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Satellite Jockey… Plays Music ! (Another Record)

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« Descend la route jusqu’au crucifix« 

Là où d’autres semblent chercher l’inspiration outre Manche / Atlantique, quitte à marier un peu de force leurs influences musicales avec notre idiome exotique – et souvent, ça fonctionne – Satellite Jockey se cherche plus dans les recoins du patrimoine européen des années 1960 à 1980 : ses intermèdes un peu space pour la télévision, des accroches de génériques pour les émissions enfantines ou des chansons oubliées de bandes originales de films chelous (ce genre). Dans une sorte de psychédélisme domestique, assagi mais pas moins rêveur, le groupe travaille les timbres en jouant sur les contrastes de leurs sonorités acoustiques / électriques / électroniques, toujours au service d’une écriture simple et efficace. Car le savoir faire de Satellite Jockey ne trouve son aboutissement que dans l’exploration de la mélodie. Ou comment garder la foi en ce territoire plus ou moins abandonné ces temps-ci au profit du rythme, de la palabre et de l’image. Continuer la lecture de « Satellite Jockey… Plays Music ! (Another Record) »

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Uranium Club, Infants Under the Bulb (Static Shock Records / Anti-Fade Records)

L’air de rien, cela va bientôt faire dix ans que Brendan Wells, Harry Whol, Ian Stemper et Matt Stagner ont commencé à se produire sous la bannière d’Uranium Club (ou parfois de The Minneapolis Uranium Club), devenant sans débat possible l’un des groupes de post-punk américain les plus excitants de ces dernières années. Mais après une poignée de singles, de E.P., et avec trois albums au compteur – dont l’incontournable All Of Them Naturals, sorti en 2017 -, on aurait pu croire que les quatre agités du Minnesota se seraient essoufflés. Leur plus récent album The Cosmo Cleaners et leur dernier single en date – l’excellent Two Things at Once – nous avaient définitivement démontré que le quatuor en conservait encore beaucoup sous la pédale, pourtant presque toujours poussée à fond. Continuer la lecture de « Uranium Club, Infants Under the Bulb (Static Shock Records / Anti-Fade Records) »

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Grandaddy, Blu Wav (Dangerbird/Soundworks)

Sans doute faut-il commencer par faire taire toutes les tentations d’évaluation comparative. Ne pas chercher à savoir si Blu Wav est le meilleur album de Grandaddy depuis le meilleur album de Grandaddy, depuis etc… Le passé est loin, The Sophtware Slump (2000) aussi. Peu importe après tout et Jason Lytle va manifestement assez mal pour ne pas le condamner dès la première écoute à trimballer son œuvre comme un boulet supplémentaire. En 2017, au moment de la sortie de Last Place, il avait semblé encore vaguement décidé à jouer le jeu. Non sans réticences, mais quand même un peu. Le jeu du collectif, du grand retour, des entretiens promotionnels où il nous racontait que ses seuls contacts avec l’humanité se limitaient désormais à ses balades dominicales dans la cafétéria IKEA la plus proche de son domicile californien. Continuer la lecture de « Grandaddy, Blu Wav (Dangerbird/Soundworks) »

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The Reed Conservation Society, La Société de Préservation du Roseau (Violette/Kuroneko)

Tout change un peu, rien ne change vraiment. Après avoir achevé une première trilogie sur format court – 3 Ep’s (2021) – The Reed Conservation Society a donc décidé de franchir le Rubicon linguistique en passant de l’anglais au français. « Je suis curieux de retrouver le cœur des chansons, mais dans un autre contexte. » C’est ce qu’annonçait déjà Stéphane Auzenet il y a bientôt deux ans, en évoquant ici ce long cheminement vers un premier album très attendu. De fait, c’est bien la même inspiration palpitante qui anime aujourd’hui ces compositions façonnées avec toute l’attention et le soin du détail qui caractérisent cet amoureux de l’artisanat pop et ses compagnons d’aventure. Continuer la lecture de « The Reed Conservation Society, La Société de Préservation du Roseau (Violette/Kuroneko) »

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Gruff Rhys, Sadness Set me Free (Rough Trade / Beggars)

Dans l’interview dans les colonnes de Section26, Gruff Rhys confesse être accro aux mauvais disques de country des 80’s. On peut lui pardonner cette sortie de route tant ses chansons adoucissent nos journées. Enregistré en trois jours dans les studios de La Frette, le nouveau disque est aussi bon que le précédent et devrait, en toute logique, être du même niveau que le prochain. Depuis que les Super Furry Animals sont rentrés en hibernation plus ou moins prolongée au début des années 2010, Gruff Rhys n’a de cesse d’étonner par sa capacité à se réinventer et surtout à publier des disques de grande qualité. Sur son nouvel album Sadness Set me Free, le Gallois rend hommage à Jean-Claude Vannier tout en prenant position contre la monarchie et les promoteurs immobiliers. Continuer la lecture de « Gruff Rhys, Sadness Set me Free (Rough Trade / Beggars) »

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The Maureens, Everyone Smiles (Meritorio)

C’est très exactement le genre d’album avec lequel on rêvait de tourner la page hivernale d’une nouvelle année. Non pas un monument qui en imposerait par sa stature démesurée ou sa majesté exigeante. Simplement une collection de treize chansons qui réchauffent, remplies de mélodies aimables à fredonner, d’accords de guitares qui tranchent la grisaille nocturne et d’harmonies constamment réconfortantes. The Maureens appartient en effet à cette Internationale discrète qui réunit, par-delà les frontières, quelques artisans entièrement dévoués à une cause désuète et presque désespérée : perpétuer avec une ferveur enthousiaste des formes musicales anciennes sans pour autant renoncer à l’espoir un peu vain d’en entendre surgir quelque chose de neuf et d’inédit. Continuer la lecture de « The Maureens, Everyone Smiles (Meritorio) »

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Les Playboys, Garagisme (Dangerhouse Skylab)

Les Playboys traversent les décennies avec une grâce que beaucoup doivent leur envier. Le groupe de Nice est fidèle au poste depuis plus de quarante ans. Mieux, les Playboys gardent le cap et creusent le même sillon, celui des 45 tours de garage-rock des sixties. Plus que les Nuggets ou les Back from the Grave, nos Français rendent hommage aux mythiques Pebbles Garagisme propose ainsi treize interprétations, piochées dans le répertoire nord-américain des années soixante, et un de leurs propres titres originaux. L’exercice de la reprise est souvent casse-gueule : l’équilibre est délicat, et peut facilement osciller entre l’hommage pénible et le contre-pied qui tombe à plat. Beaucoup de groupes garage revival s’y sont d’ailleurs cassé les dents ! Heureusement, la proposition des Playboys évoque plus (qualitativement) le premier album culte des Crawdaddys que beaucoup de tentatives plus hasardeuses. Continuer la lecture de « Les Playboys, Garagisme (Dangerhouse Skylab) »

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Alexandre Bazin, Therapy (Important Records)

Therapy et I Wish I Pas, les deux titres ouvrent la nouvelle cassette d’Alexandre Bazin, mobilisent respectivement un Synthi A et un Buchla Music Easel. Deux synthétiseurs historiques, constitutifs d’un son, celui d’une early electronic immédiatement identifiable. Il y a toujours quelque chose d’étrange à constater à quel point le charme de cette esthétique opère. Comme si la nostalgie, ou le retrofuturisme, constituaient les principales modalités d’une musique pourtant initialement caractérisée par le goût du futur. Continuer la lecture de « Alexandre Bazin, Therapy (Important Records) »