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Le club du samedi soir #34 : la mélancolie bleue

Photo : CB, colorisée par TS.
Photo : CB, colorisée par TS.

L’idée est née dans la voiture, lors d’un trajet quotidien et de la lecture aléatoire de chansons empilées dans une clé USB. Ces deux-là – celles qui ouvrent justement cette sélection – se sont succédé et j’ai tout de suite pensé à cette expression que j’ai toujours trouvée épatante : la mélancolie bleue. C’est une expression que je sais avoir utilisé plus que de raison, en particulier lors des années de 1990, à l’époque du passage de témoin entre magic mushroom et la RPM. C’est une expression qui je crois en dit long, même si en fait, on ne sait pas exactement ce qu’elle dit – ou plutôt si : juste un état d’esprit (et un état d’esprit, ça dit en fait presque tout).

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Pictures on my wall : Éric Pérez

Photo : Éric Pérez
Photo : Éric Pérez

Un Breton aux origines espagnoles, amoureux du Pays Basque et du ballon ovale : a priori, il y avait de fortes chances pour qu’on s’entende, Éric et moi. D’autant qu’en plus de tout cela, il y avait une certaine insouciance, un gout sûr pour le Rioja et donc, la musique. Dans l’équipe de Magic Mushroom puis parmi les quatre cofondateurs de la RPM, il tenait à merveille le rôle du taiseux : observateur plus que bonimenteur, il prenait la parole toujours à bon escient et se démarquait de nous tous par ses gouts fortement ancrés dans une certaine tradition rock – à prendre dans son sens non galvaudé – et je crois que sa sélection de photos confirme un peu cela. Continuer la lecture de « Pictures on my wall : Éric Pérez »

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09. Dis À Ton Mec

En deux jours, un texte sur chaque chanson du nouvel album de Chevalrex, “Providence” (Vietnam)

Avec moi, c’est toujours la même histoire. Enfin presque. C’est presque toujours la même histoire, donc. Tout commence par des images. Des images que suscitent la chanson, les arrangements, le tempo, quelques mots qui s’échappent du texte. Et il n’a pas fallu beaucoup de temps pour qu’ici, elles se bousculent… Alors, c’est une photo magnifique de Bruce Davidson, ce couple de Brooklyn réuni autour d’un distributeur de cigarettes ; c’est le bar tenu par Tom Waits dans Rumble Fish, au moment même où l’on comprend que Smokey a piqué Patty à Rusty ; c’est bizarrement plus l’Amérique d’Eggleston que la France de Doisneau – les couleurs comme pastel qui l’emportent –, mais c’est plus logiquement la fête du Grand Meaulnes qu’une de celles organisée par GatsbyContinuer la lecture de « 09. Dis À Ton Mec »

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Ce qu’il faut savoir sur Felt pour épater la galerie

Felt, 1987 / Photo : Daniel Dauxerre

• Le nom de Felt a été inspiré à Lawrence par le morceau Venus, présent sur le premier album de Television, Marquee Moon (1977).

• Pas évident de prime abord, il existe un point commun entre tous les titres des albums originaux, la présence de l’article “the” : une volonté de Lawrence.

• Au départ, l’homme interdit à ses batteurs, Nick Gilbert puis Gary Ainge d’utiliser les cymbales de leur batterie. Continuer la lecture de « Ce qu’il faut savoir sur Felt pour épater la galerie »

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Le club du samedi soir #30 : The damned don’t cry (neo-romantism begins at home)

Steve Strange
Steve Strange

Comme pour la Movida, le premier souvenir qui revient en mémoire est un article. Un article à nouveau paru dans Rock And Folk – alors que j’étais plus Best, je crois  –, un article qui détaillait un monde qu’on aurait juré imaginaire. C’est la fin des années Collège, celles des premiers vinyles achetés le samedi après-midi dans le petit magasin de la contre-allée de l’avenue de Saint-Cloud, celles des groupes qu’on découvre en écoutant Feedback à la radio – le poste miniature dissimulé sous l’oreiller car on devrait déjà dormir -, celles des pages des mensuels qu’on dévore jusqu’à presque les connaitre par cœur – au détriment parfois d’autres apprentissages.

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Cabane – « Trébucher n’est pas chuter »

Marc A. Huyghens et Thomas Jean Henri
Marc A. Huyghens et Thomas Jean Henri / Photo : Elise Peroi

La dernière fois qu’ils se sont trouvés en face de moi, c’était au siècle dernier. Ce n’était pas des centaines de kilomètres et un écran qui nous séparaient mais quelques mètres et une scène, celle de cette très belle salle qu’est le Botanique. Comme surgi de nulle part – alors qu’en fait pas du tout –, leur groupe défrayait la chronique avec sa formule entièrement vouée à l’acoustique (guitare, contrebasse, violon, batterie minimale et expérimentations soniques), un hit miniature virevoltant, She’s So Disco, et un premier album joliment intitulé Welcome To The Modern Dancehall.

>>>A la fin de l’article, découvrez en avant-première la reprise de Take Me Home, Pt II de Cabane par Marc A. Huyghens.

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Pictures On My Wall : Joe Dilworth

Joe Dilworth
Joe Dilworth

C’était à Londres, un jour de peu de soleil, à la toute fin de l’hiver ou au début du printemps. Je me rappelle d’ailleurs la promenade le long des canaux de Camden Town, le sous-sol du magasin de disques à quelques mètres du métro, le verre au Good Mixer, dont les dorures avaient déjà passé, à peine quelques mois après les premiers essoufflements de la britpop. Broadcast était sur le point de réaliser la compilation de ses trois premiers singles – deux publiés par Duophonic Super 45’s, le label de Stereolab, et le troisième par Wurlitzer Jukebox. Le disque, dont le titre mystérieux annonçait Work & Non Work, allait paraitre chez Warp – ce qui avait un peu surpris tout le monde. Comme l’écrit le photographe aujourd’hui, le groupe venait d’achever sa balance dans la petite salle emblématique du Dingwalls – le soir même, il y délivrait un concert magnétique, emmené par une Trish Keenan à la beauté diaphane (“Elle s’excuserait presque d’être là”, avais-je gribouillé encore impressionné dans l’introduction du papier écrit pour la RPM) et face à un Bobby Gillespie enthousiaste. Pendant la session, je m’étais tenu à l’écart, mais j’avais observé la façon de travailler de Joe Dilworth. Plus qu’une séance photo, cela ressemblait à une discussion entre des gens qui partagent pas mal d’amis et de passions – ce qui d’ailleurs était le cas. Je ne suis pas sûr, mais je crois qu’il utilisait un Rolleiflex. Au bout d’à peine dix minutes, il m’avait dit : « C’est bon ». Quelques semaines plus tard, quand j’ai vu le résultat, j’ai bien sûr tout de suite compris qu’il ne m’avait pas menti. Continuer la lecture de « Pictures On My Wall : Joe Dilworth »