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Pearl & The Oysters, Coast 2 Coast (Stones Throw Records)

Quatrième album de Pearl & The Oysters depuis leur essai inaugural en 2017 : le duo franco-américain a parcouru un sacré chemin en six ans. Démarrée à Gainesville en Floride, l’aventure s’écrit désormais à Los Angeles. Cette nouvelle vie s’accompagne aussi d’un nouveau label. Juliette Pearl Davis et Joachim Polack rejoignent ainsi Stones Throw. La structure, après avoir été un pilier du rap indépendant, s’aventure désormais régulièrement dans les terres pop. Les voisins de Pearl & The Oysters se nomment en effet Mid High Club, Benny Sings, Jerry Paper ou Stimulator Jones. Dès la couverture, signée par l’illustrateur indonésien Ardhira PutraCoast 2 Coast nous embarque dans un voyage nostalgique et rétro-futuriste, quelque part entre un vinyle de yacht-rock et une cartouche de Mega Drive. Continuer la lecture de « Pearl & The Oysters, Coast 2 Coast (Stones Throw Records) »

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Triptides, Starlight (Curation Records)

Triptides est désormais un vieil ami de Section26. Starlight est en effet le quatrième album du groupe que nous évoquons ici. Après Visitors (2018), Alter Echoes (2021) et So Many Days (2022), la formation américaine revient sur la platine pour notre plus grand plaisir. Il n’y a, en effet, jamais de mauvaises surprises avec Triptides : c’est toujours (très) bien. Au bout d’une dizaine d’albums, l’inspiration pourrait se tarir. Il n’en est rien, Triptides garde sa verve intacte. Comme d’autres groupes avant eux (Teenage Fanclub), les Californiens sont des marathoniens. Au sprint, ils préfèrent la douceur de la régularité. Leur exquise discographie se découvre ainsi au fil de l’eau à travers des publications, presque annuelles, depuis 2010. Continuer la lecture de « Triptides, Starlight (Curation Records) »

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Don Idiot, Cent Détours (autoproduit)

Après Dream Loser (2017) et Don Idiot (2019) – albums remarquables que nous avions évoqués à l’occasion du Selectorama réalisé par Pierre Donadio -, le punk romantique normand exilé à Paris revient avec le superbe Cent Détours. Enregistré à l’automne 2020 au Studio Capitola par le précieux Nicolas Brusq – qui avait déjà fait des merveilles sur l’album précédent – s’impose à son tour comme un petit bijou, dont on ne cesse de découvrir les détails à chaque nouvelle écoute. On entre dans ce disque comme dans une maison un peu bordélique, où les cendriers de la veille n’ont pas été vidés et où les cadavres de bouteilles sont encore posés ici et là, mais dans laquelle on se plaît à passer de pièce en pièce, irrésistiblement charmés par la beauté du lieu et la personnalité de celui qui l’occupe. Continuer la lecture de « Don Idiot, Cent Détours (autoproduit) »

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The Lemon Twigs, Everything Harmony (Captured Tracks)

Quand Mike Sniper a monté Captured tracks, il a vendu une partie de sa collection de disques rares de powerpop. Aujourd’hui, le label new-yorkais publie l’un des meilleurs disques dans le genre de ces dix dernières années. Après trois albums chez 4AD, les Lemon Twigs rejoignent le label nord-américain et publient Everything Harmony. Depuis leurs explosions médiatiques en 2016, nous savions les frères Brian et Michael D’Addario particulièrement doués. Pourtant, il leur manquait parfois un soupçon de simplicité, ou simplement de savoir un peu mieux gérer leur énergie. Ces certitudes volent désormais en éclat. Continuer la lecture de « The Lemon Twigs, Everything Harmony (Captured Tracks) »

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The Kingfishers, Reflections In A Silver Sound (Last Night From Glasgow/Creeping Bent Records)

Reflections In A Silver Sound the kingfishersToutes les chansons que l’on écoute transportent depuis longtemps une lourde part d’histoire et il s’agit de continuer à les apprécier avec elle. Ou malgré elle, c’est selon et ce n’est pas vraiment le débat du jour. Parmi toutes les manières de s’engouffrer dans les interstices qui fissurent les couloirs du temps musical pour y dénicher un plaisir joyeusement émancipé des fantasmes de la modernité innovante, celle-ci est sans doute l’une des plus originale et des plus appréciable. Et qui consiste à semer la rétromanie et la culpabilité qui lui colle trop souvent aux basques en louvoyant quelque part entre les rayons des rééditions – les albums de 1983 dont on fête légitimement le quarantième anniversaire – et ceux des disques de jeunes qui plaisent aux vieux – les albums de 2023 qui auraient pu être enregistrés quarante ans plus tôt. Reflections In A Silver Sound se faufile entre ces catégories familières et c’est loin d’être son seul mérite. Sans doute le seul grand album de 1983 entièrement enregistré en 2023. Continuer la lecture de « The Kingfishers, Reflections In A Silver Sound (Last Night From Glasgow/Creeping Bent Records) »

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Benny Sings, Young Hearts (Stones Throw, Sing Records)

Benny SingsBenny Sings, de son vrai nom Tim Van Berkestijn, sillonne les eaux internationales de la musique pop depuis une vingtaine d’années. Après une expérience de bassiste au sein du groupe hip hop Abstract Dialect, il prend son envol en solo en 2003. Depuis, le Néerlandais a sorti une dizaine d’albums. Sa carrière a pris une nouvelle dimension en 2018 avec City PopL’album marque le début de sa collaboration avec la structure indépendante Stones Throw. Le label, figure majeure du rap indépendant des années 90/2000 (J Dilla, Madlib, MF DOOM) a ajouté une corde à son arc en signant de nombreux groupes de pop. Benny Sings côtoie ainsi Mild High Club, Jerry Paper mais aussi Stimulator Jones ou Pearl & The Oysters. Continuer la lecture de « Benny Sings, Young Hearts (Stones Throw, Sing Records) »

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Don & Françoiz, Cover Songs In Inferno (Prohibited Records)

Cover Songs In Inferno par don & françoizLe casting est attachant, la liste des morceaux va de bonnes en meilleures surprises encore. C’est comme si la grande Françoiz Brrr et Nicolas Laureau (Prohibition, Don Nino, NLF3) avaient jeté un œil sur nos premières cassettes, sans même le savoir. Et les suivantes aussi. Il faut croire qu’on a eu les mêmes points de bascule. Ou, à peu de choses près, le même âge au même moment.

L’exercice de l’album de reprises étant devenu, au fil du temps, un passage obligé qui peut rapidement devenir aussi excitant qu’un énième voyage en bateaux-mouches au fil de la Seine. Vos potes ricains sont ravis de l’exotisme, pendant que vous vous souvenez de vos sept, huit voire neuf ans, quand tout cela avait encore un peu de sens. Continuer la lecture de « Don & Françoiz, Cover Songs In Inferno (Prohibited Records) »

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Chiens de faïence, Faux mouvement (Safe In The Rain / Hellzapoppin)

« Tous ces bonbons cachent pas le goût du Spasfon »

Voilà, j’ai replongé, j’ai plein de nouvelles activités, label et tout. La difficulté, c’est de continuer à écrire sur la musique des autres, parce que quand on s’occupe de la sortie de disques qu’on adore, joués par des gens qu’on aime, on a tendance à avoir un effet tunnel (les gens qui ont un gros stress connaissent ça), c’est à dire qu’on se focalise sur un truc, dont on a une image un peu déformée d’ailleurs et le reste du paysage disparaît, et surtout des choses importantes peuvent nous passer sous le nez sans qu’on bronche. On peut aussi facilement croire qu’il n’y a que ce qu’on sort qui est intéressant. Il ne faut pas que ça dure trop longtemps, parce qu’on peut perdre la joie d’écouter des nouvelles choses, de se laisser aller, et il est aisé de sombrer dans la compét’ surtout, de regarder le voisin en chien de faïence, tiens. Heureusement, il sort plein de disques qui arrivent à te tirer de cet horizon morbide et autocentré. Continuer la lecture de « Chiens de faïence, Faux mouvement (Safe In The Rain / Hellzapoppin) »