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#23 : Momus, The Thunderclown (Tona Serenad, 2011)

Momus, œil pour œil.
Momus, œil pour œil.
Histoire de l’œil (parts 17-24)

Regardant, en 2D et en miroir à mes mésaventures oculaires, la pochette de ce Thunderclown, je m’avouais qu’à tout prendre le chapeau pointu m’irait mieux. Quid du bonnet d’âne ?, me glissa-t-elle, vacharde.

Cette nuit, une lointaine collègue allemande, pas croisée depuis des lustres, m’accusait dans un micro reportage d’avoir fantasmé, à défaut de réellement les perpétrer, 180 féminicides. Je tempêtais au sein de la rédaction, m’indignais qu’on puisse diffuser de pareilles divagations, et m’extirpais du cauchemar avant d’avoir pu me défendre. J’avais la veille au soir négligemment parcouru la discographie de Momus – c’était ça ou relire la biographie d’André De Toth par Philippe Garnier. Ou Raoul Walsh et moi, de Louis Skorecki. – et me rendais compte au réveil que le songe avait ainsi croisé deux chansons de son premier EP pour Creation en 1986, Murderers, The Hope Of Women – qui oserait désormais s’avancer paré d’un tel titre ? – et la longue énumération What Will Death Be Like ? – Death will be unlike the dreams of the young man who sang Love will tear us apart, parmi une cinquantaine d’autres du même acabit. Continuer la lecture de « #23 : Momus, The Thunderclown (Tona Serenad, 2011) »

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Sous Surveillance : Scarlatine

Scarlatine
Scarlatine
Qui ?
Morgane, qui officie dans le trio Tôle Froide (post dub punk) et Calanques (ambient)
Où ?
France, Saint-Étienne
Quoi ?
Une cassette nommée Mimosa paru chez Indian Redhead Records à Clermont-Ferrand et Le Syndicat des Scorpions à Metz fin Février.

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I Like 2 Stay Home #22 : Exotic Delights

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

C’est fou ce qu’il fait beau depuis trois semaines. J’ai piqué la place du chat près de la fenêtre et je passe certains de mes longs après-midis à regarder ce qui se passe dans l’immeuble d’en face. J’ai l’impression d’être James Stewart dans Fenêtre sur cour. Sauf que Grace Kelly ne remplit pas mon frigo et que je ne passe pas mes journées en pyjama. Mes voisins, en revanche, vautrés quotidiennement à 14h devant l’interminable filmographie de Louis de Funès ne semblent pas toujours très prompts à s’habiller. Notez que je serais sûrement comme eux si je n’avais pas décidé d’une routine stricte en début de confinement. Et ma discothèque m’a grandement aidé à m’y tenir. L’exotica, par exemple, m’incite à porter une chemise et un pantalon (propres) chaque jour. Les rêveries musicales de Martin Denny, les paysages sonores d’Arthur Lyman et les voyages merveilleux de Les Baxter s’accordent mal avec la procrastination vestimentaire, vous en conviendrez. Cette mixtape a donc pour vocation de vous aider à retrouver un peu de dignité autant que vous faire rêver. 83 minutes de pop, de jazz, de chansons traditionnelles qui remueront vos souvenir de série B : le Corsaire Rouge qui descend de son mat, Debra Paget et sa danse du cobra, le Comte Zaroff et ses chasses au pangolin, Elvis et son bateau de pêche, les requins d’Australie, les côtes tahitiennes, les Andes, le Nil, la jungle. Exotisme d’opérette et dépaysement en technicolor. Et puis, avec votre aloha shirt ou votre polo Pierre Balmain en nylon marron vous aurez l’air d’un véritable esthète. Même après votre quatrième Mai Tai de l’après-midi. Ce qui paraîtra difficile en survêtement. Aloha et à la vôtre ! Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #22 : Exotic Delights »

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#22 : The Sugargliders, Ahprahran (Sarah Records, 1993)

The Sugargliders
The Sugargliders, avant la tonte.

Alors que l’Académie de médecine préconise le port du masque obligatoire, me voilà affublé d’un cache-œil du plus bel effet.
Satanée tondeuse à gazon.

A l’heure exagérément matinale où d’habitude je me mets à taper sur ce clavier, j’étais encore aux urgences ophtalmologiques de l’hôpital Cochin. Moi qui n’avais plus mis les pieds à Paris depuis plus de trois semaines et cet exquis dîner chez Thomas B., je n’imaginais pas y effectuer mon piteux retour, escarbille en tête, sous de tels auspices. J’ai le plus souvent associé le terme de projection à son acceptation cinématographique, et donc à un plaisir certain de l’œil. Depuis hier je sais qu’on peut aussi plus prosaïquement la prendre de plein fouet dans la cornée. Si subsistait en moi ce vieux fond janséniste, je dirai que mes vilaines pulsions scopiques trouvaient là leur châtiment – certes moins pénible que celui subi par Abélard. Pour ma femme, tout cela relevait plutôt de l’acte manqué, et de mon peu d’empressement à tondre la pelouse – ce qui est totalement faux, j’ai toujours considéré cette activité – pas pire qu’une autre – comme un moment privilégié où me venaient les idées les meilleures, et le plus justement exprimé. Inutile de dire que pour aujourd’hui, on repassera. Car me voilà contraint, pour quelques jours au moins, à passer entre les gouttes et ne plus écrire que d’un œil – déjà que je tapais à deux doigts. Continuer la lecture de « #22 : The Sugargliders, Ahprahran (Sarah Records, 1993) »

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Selectorama : NZCA Lines

Michael Lovett / NZCA Lines
Michael Lovett / NZCA Lines

La vidéo de Pure Luxury, premier single extrait du troisième album de NZCA Lines, sort aujourd’hui. Derrière ce nom se cache Michael Lovett, cerveau unique de ce projet, membre de Metronomy et musicien de session réputé (présent dès les débuts de Christine & The Queens). Pour son Selectorama, il s’est focalisé sur ses découvertes récentes et ses influences. Ses choix sont en parfaite cohérence avec l’univers pop et électronique de ses albums, où les mélodies accrocheuses dissimulent toujours une noirceur sous-jacente. A l’image de Pure Luxury, qui met en parallèle l’obsession du paraître et le futur incertain de notre planète. Totalement d’actualité.
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I Like 2 Stay Home #21 : UK Garage, Grime & Dubstep (2000 – 2020)

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

En 2002, si depuis deux ou trois ans le UK Garage (genre né au milieu des 90s comme une réinterprétion toute britannique de la Garage House américaine y injectant influences RnB et Jungle) est en train de vivre son climax plaçant dans les charts locaux des tubes, parfois issus de l’underground, comme ceux de The Streets, Craig David, Daniel Bedingfield, Wookie, Zed Bias ou MJ Cole, cela commence à sentir le sapin car comme toujours la récupération commerciale guette. Lassés de cette marchandisation, de nombreux producteurs continuent d’œuvrer en souterrain et le genre mute vers des territoires plus sombres et expérimentaux, deux courants essentiels de la musique contemporaine vont en naître : le Grime et le Dubstep. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #21 : UK Garage, Grime & Dubstep (2000 – 2020) »

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#21 : Material, Memories (Celluloid, 1982)

Material
Material, Skin deep.

Est-ce le fait d’avoir passé la journée d’hier juché sur une échelle, ou campé sur le toit à tenter d’anticiper les tuiles à venir, mais je sens ce matin l’esprit d’escalier qui me taraude. J’avais d’abord envisagé de vous entretenir de l’hétéronymie chez Fernando Pessoa et Will Oldham, puis de tirer sur le marabout de ficelle pour voir ce qui relie Eric & Ramzy, Richard Matheson et Diabologum, avant de redescendre d’au moins un échelon suite à la rencontre inopinée avec ce 45 tours jaune et rouge étoilé. Au-delà du symbole du pentagramme (Little Red Record ?), c’est surtout le bandeau dans le coin supérieur gauche de la pochette qui, en cette période de distanciation sociale, a fait mouche. Spécial frotti frotta ! Qu’est-ce qui leur a pris chez Celluloid ce jour là ? Coup de génie commercial de Karakos ou abus de mauvais retsina ? Continuer la lecture de « #21 : Material, Memories (Celluloid, 1982) »

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Hugues Blineau, Le jour où les Beatles se sont séparés (Mediapop Editions)

Beatles Hugues Blineau
Photo : Hugues Blineau via la page facebook du livre

Le 10 avril 1970, je ne suis pas née. Je ne suis même pas encore à l’état de projet pour mon père et ma mère qui, par ailleurs, ne se sont pas encore rencontrés. En avril 1970, ma mère fait l’amour pour la première fois, je le sais car j’ai retrouvé son journal d’adolescente lorsque j’ai vidé son appartement après sa disparition. Le 10 avril 1970, les Beatles se séparent et si je ne suis pas sûre que cette nouvelle perturbe beaucoup ma mère, je suis en revanche certaine que mon père, ses cheveux longs et sa guitare en sont assez peinés, lui qui adorait George Harrison à qui il ressemblait vaguement. Mais de tout cela, je me fiche pas mal, je n’ai jamais été très fan des Beatles, même si comme tout le monde je peux citer un certain nombre de leurs chansons. Il y a celles que je déteste comme Ob-La-Di, Ob-La-Da ou Let It Be, et celles que j’aime beaucoup comme Sexy Sadie ou Come Together, mais il faut bien avouer que je ne me relève pas la nuit pour les écouter. Je me souviens d’avoir entendu les démos du White Album avec un garçon et d’avoir trouvé que Happiness is a warm gun était meilleure ainsi. Mais j’ai aussi souvent discuté avec un autre garçon qui qualifie les Four Guys de baltringues. Et, comme il est du genre persuasif, il a fini par m’en convaincre. Continuer la lecture de « Hugues Blineau, Le jour où les Beatles se sont séparés (Mediapop Editions) »