Catégories mardi oldieÉtiquettes , , ,

Willie Dunn, Creation Never Sleeps, Creation Never Dies – The Willie Dunn Anthology (Light In The Attic)

Willie DunnLes convictions politiques les plus profondément ancrées ont ceci de commun avec les sentiments amoureux qu’elles se partagent difficilement en chanson. Les certitudes, si intenses soient-elles, ne se transposent pas aisément lorsque l’esthétisation risque de les affadir. En matière de folk ou de protest-songs, la sincérité ne fait pas tout. Pour survivre au contexte, il faut quelque chose de plus. Un surcroît incarné, presque une possession. Défenseur militant de la cause amérindienne dont il fit la matière principale d’une œuvre aussi confidentielle que magistrale, Willie Dunn s’est presque entièrement confondu, tout au long de son existence, avec ses chansons. L’une des multiples anecdotes éclairantes relatée dans le livret qui accompagne cette première rétrospective amplement méritée – 22 titres choisis parmi les quatre albums enregistrés entre 1971 et 1984 – en témoigne : alors que, quelques mois avant sa mort en 2013, on le sollicitait pour réinterpréter l’une de ses meilleures compositions – Charlie, une dénonciation des mauvais traitements infligés aux descendants de son peuple par le système quasi-carcéral des pensionnats canadiens et racontant la fugue puis le décès d’un jeune homme de douze ans – il préféra décliner l’invitation promotionnelle sous le plus simple des prétextes :  » C’est vraiment trop triste. » Continuer la lecture de « Willie Dunn, Creation Never Sleeps, Creation Never Dies – The Willie Dunn Anthology (Light In The Attic) »

Catégories affichage libreÉtiquettes , , , , , ,

Sauvez Willie ! – Willie Dunn, Aurélien Bellanger, Kōji Wakamatsu

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Willie Dunn
Willie Dunn

L’arrivée timide du printemps rend d’humeur baroque, forcément. Mes choix de lectures, les disques écoutés ou les films vus semblent se soumettre à un désir de papillonner. L’art de papillonner, c’est une joie que l’on crayonne, avec vivacité, sur le papier peint crasseux d’une période décidément blindée de noirceur. On est en mode Soulages depuis trop longtemps. Il est vrai que l’on peut s’habituer au sombre comme lorsque l’on doit se déplacer dans une pièce plongée de nuit et que, peu à peu, certains détails apparaissent. Détails essentiels. Continuer la lecture de « Sauvez Willie ! – Willie Dunn, Aurélien Bellanger, Kōji Wakamatsu »