12. Désirade

En deux jours, un texte sur chaque chanson du nouvel album de Chevalrex, “Providence” (Vietnam)

Désirade, tu as surgi dans cette vie pesante, et voilà que mon cœur m’a semblé – comme par magie – si léger. Tu m’as amené haut, très haut, comme rarement je l’ai été. Rien que d’écrire ton nom – Désirade –, rien que de le dire – Désirade –, et voilà que je sens que les possibilités d’une vie plus humaine sont à ma portée. Qu’est-ce que je te trouve belle Désirade. Il y a cette voix, si douce, si empreinte de sensibilité qui chante ces paroles – ambiguës –, ces paroles qui questionnent et se répondent. Il y a ces claviers qui jouent comme des lumières qui s’éteignent une à une. Il y a ces violons clairs et subtils comme des caresses et cette mélodie d’une tendresse folle puis ce finale, qui n’en est pas un, – en finir avec la peur de tout – avec des sons comme autant de points de suspension. Providence contient de très belles chansons c’est vrai, sans elles tu n’existerais peut-être pas mais sans toi, elles disparaissent toutes. Elles n’ont pas, à mes yeux, ton émotion, ton intensité. Toi, rien que toi. Et alors ? Pourquoi m’imposer les autres chansons alors qu’une seule suffit à mon bonheur ? Tu as ce quelque chose que les autres n’ont pas, comme une lumière éclatante qui me fissurerait l’âme. Pour toi, je serais l’homme d’une seule chanson. Oui, mon malheur c’est toi Désirade. Je le sais, moi, que tu es plus qu’une chanson – un miracle, peut-être, une illumination –, une pareille étoile ne tombe pas du ciel à chaque pluie d’orage. Je ne veux que ça, te réécouter, encore et encore, reprendre une bouffée d’amour et m’étourdir de tes harmonies. Désirade, si tu savais comme tu me fascines. J’ai tellement envie de nous découvrir – on est beau tous les deux tu ne trouves pas ? Dis-moi Désirade, je peux te poser une question : De qui se sépare cet homme qui dit vouloir « en finir avec la peur de tout » ? Tu ne veux pas me répondre ? Tu penses que les questions sans réponses, ça rend la musique la plus belle ? Je dois t’avouer que moi aussi. Comme je pense qu’un homme et une femme qui se quittent, ça fera toujours les plus belles chansons. Je t’ennuie ? Excuse-moi Désirade, je me sens si vulnérable chaque fois que tu apparais. J’ai la tête qui tourne Désirade, je ne veux que toi. J’ai bien essayé de réécouter les autres chansons de Providence mais depuis toi, je n’y arrive plus. C’est toi que j’aime, pas les autres. C’est injuste je sais, mais c’est comme ça. Quand je suis avec toi, je me retrouve dans un ruissellement de lumière blanche, comme si toute nuit avait disparu pour toujours, ce qui ne m’était pas arrivé depuis, depuis quand ?

Image extraite de la pochette de « Providence », choisie par Chevalrex

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