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Porta’s, L’Argenté du Népal (Poor Records / Stomoxine)

« Ouais… C’est super ! C’est génial ! « 

Marrant d’évoquer des oeuvres si minuscules (après Les Sapins de la nuit de Renz, ça va devenir une habitude), celle-ci tirée en vinyle 45t à 10 exemplaires par le label suisse bien nommé Poor. Son support, sans doute épuisé en quelques minutes, qu’en reste-t-il après le jour (l’heure) de sa sortie (jeudi dernier)? Il en reste déjà une empreinte numérique augmentée de trois inédits qui permettra à ceux à qui l’objet des Porta’s aurait échappé de se rattraper. Et surtout, une étrange vibration, celle de sa chanson titre Insupérable, néologisme (je comprends : « qui ne peut être qualifié de super »?) qui met sur la piste de la nature même de sa petite musique : impure, mutante, amateure, spontanée, elle émerge en petit comité d’un terreau familial et amical qu’on devine patient, passionné, artisanal.
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Pictures on my wall : Éric Pérez

Photo : Éric Pérez
Photo : Éric Pérez

Un Breton aux origines espagnoles, amoureux du Pays Basque et du ballon ovale : a priori, il y avait de fortes chances pour qu’on s’entende, Éric et moi. D’autant qu’en plus de tout cela, il y avait une certaine insouciance, un gout sûr pour le Rioja et donc, la musique. Dans l’équipe de Magic Mushroom puis parmi les quatre cofondateurs de la RPM, il tenait à merveille le rôle du taiseux : observateur plus que bonimenteur, il prenait la parole toujours à bon escient et se démarquait de nous tous par ses gouts fortement ancrés dans une certaine tradition rock – à prendre dans son sens non galvaudé – et je crois que sa sélection de photos confirme un peu cela. Continuer la lecture de « Pictures on my wall : Éric Pérez »

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Clip : « Don’t Want To » par Young Like Old Men (Gravity Music)

Quelques temps se sont passés depuis la sortie de leur dernier album Between Us chez Gravity Music, mais les Young Like Old Men ne sont pas restés à se tourner les pouces. Histoire de patienter avant un nouvel EP qui devrait pointer le bout de son nez dans les prochains mois, le groupe parisien (composé de Nicolas Pommé, vu chez Pop Crimes et Guillaume Siracusa, moitié de Special Friend dont on attend le premier LP) en a également profité pour se rappeler à notre bon souvenir avec ce Don’t Want To de belle facture, toutes guitares dehors, toujours à la croisée des chemins shoegaze / indie / garage. Mis en images par leur batteur Pablo Valero qui a tourné du côté du Lac Baïkal en Russie, puis s’est enfermé à Bagnolet pour fignoler les éléments en stop motion, il nous rappelle ô combien nous sommes pressés de revoir sur scène cette poignée de groupes franciliens que nous aimons tant.

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My Jazzy Child, Innéisme (Akuphone)

Revenu du diable vauvert, Damien Mingus était un très proche du label Clapping Music, galaxie noire implosée il y a quelques années qui irrigue encore les musiques d’ici. Sous son masque de My Jazzy Child, il explore une musique de marges en se tenant toujours sur un fil sans jamais vouloir tomber définitivement dans une cuve étiquetée : ni pop, ni prog, ni bruitiste, ni folk, ni savant, il est trop curieux pour s’encombrer de certitudes, et aime les surprises. Continuer la lecture de « My Jazzy Child, Innéisme (Akuphone) »

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À voix nue – Jean-Philippe Toussaint, Frida Hyvonen, Billy Wilder

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Fedora de Billy Wilder (1978)
Fedora de Billy Wilder (1978)

C’est un arbre. Un chêne. Un vieux chêne qui porte de vieilles coupes sur son écorce. Il est beau, simplement là, depuis 1793. Il se nomme : arbre de la liberté. Sa résistance à être présent, je la trouve bouleversante. J’imagine la répétition des jours, des mois et des saisons. Ici, rien ne change véritablement. La bruyère incruste sa beauté entre les ardoises, au loin sur les routes un boucan de fleurs résonne à chaque rond-point. C’est marée haute et le sel dépose sa patine sur les vitres. Continuer la lecture de « À voix nue – Jean-Philippe Toussaint, Frida Hyvonen, Billy Wilder »

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12. Désirade

En deux jours, un texte sur chaque chanson du nouvel album de Chevalrex, “Providence” (Vietnam)

Désirade, tu as surgi dans cette vie pesante, et voilà que mon cœur m’a semblé – comme par magie – si léger. Tu m’as amené haut, très haut, comme rarement je l’ai été. Rien que d’écrire ton nom – Désirade –, rien que de le dire – Désirade –, et voilà que je sens que les possibilités d’une vie plus humaine sont à ma portée. Qu’est-ce que je te trouve belle Désirade. Il y a cette voix, si douce, si empreinte de sensibilité qui chante ces paroles – ambiguës –, ces paroles qui questionnent et se répondent. Continuer la lecture de « 12. Désirade »

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11. Mauvais Départ

En deux jours, un texte sur chaque chanson du nouvel album de Chevalrex, “Providence” (Vietnam)


« Cow-boy retire ton chapeau oh-oh-oh » entonne quelque part un Rémy Poncet hâbleur à l’oreille du taciturne Stéphane “Thousand” Milochevitch. C’est l’une des répliques d’Une Rose est une rose, tir croisé jubilatoire, insolente pleine lucarne et climax (anti) romantique de cette nouvelle collection de chansons. Continuer la lecture de « 11. Mauvais Départ »

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10. Une rose est une rose (feat. Thousand)

En deux jours, un texte sur chaque chanson du nouvel album de Chevalrex, “Providence” (Vietnam)

Pépite de deux minutes et vingt secondes lovée dans le dernier quart de l’album de Chevalrex, cette petite chose qui galope, manches de guitares au vent, vaut bien sûr par l’apparition surprise de Thousand – il faudrait redire « cette voix ! » à chacune de ses sorties – éloigné de son univers crypté et cabossé (Le tunnel végétal en 2019, et Au paradis, l’année dernière). La confrontation amicale qui en résulte installe Stéphane Milochevitch dans une sorte d’ouate accueillante dans laquelle il va fredonner et échanger avec la voix tendre du propriétaire des lieux, Rémi Poncet, une sorte de buddy movie de poche. Continuer la lecture de « 10. Une rose est une rose (feat. Thousand) »