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Le club du samedi soir #23 : The Campain For Real Rock, les productions d’Edwyn Collins

Edwyn Collins
Edwyn Collins

Si le nom d’Edwyn Collins n’est aujourd’hui plus associé au Sound Of Young Scotland, cela ne signifie pas que l’Ecossais n’a pas aidé de jeunes débutants à se faire un nom. On a souvent tendance à l’oublier, en parallèle d’une carrière solo exemplaire, l’ex Orange Juice est également un producteur talentueux. Lancé dans le grand bain de la production dans les années 80, c’est le label Setanta qui lui permettra de se faire une renommée au début des années 90 grâce à son travail pour A House, The Frank and Walters ou bien The Divine Comedy. Qui se souvient aujourd’hui de la merveilleuse première version de Europop, produite pour un Neil Hannon se cherchant encore ? L’histoire de Collins avec Setanta ne s’arrêtera pas là, puisqu’il offrira au label son plus gros succès avec son single solo A Girl Like You et Gorgeous George, l’album dont il est extrait. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #23 : The Campain For Real Rock, les productions d’Edwyn Collins »

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Selectorama : Dead Famous People

 

Dons Savage
Dons Savage / Photo : Frances Carter

Les Néo-Zélandais de Dead Famous People viennent de sortir Harry, leur troisième album en plus de trente ans de carrière. Si le nom du groupe ne parlera sans doute qu’aux amoureux de pop moderne les plus pointus, le parcours de Dons Savage, unique rescapée du line-up d’origine, réveillera de vieux souvenirs. Dead Famous People figure par exemple au générique de l’m Your Fan, hommage à Leonard Cohen sorti par les Inrockuptibles en 1991. On retrouve également Dons Savage au chant sur Kiss And Make Up, reprise des Field Mice par Saint Etienne. Rien que pour ça, nous lui devons une reconnaissance éternelle. De leurs débuts chez Flying Nun Records à leur récente signature chez Fire, les perles pop “option guitare cristalline” de Dead Famous People semblent toutes avoir été composées et produites dans la deuxième moitié des années 80. Ce n’est sans doute pas pour rien que ce Selectorama regarde dans le rétroviseur. Avec dix titres entre classiques absolus (Nick Drake, Joy Division) et choix plus discutables (Gilberto Nunes Orchestra), Dons Savage affiche clairement la couleur : “Malheureusement aucun titre moderne car la majorité d’entre eux sont ignobles”.  Continuer la lecture de « Selectorama : Dead Famous People »

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The Beloved : « On faisait partie d’un nouveau mouvement sans nous en rendre compte « 

The Beloved
Steve Waddington et Jon Marsh, The Beloved, 1990
The Beloved
The Beloved, sticker promo, 1990

Avec Happiness, The Beloved a marqué une génération de clubbers et d’indie kids au fer blanc. Si certains albums de la même époque, Screamadelica (1991) de Primal Scream en tête, ont aujourd’hui acquis le statut de classiques incontournables, on a tendance à oublier à quel point The Beloved étaient des précurseurs. Contrairement à certains devant en partie leur renommée aux talents de DJ et/ou producteurs, Jon Marsh et Steve Waddington ont incorporé des éléments de house dans leur musique dès 1987. Inlassables têtes chercheuses, ils arriveront à la formule parfaite avec Happiness dont l’enregistrement a été finalisé mi-1989. Le groupe devra encore patienter quelques mois avant de rencontrer un succès mérité. Rares sont les albums ayant réussi à représenter différentes humeurs musicales de l’époque. Du crossover rock-dance d’Hello au chill-out The Sun Rising, on a l’impression de suivre en musique la journée et les humeurs d’un kid anglais de l’époque. Il suffit de se rendre sur la page facebook du groupe animée par Jon Marsh lui-même pour se rendre compte de l’impact de ce disque qui mérite amplement de revenir sur le devant de la scène à l’occasion des 30 ans de sa sortie. Une superbe réédition supervisée par le groupe remonte jusqu’à la genèse d’Happiness en proposant inédits et versions de travail de haute volée. Nous avons longuement échangé avec Jon Marsh à cette occasion. Loin d’être avare en détails et anecdotes, il décrit avec passion et un brin de nostalgie les événements allant de la création de Happiness jusqu’au départ de Steve Waddington une fois le succès rencontré. Une chose est certaine, à écouter Jon Marsh nous parler de cette période de sa vie, Happiness porte vraiment bien son nom. Continuer la lecture de « The Beloved : « On faisait partie d’un nouveau mouvement sans nous en rendre compte «  »

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Selectorama : Dana Gavanski

Dana Gavanski

D’Aoife Nessa Francess à Dana Gavanski, l’oeuvre de Cate Le Bon semble avoir marqué au fer blanc une nouvelle génération d’artistes. Pour sa part, Dana Gavanski a parfaitement su digérer l’influence de la pop minimaliste bien que parfois complexe de la Galloise sur son premier album, Yesterday Is Gone. Ecouter sa musique relève de l’expérience émotionnelle. Principalement grâce à une voix unique, d’une beauté troublante, posée sur une musique pop légèrement expérimentale. La présence de Mike Lindsay de Tuung à la production n’y est certainement pas pour rien. Sorti à quelques jours du confinement chez Full Time Hobby, Yesterday Is Gone est loin d’avoir reçu la présence médiatique qu’il aurait méritée. Wind Song, son nouvel EP de reprises sur lequel on retrouve des adaptations très personnelles de Chic ou King Crimson, devrait remettre les pendules à l’heure. Continuer la lecture de « Selectorama : Dana Gavanski »

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Le club du samedi soir #9 – Tales Of The Riverbank, the genius of Ian Broudie

Pour beaucoup, la carrière de Ian Broudie se résume à Lightning Seeds, groupe qu’il a fondé en 1989 et qui a rencontré un énorme succès outre-manche. Ce serait oublier la richesse d’un parcours qui a commencé sur les cendres de la scène punk de Liverpool. Aux côtés d’Holly Johnson et de Bill Drummond, il se fait remarquer au sein de Big In Japan. Dès leur séparation, il ne cessera d’alterner entre projets au sein de différentes formations (Original Mirrors, Care, Bette Bright and the Illuminations) et une carrière de producteur entamée en 1980 avec le single Rescue d’Echo & The Bunnymen. Avant de fonder Lightning Seeds en 1989, on le retrouve associé à la production de plusieurs albums majeurs dont certains pour The Pale Fountains, The Colourfield, The Fall ou bien Noir Désir. Si certaines collaborations n’ont pas toujours bien vieilli (on lui reproche souvent d’avoir massacré le premier album de Shack, Zilch), il a su s’adapter aux principaux mouvements musicaux trois décennies durant avant de quasiment disparaître de la circulation en 2009. La musique qu’il publiait alors sous son propre nom, le trop méconnu Tales Told ou avec Lightning Seeds, le magnifique Four Winds, était en total décalage avec son travail pour les dispensables et déjà oubliés The Subways ou The Automatic. Il se contente depuis de tourner au royaume-uni avec Lightning Seeds. En attendant avec impatience un retour discographique, cette playlist rend un hommage à cet acteur incontournable et trop discret de la pop de ces quarante dernières années.  Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #9 – Tales Of The Riverbank, the genius of Ian Broudie »

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Badly Drawn Boy : « J’ai traversé des épreuves, mais j’ai fait la paix avec tout ça. »

Crédit Photo David Oldham
Badly Drawn Boy / Photo : David Oldham

Même s’il donnait occasionnellement des concerts, nous avions fini par nous faire à l’idée que Badly Drawn Boy ne sortirait plus de disques. Les rumeurs d’alcoolisme, de maladie grave et de dérapages ne laissaient rien présager de bon. Pourtant, dix ans après It’s What I’m Thinking, Damon Gough est de retour avec Banana Skin Shoes, album déroutant et fascinant. Il faudra plusieurs écoutes pour passer au-delà du vernis parfois un peu trop calibré FM de certains titres. Mais il faut surtout retenir que le mancunien n’a rien perdu de son talent de songwriter et d’arrangeur. En quatorze chansons ouvertement pop, il dresse un bilan personnel, politique et émotionnel de la décennie passée. Les textes ne sont pas forcément joyeux, les rumeurs n’étaient pas entièrement fausses, mais les mélodies souvent enjouées vous donnent parfois envie de danser. C’est un Damon en paix avec lui-même qui nous a accordé un long entretien, dans lequel il se livre sans retenue sur les années les plus difficiles de sa vie, mais aussi sur Banana Skin Shoes, album de transition qu’il a longtemps porté en lui et qui a réveillé ses ambitions. Continuer la lecture de « Badly Drawn Boy : « J’ai traversé des épreuves, mais j’ai fait la paix avec tout ça. » »

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Selectorama : Luke Haines

Luke Haines / Photo : Tom Pilston

Comment le guitariste d’un des plus grands groupes du monde s’est t-il retrouvé à enregistrer un album avec le guitariste d’un des groupes le plus injustement méconnu du monde ? Grâce à Lou Reed. Peter Buck a en effet acheté une des peintures de la série des 72 Lou Reed réalisée par Luke Haines. Les deux hommes ont sympathisé et décidé d’enregistrer ensemble. Les exemples sont nombreux, les collaborations entre des artistes que l’on respecte sont souvent loin du résultat escompté. Beat Poetry For The Revivalist est une exception. À la fois enlevé et étrange, le disque se révèle plus proche de l’univers de Haines, on pense parfois à Baader Meinhof, qu’à celui de l’ex R.E.M.. Haines, connu pour ses textes brillants et souvent étonnants ne déroge pas à la règle avec des textes tournant autour de Pol Pot, une radio qui ne passe que du Donovan ou bien Bigfoot. On se demande comme souvent quelle est la part d’excentricité, de génie ou de mauvaise foi chez Luke Haines. Ce selectorama vous le prouvera, il est un peu tout cela à la fois. Continuer la lecture de « Selectorama : Luke Haines »

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Selectorama : Tim Burgess

Tim Burgess / Photo : Cat Stevens

Il est loin, le temps des premiers Charlatans. L’inépuisable Tim Burgess sort I Love The New Sky demain, son cinquième disque solo. Mi pop mi expérimental, ce nouvel album est la synthèse parfaite de ses trente années au service de la pop. De l’hommage appuyé au Boys Don’t Cry de The Cure sur Empathy For The Devil au subtil mariage électro acoustique de Laurie, Tim Burgess donne l’impression de ne rien s’être refusé. L’envie de se faire plaisir est palpable, mais la sagesse le fait rester dans la retenue. C’est cet équilibre qui fait de I Love The New Sky un album réussi. L’enthousiasme et la passion de Tim Burgess ont récemment contribué au succès des listening parties qu’il a organisé sur Twitter pendant le confinement. Pendant ces sessions d’écoute où il est souvent possible de discuter avec les artistes eux-mêmes, Burgess est capable de vanter son amour du Boat To Bolivia de Martin Stephenson & The Daintees comme du Love de The Cult. Cet éclectisme musical et sa soif de découverte transpirent dans ce Selectorama. Il y a quelques années certains indie kids arboraient un t-shirt “Who the fuck is Tim Burgess ?”. Cet homme mériterait que plus personne ne se pose cette question. Continuer la lecture de « Selectorama : Tim Burgess »