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Cory Hanson, Pale Horse Rider (Drag City)

La dernière fois que le guitariste et chanteur de Wand nous avait impressionnés, c’était avec Laughing Matter (2019), un album dans lequel la formation californienne poursuivait sa recherche, entamée avec Plum (2017), d’un son plus progressif et expérimental. Certains titres les rapprochaient alors davantage de Beak> que de Ty Segall, auquel Wand, avec un début de carrière étiqueté « garage » et un label en partage (Drag City), était souvent assimilé au milieu de la décennie dernière. Pour son second essai en solitaire, Cory Hanson reste fidèle au label de son groupe, et dévoile une pochette drôlement proche de celle de Laughing Matter. Par chance, ce n’est pas tout ce que Pale Horse Rider emprunte à cet album paru trois ans plus tôt : on y retrouve la même élégance, le même souci du détail. Certains noms y reviennent aussi : celui de l’ingénieur du son Zac Hernandez, ou du musicien Robert Cody, qui en signent ensemble l’enregistrement.

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New Order (A Life), #3

Ou comment la musique de New Order infuse dans nos vies.

Christine Floating in the Sea, St Barth’s, 1999 / Photo : Nan Goldin

Juin 1987, le simple True Faith / 1963 précède de quelques semaines la publication de Substance, compilation qui referme la première partie de l’histoire de New Order. 1987, même en cherchant bien, je n’ai que peu de souvenirs de cette année-là, hormis ceux parcellaires qui accompagnaient nos vies adolescentes. Des heures perdues, à écouter quelques disques et à rêver de l’une de ces jeunes filles qui m’échappait déjà, pour m’échapper toujours. Des heures perdues et New Order comme bande son idéale pour accompagner, déjà, la mélancolie. Continuer la lecture de « New Order (A Life), #3 »

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The Byrds, Preflyte (1969, Together)

Artistiquement, Preflyte (1969) n’est certainement pas le disque le plus intéressant des Byrds mais il n’en constitue pas moins un témoignage fascinant sur l’un des groupes américains les plus importants des années soixante. En 1964, après un set au Troubadour, Gene Clark fait la rencontre de Jim (Roger) McGuinn. Tous les deux issus de la scène café folk californienne, les musiciens partagent un amour inconditionnel pour les Beatles. David Crosby rejoint à son tour le duo qui commence à répéter à trois, aux studios World Pacific, sous la houlette de Jim Dickson, devenu leur manager. The Jet-Set n’a alors pas encore de batteur ni de bassiste. Ils arrivent cependant à convaincre Elektra de publier un 45 tours sous le nom de The Beefeaters, mis en boite avec l’aide de musiciens de studio. Continuer la lecture de « The Byrds, Preflyte (1969, Together) »

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It Ain’t Me, Babe : The Bob Dylan Covers

Bob Dylan
Bob Dylan

On n’a pas tous les jours 80 ans. Pour Bob Dylan, ça tombe aujourd’hui. Donc autant fêter l’événement avec cette sélection de superbes reprises qui, à défaut de le faire entendre lui, devrait au moins permettre de mesurer, ne serait-ce qu’en partie, l’étendue de son influence.

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Damien Jurado, The Monster Who Hated Pennsylvania (Maraqopa)

Damien JuradoAprès In the Shape of a Storm (2019) et What’s New, Tomboy? (2020), deux albums enregistrés pour le compte de Mama Bird, le label de Portland (Orégon), Damien Jurado revient avec le superbement nommé The Monster Who Hated Pennsylvania, nouvel album qui est aussi la première référence de Maraqopa, la maison de disques qu’il vient tout juste de lancer. Désormais âgé de 47 ans et déjà auteur de dix-huit albums studio, Jurado lance donc le dix-neuvième en toute indépendance, prenant un virage décisif et très significatif qui semblait aussi un peu inévitable dans la carrière d’un artiste de sa nature et de sa dimension. Continuer la lecture de « Damien Jurado, The Monster Who Hated Pennsylvania (Maraqopa) »

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Lambchop en mots-clefs

Lambchop
Lambchop

Cela arrive, de temps en temps. C’est sans doute davantage une question de disponibilité personnelle, d’état d’esprit propice à une réception plus attentive puisque la qualité de la musique n’a jamais été vraiment en cause. Toujours est-il qu’avec la discographie pléthorique de Lambchop, il y a des rencontres fortes, des ponctuations qui marquent plus que d’autres sans que l’on devine forcément très bien pourquoi. C’est le cas ce mois-ci avec Showtunes, ce nouvel album de compromis où Kurt Wagner semble vouloir à la fois s’inscrire dans la continuité des aventures électroniques entamées avec FLOTUS en 2016 et renouer avec les tonalités organiques de ses œuvres plus anciennes. A défaut d’un point d’équilibre stable, on y entend une musique hors-cadre, où les compositions surgissent comme des instants dérobés – ceux que l’on saisirait de manière fugace avant – au moment où l’orchestre s’accorde – ou bien après – les derniers accords las, plaqués en attendant que les applaudissements les interrompent. Wagner partage ce plaisir des interstices, et c’est très beau. Une fois de plus. Continuer la lecture de « Lambchop en mots-clefs »

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Le club du samedi soir #50 : It’s always 5 o’clock somewhere


« It’s always five o’clock somewhere in the world », ou « It’s always cocktail time somewhere in the world », ou la justification que se donnent les anglo-saxons pour boire un cocktail à toute heure. Après des mois privés de bars et de terrasses, nous pouvons enfin goûter de nouveau à l’art du cocktail et des spiritueux. Cette playlist est là pour vous accompagner du premier drink au charme suranné au petit matin douloureux mais joyeux.

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Gruff Rhys – Que la montagne est belle !

Gruff Rhys
Gruff Rhys

Habitué des projets ambitieux et farfelus depuis ses premières armes discographiques fourbies à la tête de Super Furry Animals, celui qui demeure avant tout l’un des grands maîtres incontestés de la composition pop a décidé de consacrer son nouvel album – le dixième en solo environ, selon les décomptes officiels – à la biographie du mont Paektu, au sommet duquel, apprend-on au passage, se trouve le point culminant de la Corée. Tout autre que le génie gallois se serait sans doute pris les pieds dans cet improbable tapis géographico-conceptuel dont on pouvait a priori, redouter les inévitables pesanteurs. Mais pas lui. Dense, lumineux, fascinant de bout en bout, Seeking New Gods apparaît – au-delà du prétexte et de l’argument, pas si loufoques au demeurant – comme une réussite majeure de plus à verser au crédit d’un artiste toujours aussi déroutant. Et qui a consenti à nous éclairer autant que faire se peut sur les méandres tortueux de ce nouveau périple. Continuer la lecture de « Gruff Rhys – Que la montagne est belle ! »