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Avant-première : Postillons* de Clara Le Meur en vidéo !

Clara Le Meur aime les fins d’année : alors qu’on avait remarqué sa cassette Hier à la plage sortie en catimini fin décembre de l’année dernière, la voilà qui ressurgit du diable vauvert (plus précisément du Mexique où elle s’est établie pour une résidence) avec une vidéo de sa chanson parfaite Postillons*, tirée de cette même cassette. On a vu dans cette pop une image un peu grise fluo, comme le tableau précis d’une errance dans l’univers synthétique des jeunes générations,  balayées par le blues confinement, COVID, climat, tout ça. La vidéo donne le parfait contrepoint à cette musique de chambre (dans sa littéralité) en s’offrant un bon bol d’air. Comme celui que prennent les deux héroïnes de la vidéo en balade en forêt. Tiens, ça donne envie de poser son clavier et d’aller faire un petit tour dans les Vosges… Fin d’année en fanfare, car Clara revient aussi avec une compilation à rallonge où elle a invité la fine fleur des nuages numériques à réinterpréter les merveilleuses chansons de sa cassette !

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Collectif, Beatriz MMXXI (Le Paradoxe du singe savant)

A chantar m’er de so qu’eu no volria
Je chante ce que je préfèrerais taire

Tout commence par une statue.

Aucune statue n’est anodine, on le sait depuis longtemps, on le sait aussi depuis Bronze de Bertrand Belin, une chanson pas anodine sur la vanité de qui érige.

Sur la place de l’Évêché de Die, plus souvent appelée par les habitants “place de la Comtesse”, se trouve un buste à l’origine de ce nom d’usage, érigé par des occitanistes du XIXe siècle. Il représente Beatriz, comtesse de Die.

Il est facile, comme partout, de passer à côté, et c’est ce que longtemps peut-être Kate Fletcher, résidente du pays diois qui a notamment publié le formidable Theories of Entanglement l’an passé, a fait : passer à côté, jusqu’à ce que Sofia Neves attire son œil et/ou son oreille sur la comtesse. C’était en 2015. Continuer la lecture de « Collectif, Beatriz MMXXI (Le Paradoxe du singe savant) »

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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE NOVEMBRE 2022

Alors qu’on s’approche à grands pas de la fin de l’année et de ses inévitables classements de meilleurs albums, voici encore une fois cet espace de liberté qui nous autorise à vous proposer de manière totalement subjective et indépendante, une poignée de coups de cœur pour vos oreilles. Un petit voyage mondial dans la pop moderne toujours aussi créatif et enthousiasmant. Une heure et demie de changement de rythme dans cette vie effrénée.

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify ou en version mixée sur Mixcloud. Et aussi, sur agnès b. radio.

NDLR : Les playlists Deezer, Spotify et Youtube ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.


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Pole – Le temps distordu

Figure tutélaire du genre dubtronica, Pole vient présenter son LP « Tempus » au Festival BBMix ce week-end.

Stefan Betke / Pole
Stefan Betke / Pole

Tempus (Mute records), nouvel album de l’allemand Stefan Betke et de son projet principal Pole, creuse un sillon inauguré il y a plus d’une vingtaine d’années avec sa fameuse trilogie Pole 1, 2 et 3. Une dubtronica abstraite et froide, conceptuelle et expérimentale, qui est assurément l’une des aventures esthétiques les plus passionnantes de la scène électronique allemande contemporaine. Nous avons pu rencontrer Stefan Betke à l’occasion de son passage au festival BBMix le 26 novembre, et évoquer avec lui une œuvre aussi fascinante qu’indispensable. Continuer la lecture de « Pole – Le temps distordu »

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Fred Frith et moi

Le guitariste anglais avant-gardiste vu par ceux qui l’aiment, juste avant sa venue au BBMix ce week-end.

Fred Frith, guitariste anglais aux multiples casquettes peut se targuer d’être le fondateur du RIO (Rock in Opposition), créant le lien artistique entre John Cage et Frank Zappa. Résumer sa carrière en quelques lignes est tout bonnement impossible tant Fred Frith a passé les quarante-cinq dernières années à sans cesse ouvrir des portes à de nouveaux sons et à de nouvelles pratiques. Pour sa venue le dimanche 27 novembre au carré Bellefeuille, les équipes du festival BBMix ont demandé à une série d’artistes de dresser un court portrait de Fred Frith via leur morceau préféré. (Texte : BBMix) Continuer la lecture de « Fred Frith et moi »

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Michael Rault, id. (Wick Records)

Wick est un label rare. Succursale rock de la célèbre maison de disques soul/funk Daptone, elle développe un catalogue quantitativement raisonnable et de qualité depuis 2015, alternants albums et singles en 45 tours. Wick ne compte ainsi qu’une poignée de signatures parmi lesquels les excellents Ar-Kaics, Mystery Lights , Jay Vons et notre homme du jour Michael Rault. Tous ont en commun une approche vintage et organique, sans tomber dans l’excès de zèle rétro et pastiche. Michael Rault, trentenaire canadien, désormais californien, publie régulièrement des disques depuis la fin des années 2000. Sa carrière a pris un tournant en 2018 avec l’excellent It’s A New Day Tonight, son premier album pour Wick. Il y explorait le glam et la powerpop seventies avec un sens aiguisé de la mélodie. Continuer la lecture de « Michael Rault, id. (Wick Records) »

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Paul Weller, Will Of The People (UMC)

Dans les derniers jours de l’été 2018, on s’apprêtait à rédiger les ultimes chapitres de Life From A Window-Paul Weller & l’Angleterre Pop, petit bouquin consacré à l’imposante carrière du songwriter de Woking. Ce travail se faisait avec une passion inébranlable mais également avec la boule au ventre. Car il s’agissait de s’en tirer au mieux pour faire de ce premier livre en langue française un document à la hauteur du sujet. Après avoir couvert l’épopée The Jam et la singulière aventure du Style Council, on avait bifurqué sans efforts démesurés vers les premières années solo. Tout s’enclenchait avec une certaine logique, malgré les changements de cap, qu’ils soient brillants ou pas. Il fallait à présent s’attaquer à une période clé : celle qui correspond à changement d’effectif presque total dans un petit monde qui menaçait de ronronner. Ce remaniement de fond des collaborateurs historiques du songwriter, allait finalement prendre la forme d’un saut dans le vide, aussi inattendu que jubilatoire. Continuer la lecture de « Paul Weller, Will Of The People (UMC) »

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EggS, A Glitter Year (Howlin’ Banana / Safe In The Rain / Prefect Records)

Comment apprécier avec l’illusion de posséder une ouïe toute neuve une musique qui transporte –intentionnellement ou pas, ce n’est pas vraiment le problème – plusieurs décennies de références ? Un premier album d’indie-rock enregistré en anglais par un groupe français : il y avait tout à craindre des obstacles pour qui ne bénéficie plus depuis bien trop longtemps des privilèges de la virginité musicale. Les associations charriées par la mémoire surgissent en premier : on n’y peut rien. Autant les laisser affluer avant d’apprécier ce qui leur survit. L’homonymie d’abord : Eggs était demeuré pendant près de trois décennies cette éphémère formation américaine emmenée par Andrew Beaujon, co-fondateur avec Mark Robinson du label Teenbeat qui n’avait laissé comme seul testament méconnu que deux albums. Dont Exploder, 1994, un fourre-tout génial, un mini-monument à la gloire de la spontanéité bricoleuse et de la prise de risque semi-improvisée pas toujours contrôlée. On y croisait toute une série d’éléments hétéroclites : des harmonies vocales en dérapages contrôlés, des solos de synthétiseurs et des mélodies merveilleuses assemblées à la va-vite. On retrouve, par hasard, un peu de cette bizarrerie splendide sur A Glitter Year. Mais aussi beaucoup d’autres choses et c’est bien mieux. Continuer la lecture de « EggS, A Glitter Year (Howlin’ Banana / Safe In The Rain / Prefect Records) »