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Hola Lis, Foravila (El Genio Equivocado / Les Disques Bleus Enregistrements)

Ça commence mal : le premier coup de  – “au” serait peut-être plus pertinent – cœur de l’année 2024 date de 2023. Ça ne continue guère mieux : à l’aune d’une biographie succincte, on n’en apprend guère sur l’auteure de ce disque – a priori, une sorte de deuxième premier album (la formule est je l’avoue un peu tirée par les cheveux car le premier disque “n’est qu’une” collection de maquettes enregistrées pendant le confinement de 2020).  Un disque dont heureusement le titre en catalan confirme l’origine et annonce, lui, la douceur. Foravila, donc. Qui “signifie campagne, nature, monde rural, où la vie s’écoule au rythme du soleil et des saisons…” Continuer la lecture de « Hola Lis, Foravila (El Genio Equivocado / Les Disques Bleus Enregistrements) »

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LAVLAB Vs Miqui Puig reprend « Eyes Without A Face » de Billy Idol

Le rêve américain au mitan des années 1980 a flingué l’inspiration – et le look, le look coco ! – de quelques-uns des fleurons les plus intéressants ayant émergé de la scène punk et new-wave britannique… Au hasard et sans aucun souci d’exhaustivité, il y a bien sûr The Psychedelic Furs dont le parfait Pretty In Pink de 1981 a connu une seconde vie (et une seconde version empâtée) grâce au film du même titre et à sa BO très fréquentable – et les frères Butler et leurs amis de s’attifer de cuir noir en prenant des poses rockandrollesques ridicules ; il y a eu Simple Minds, porté lui aussi par un film – The Breakfast Club – et une rengaine que les Écossais n’ont même pas composée, (Don’t You) Forget About Me, mais qui efface en quatre minutes leurs fantasmes de pop européenne bientôt remplacée par des envies pressantes de rock héroïque dopé aux hormones U2Continuer la lecture de « LAVLAB Vs Miqui Puig reprend « Eyes Without A Face » de Billy Idol »

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Los Nikis, Marines A Pleno Sol (3 Cipreses, 1986)

Au milieu des années 80, la première vague de groupes indie-pop se fédère souvent autour de quelques formations emblématiques, parfois encore en activité. Des années soixante, les fantômes des Byrds et du Velvet Underground visitent les guitares Rickenbacker et les pédales fuzz de groupes comme les Smiths, R.E.M., Primal Scream,  The Jesus and Mary Chain, The Pastels ou Spacemen 3. Beaucoup piochent aussi dans le plus récent. La sensibilité pop des Buzzcocks et des Ramones irrigue ainsi les créations de nombreux groupes à travers l’Europe. Qu’ils viennent d’Ecosse (Soup Dragons, Shop Assistants), d’Angleterre (Talulah Gosh) ou de France (G.P.S., Les Calamités), nombreux sont les musiciens et musiciennes touchés par les mélodies entêtantes et sucrées de ces groupes de punk, plus bruyants que réellement méchants. Continuer la lecture de « Los Nikis, Marines A Pleno Sol (3 Cipreses, 1986) »

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V/A, Algo Salvaje Vol. 3 (Munster)

Six ans après le dernier volume, Munster relance sa série Algo Salvaje  avec une troisième sélection. Depuis plusieurs décennies, le label espagnol réédite à un rythme effréné le patrimoine hispanophone (et au-delà) des années soixante à quatre-vingt. Amateurs de compilations, comme beaucoup d’entre nous, les patrons du label multiplient les références dédiées à des périodes et genres donnés : Chicas!, Back To Peru, Sensacional Soul, Interferencias Algo Salvaje s’inspire des mythiques Nuggets et de la série non-officielle Viñedos, parue dans les années 90. Elle ambitionne ainsi de couvrir la féconde scène espagnole beatgarage des sixties. Continuer la lecture de « V/A, Algo Salvaje Vol. 3 (Munster) »

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Adios Amores, Sus Mejores Canciones (Ground Control / Snap! Clap! Club)

Adios Amores, Sus Mejores CancionesIl y a quelques semaines, je dévorais le livre de JD Beauvallet, Passeur, un livre qui ne parle pas qu’aux mélomanes avertis ou aux lecteurs des Inrocks, mais un livre qui parle à tous ceux qui ont une passion chevillée au corps et un besoin irrépressible de la partager. C’est un beau livre, un livre que l’on a envie de relire, d’offrir, de faire lire – et j’aimerais que ma fille le lise, cet été peut-être. C’est un beau livre dont même le titre est parfait : Passeur. J’en étais même un peu jaloux parce ce mot-là, je l’ai souvent utilisé pour tenter d’expliquer ce que je faisais au quotidien – je suis assez adepte de l’allégorie sportive (à chacun ses faiblesses) – et que j’utilise même aujourd’hui quand on me fait remarquer le fossé qui existe entre ma vie d’avant et ma vie d’aujourd’hui : je réponds le plus souvent qu’il n’y a pas tant de différences que cela en fait, que c’est ça que je reste, un passeur… Continuer la lecture de « Adios Amores, Sus Mejores Canciones (Ground Control / Snap! Clap! Club) »

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Barrabás, Barrabás (1972, RCA)

En 1972, le batteur madrilène Fernando Arbex est déjà un vétéran de la scène rock ibérique. Passé par le groupe pionnier Los Estudiantes, il est surtout un des piliers de Los Brincos, une des très grandes formations espagnoles des années soixante. Après l’expérience Alacrán, en compagnie du chanteur Iñaki Egaña (ex-Los Buenos), il monte Barrabás, un sextet, chantant en anglais. Le groupe se compose de nombreuses personnalités de la scène rock nationale d’alors : les frangins, d’origine philippine,  Ricky et Miguel Morales (ex-Brincos et frère d’Antonio « Junior »), le Cubain Tito Duarte et le Portugais Juan Vidal (ex-Los Grimm). Dans les pas d’Osibisa, Mandrill, El Chicano et Santana, Barrabás expérimente avec les rythmes africains et latins. Festive et dansante, leur musique est une bacchanale de percussions. Arrangées, avec un sens aiguisé du détail, les huit compositions originales de leur premier album, généralement intitulé Barrabás, démontrent un savoir faire à la hauteur de leurs références. Continuer la lecture de « Barrabás, Barrabás (1972, RCA) »

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IndieSide, l’élégance vraie

Montse, l’auteur, Luis, Antonio Luque et quelques autres, un soir de mars 1995 / photo : Nathalie Paco

Si beaucoup d’entre nous sont devenus avec le temps familiers de la Movida, peu savent qu’au début et au mitan des années 1990 la scène indépendante espagnole a connu une effervescence assez folle, où le bruit, les mélodies, les structures indie, la techno intelligente et la mélancolie fricotaient avec candeur et insouciance… Un joli projet de livre de photos a pour ambition de rappeler tout cela. Continuer la lecture de « IndieSide, l’élégance vraie »

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The Parrots, Dos (Heavenly Recordings / PIAS)

Dos by The ParrotsLa dernière fois que j’ai vraiment prêté attention à leurs chansons, c’était en 2019, dans la moiteur d’un été madrilène, pendant un festival où je m’étais rendu avec une femme pour voir The Cure. Je ne connaissais pas grand-chose de ces gars-là : une reprise très addictive d’un hit reggaeton (!) – Soy Peor, le temps d’une version à faire passer les Happy Mondays pour les Petits Chanteurs à la Croix de Bois –, des accointances avec les filles de Hinds – voir et revoir le clip de Davey Crockett (une reprise de Thee Headcoats, je le précise car sinon Etienne et Bertrand, parmi les meilleurs d’entre nous, pourraient avoir envie à très juste titre de me casser le figure alors que je suis plutôt un pacifiste) – et le fait qu’un ami pour la vie était tellement persuadé de leurs talents qu’il s’est entiché de leur destinée – et cet ami-là s’est rarement trompé pour ces choses-là (et pour d’autres aussi). Continuer la lecture de « The Parrots, Dos (Heavenly Recordings / PIAS) »