas

Ces parapluies-là ne viennent pas de Cherbourg mais de San Francisco. Un nom de groupe étonnant car il ne doit pas pleuvoir bien souvent en Californie, berceau de The Aislers Set, Neutrals, Tony Molina ou The Reds, Pinks and Purples. Mais c’est plutôt du côté des influences musicales très repérables qu’il faut chercher. Car comme certains d’entre nous avaient déjà pu le remarquer dès la sortie de leur premier disque Maritine E.P. en 2020 et à l’écoute de leur premier album éponyme paru en 2021, c’est de la bruine du Royaume-Uni que le cœur de ce quatuor est empli, plus que du soleil de la côte Est américaine. Continuer la lecture de « The Umbrellas : pluie d’amour sur San Francisco »

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Selectorama : Olivier Perez (Garciaphone)

Olivier Perez (Garciaphone)
Olivier Perez (Garciaphone) / Photo : Julie Lopez

Membre éminent de la scène clermontoise, Olivier Perez donne libre cours, depuis un peu plus d’une décennie, à son imagination musicale souvent teintée de mélancolie, entre folk ouvragé et pop orchestrale pleine de nuances. Les deux albums – et le premier Ep – de Garciaphone ont ainsi démontré l’originalité de son talent ainsi que son affection nullement déférente pour quelques-uns des grands maîtres de l’écriture intime à l’américaine (Elliott Smith, Mark Linkous, Jason Lytle). Alors qu’il prépare pour la fin de l’année un troisième album attendu, il se produira ce week-end pour deux concerts franciliens en format plus intime. Et revient pour l’occasion sur quelques-unes de ses passions anciennes ou récentes. Continuer la lecture de « Selectorama : Olivier Perez (Garciaphone) »

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Ralfe Band, razzia pop

Ralfe Band

Alors que la tournée de Swell, en hommage à David Freel, parcourt en ce moment les routes françaises, Talitres annonce le retour dans son giron des Ralfe Band tout en mettant en ligne Pale Fire, leur nouveau single. Une chanson qui fait partie de celles qui ont la capacité de changer la couleur de votre journée. À ma gauche, Sean Bouchard, patron du label bordelais Talitres. On ne présente plus le garçon mais on n’aura de cesse de rappeler la qualité de son instinct. The Walkmen en France en 2002 ? C’est lui. Le retour de Swell ? Encore lui. Les rééditions de The Apartments ? Encore lui. On n’arrêtera ici l’énumération par peur de lasser. À ma droite, Ralfe Band, la boite à musique de l’Anglais Oly Ralfe. Ce dernier a publié quatre albums au début des années 2000. On peut y trouver de l’anti folk, des morceaux que la production de Strip Tease aurait pu utiliser pour ses documentaires et des petits hymnes dominicaux pour les amoureux d’une pop rêveuse. Et au milieu des deux, Pale Fire, le nouveau single de Ralfe Band qui annonce un nouvel album qui sortira le 16 juin 2023. Accompagné de Ben Nichols (Nadine Shah), Gabriella Swallow (Richard Hawley), Harry Deacon (Palace) et de Rob Ellis (PJ Harvey), Ralfe Band déroule tranquillement tout son savoir-faire. Et puis il y a Pale Fire. Une chanson qui rentre dans la tête aussi vite que la table de multiplication des 1 ou un single des Go-Betweens. Continuer la lecture de « Ralfe Band, razzia pop »