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Johan Asherton – Passions partagées

Johan Asherton
Johan Asherton

Rendez-vous au bûcher à midi. Celui de Jeanne d’Arc, à Rouen. Pour ce qui est des vanités, elles se sont consumées depuis bien longtemps, si tant est qu’elles l’aient jamais vraiment animé. En cette première journée de liberté oisive, comme en prémisses encore incertains de l’été – météo normande oblige – il y a quelque chose de très émouvant à prendre le premier train du matin depuis bien longtemps pour rencontrer Johan Asherton sur ses terres. Avec une ponctualité à l’égale de son élégance, la silhouette s’avance, toujours aussi impressionnante, et les souvenirs affleurent en masse, surgis d’une époque d’avant l’accessibilité virtuelle instantanée, où la culture musicale s’assemblait comme un puzzle un peu secret, en collectionnant tant bien que mal des fragments confidentiels avant même de connaître le modèle à reproduire. Continuer la lecture de « Johan Asherton – Passions partagées »

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Machines #9 : Roland MC-303, Jack in the Groovebox

La Roland MC-303 Groovebox

À sa sortie, en 1996, la MC-303 de Roland fut un événement. Dépassant le cadre usuel des instruments électroniques, la petite boîte argentée de Roland eût les honneurs de la télévision ou la presse généraliste. Les plus anciens d’entre nous l’auront ainsi peut être vu sur le plateau de Nulle Part Ailleurs sur Canal+, devant un Jérôme Bonaldi mi-amusé mi-circonspect. Le succès surprend aussi la marque japonaise provoquant une rupture de stock. À n’en pas douter, la Groovebox, première du nom, déclencha des vocations. Si aujourd’hui, elle semble bien dépassée, notamment par rapport aux possibilités des logiciels, elle fut un marqueur de son époque et à l’origine d’une nouvelle catégorie d’instrument, toujours très populaire en 2020.  Continuer la lecture de « Machines #9 : Roland MC-303, Jack in the Groovebox »

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The Reds, Pinks & Purples (Glenn Donaldson) reprend « Me & Magdalena » des Monkees (inédit)

Glenn Donaldson
Glenn Donaldson

Glenn Donaldson ne se paie pas de mots. Lorsqu’on lui propose de reprendre une chanson de son choix, la réponse arrive dans la minute et la chanson dans les deux jours accompagnée de ces quelques phrases : « J’attendais justement l’occasion de reprendre cette chanson des Monkees. Oui, cette merveille qui figure sur leur album de 2016. Quand elle est parue, elle a éclipsé tout ce que j’avais écouté depuis des années. Je l’ai très facilement adaptée à mon style. J’espère lui avoir rendu justice… » Rappelons que cette chanson a été écrite par Ben Gibbard de Death Cab For Cutie et que, comme tout ce que touche le Franciscanais, cette reprise toute en retenue est d’une élégance folle. Et bien sûr, vous êtes priés de poursuivre l’écoute par l’album de Vacant Gardens sorti en début d’année et le tout récent 45 tours de The Reds, Pinks & Purples. Par ailleurs, l’inusable Glenn Donaldson fera paraître un nouveau disque de Horrid Red cet été (à écouter derrière ce lien).

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La stagione è gia passata *

Au sujet de Rococo, de Fabio Viscogliosi (2019, Objet Disque)

C’est un disque sorti il y a longtemps déjà, au milieu de l’automne 2019. C’est une musique qui écrit l’entre-deux, l’entre-deux saisons par exemple. Une musique de fin d’été qui réactive en moi, à chaque écoute, de façon nette et immédiate, la mémoire et les images d’un lac. Continuer la lecture de « La stagione è gia passata * »

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Fairuz, Maarifti Feek (WeWantSounds / Modulor)

La voix de Fairuz coule dans les veines, dans les sillons des vallées, dans les ondines du désert, dans les exils et les bagages. Dans l’idée même d’être une famille, d’être loin, d’être là parmi les siens, d’être revenu, d’être reparti, de survivre à toutes les générations, de se tenir droit dans la répétition du fratricide toujours recommencé. Inutile exégèse d’une voix qui tient le monde arabisant du Qurnat as Sawda à l’Atlas, comme un seul bloc aux paysages et aux vies incomparables mais qui, hormis quelques rares exceptions, s’est uniformément choisi comme idole, sur le trône érigé par Oum Kalthoum, la libanaise de Zqaq El Blat. De cet état de règne, une nécessité nait : s’en tenir à une stricte dévotion et creuser la vérité de cette musique. Processus quasi théologique qui part d’une inaliénable évidence : la voix soutient le monde. Continuer la lecture de « Fairuz, Maarifti Feek (WeWantSounds / Modulor) »

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Joe Pernice, Richard (Ashmont Records)

Il y a quelques mois à peine, Spread The Feeling (2019) mettait un terme bienvenu à une décennie de disette. Avec cette classe si particulière qui n’appartient qu’aux Immenses, Joe Pernice y renouait les fils de cette écriture aigre-douce – les textes pleins de mordant habilement dissimulés derrière un voile mélodique délicieusement molletonné – qui, à l’exception d’une brève collaboration avec son voisin Norman Blake au sein de The New Mendicants en 2015, n’avait plus brillé que par son absence depuis trop longtemps. Quiconque serait passé à côté de cet album scandaleusement mal distribué en dehors du continent nord-américain pourra s’y reporter d’urgence pour s’émerveiller rétrospectivement en contemplant le versant le plus solaire et le plus pop du génie de Pernice. Et découvrir, au passage, le meilleur titre de New Order depuis des lustres, Throw Me To The Lions. Continuer la lecture de « Joe Pernice, Richard (Ashmont Records) »

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La mort, difficile.

Trey Gruber
Trey Gruber

En écoutant Jess de Trey Gruber, je me suis dit – voilà une chanson pour baignoires tristes. Ce type de baignoire définitivement délaissée du corps aimé, un corps qui résonne encore contre l’émail et en parfume, par instant, les contours blanc cassé. Peau regrettée, peau du souvenir qui s’éteint lentement, trop lentement. En écoutant Jess de Trey Gruber, je me suis dit – le tonnerre, à présent, tonnera toujours avec les battements du coeur. Voilà ce que je me suis dit, en imaginant la vie Benjamin Trey Gruber ; ce jeune homme qui, avec son groupe Parent, hantait bien des soirs le Thalia Hall à Chicago. Continuer la lecture de « La mort, difficile. »

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Saint Etienne, Words And Music By Saint Etienne (Universal)

It’s been too long… chante la voix lumineuse et immuable de Sarah Cracknell sur Tonight, le nouveau single de Saint Etienne. L’attente a été un peu longue, en effet, depuis leur précédent album, le sublime Tales From A Turnpike House (2006). Si l’on considère qu’il n’a pas eu une décennie sans qu’on ait été charmés par la pop idéale du trio, leur nouvel album était forcément attendu avec la plus grande impatience. Depuis 1991, date de sortie de Foxbase Alpha, leur premier album, les amis d’enfance Bob Stanley et Pete Wiggs n’ont cessé de définir une musique solaire, parfois mélancolique, toujours irrésistible. Finalement, ils ont remis le couvert, et de toute façon, on n’envisageait tout simplement pas les choses autrement, comme dirait l’ami Christophe Basterra, fan éternel du groupe, pour ne pas le citer. Continuer la lecture de « Saint Etienne, Words And Music By Saint Etienne (Universal) »