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Les clips au milieu du Village

Retour sur ce fascinant laboratoire d’images via une rétrospective à L’Étrange Festival à Paris

Super Discount, "Le Patron Est Devenu Fou réalisé" en 1997 par Marie de Crécy pour Le Village
Super Discount, « Le Patron Est Devenu Fou réalisé » en 1997 par Marie de Crécy pour Le Village

Ce vendredi 16 septembre, L’Étrange Festival, dont c’est la 28ème édition, propose dans le cadre du Forum des Images à Paris, une grande soirée rétrospective autour de la société de production Le Village. De la fin 1989 à 2004, ce “laboratoire d’expérimentation visuelle appliqué à l’art marchand, non subventionné” selon son responsable Charles Petit (1) a été l’origine de programmes courts novateurs pour Canal+ comme L’Œil du cyclone ou des vidéoclips musicaux, parmi lesquels Le Patron Est Devenu Fou de Super Discount ou bien The Child d’Alex Gopher. C’est tout sauf un hasard si L’Étrange Festival rend hommage avec une soirée Le Village à Charles Petit, disparu en février 2022 : parmi les organisateurs du festival figurent Alain Burosse, ex-responsable des programmes courts de Canal+, son alter ego Pascale Faure, Frédéric Temps, réalisateur lié au Village, et Marc Bruckert, associé jusqu’au début des années 2000 de Charles Petit.
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Stranger Teens #41 / Guest : Calvin Keller (Sinaïve)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Morrissey / Photo : Richard Bellia

Longtemps je me suis levé de bonne heure. Bien sûr je me souviens de ma naissance musicale, quelque part entre 2000 et 2002 à une époque de ma vie sans besoin particulier (ma naissance clinique quant à elle ne remonte qu’en 1995) si ce n’est d’être le meilleur footballeur de ce village paumé du sud de la Moselle où j’ai grandi. Avec le capital culturel ma foi conséquent de mes parents (à défaut d’y vivre, dans une capitale culturelle), je suis l’enfant d’une génération MitterrandInrocksLibé ayant accès à des disques, des livres & des VHS dont cette étrange chose appelée The Smiths : The Complete Picture. Continuer la lecture de « Stranger Teens #41 / Guest : Calvin Keller (Sinaïve) »

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Climats #26 : Built To Spill, Hélène Ling et Inès Sol Salas

Photo : VDPJ

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #26 : Built To Spill, Hélène Ling et Inès Sol Salas »

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Martin Dupont, revenants de la Cold Wave

Martin Dupont
Martin Dupont

Le choc. Il existe donc en France un groupe qui a ouvert pour The Lotus Eaters et Siouxsie and the Banshees, qui a publié des disques à l’esthétique parfaite d’un niveau insoupçonnable… Et nous le savions pas. Les Martin Dupont, car c’est bien d’eux dont il est question aujourd’hui, ont posé quelques jalons de 1984 à 1987 et n’ont pas sombré dans l’oubli. En effet, écouter Love on my Side une fois, c’est tomber dans le piège tendu par les claviers d’Alain Seghir. Et c’est ainsi pour quasiment toutes les chansons de ce groupe de Marseille qui a le mérite de glacer le sang de la Canebière. Car au final, quel est le meilleur remède contre le réchauffement climatique ? Les refrains d’outre-tombe de ce groupe au nom totalement improbable.
La musique de Seghir n’a jamais sombré dans l’oubli grâce à ses fans, à Agnès B et au label Minimal Wave qui travaille la discographie du groupe. Elle va même revenir sur scène en 2023 et voir de nouveaux morceaux arriver grâce à un album. Un nouveau choc en approche. Continuer la lecture de « Martin Dupont, revenants de la Cold Wave »

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Charlotte Gainsbourg, Charlotte For Ever (Philips)

 

Colette, ma mère, ses parents, mes grands parents, étaient instituteurs. Elle est devenue institutrice, plus parce qu’elle nageait, depuis toute petite, dans ce bain socio-culturel que par véritable vocation. Elle ne détestait pas son métier, loin de là, mais ça n’était pas une folle passion. On n’en a pas fait un plat. Charlotte Gainsbourg est devenue chanteuse, on a l’impression, un peu comme ça. Héritant de la voix fluette et aux limites de la justesse de sa mère et de l’instinct redoutable de son père quand il s’agissait d’aborder l’art mineur de la chanson, elle est entrée sans forcer dans le métier d’abord par cette chanson scandaleuse mais sans doute incomprise (à l’époque, maintenant tout semble plus clair) Lemon Incest, en duo avec Serge sur son album Love On The Beat (1984). Deux ans plus tard, elle revenait avec ce disque Charlotte For Ever (1986), écrit et composé par son père en même temps que ce dernier l’immortalisait sur pellicule dans un film du même nom. Continuer la lecture de « Charlotte Gainsbourg, Charlotte For Ever (Philips) »

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Stranger Teens #35 / Guest : Rubin Steiner

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

C’était le collège, deuxième moitié des années 80. La musique était importante en ce temps-là, on se déterminait avec elle. On se refilait des cassettes et on écrivait des mots bizarres au marqueur sur nos sacs U.S. – j’ai découvert grâce à ça pas mal de noms de groupes de hard-rock ou de funk dans les queues le matin, selon la personne qui était devant moi dans la file et son envie d’affirmer ses penchants. Personne ne se jugeait vu que c’était obligé d’être fan de musique. Et c’était toujours cool. On parlait de musique tout le temps, surtout le matin avec les premiers venus quand un truc dingue était passé au Top 50 la veille (j’ai des souvenirs très précis du bouillonnement général les lendemains de A-Ha, Leopold Nord et Vous, The Communards ou Madonna), et le reste du temps avec les vrais amis, ceux avec qui on écoutaient les mêmes trucs, ou des trucs pointus (Cure, Clash ou Mötley Crüe par exemple). Continuer la lecture de « Stranger Teens #35 / Guest : Rubin Steiner »

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Churros Bâtiment, Tendre macaque (autoproduction)

« J’écrirai un livre sur
les vacances de mon enfance,
un chef-d’oeuvre de la littérature,
il y aura 100 000 pages vides »

Après un très bon essai avec Poupard, duo domestique avec son amie Poupard (justement) il y a quelques mois, David Litavicki a rejoint son ami Gheno (peu importe le prénom, il change tout le temps) pour remettre Churros Bâtiment sur le métier. De Grenoble, le duo diffuse ce rock un peu sale, un peu grunge, remis vaguement au goût du jour : des boîtes à rythmes pour bébé, de l’autotune achetée sur le dark web… C’est sauvage, c’est libre, ça gueule (Esclave, hypnotique métal hurlant), ça rigole jaune (Médicaments), ça chante quand ça veut parfois. Le monstre à deux têtes de la capitale du suicide (je ne sais plus qui m’a raconté ça un jour, à cause des montagnes qui enserrent la ville, je ne sais pas si c’est vrai, à vérifier dans Wikipedia) nous envoie dix cartes postales dans la figure, sans adresse et sans timbre, directement dans l’œil. Il n’est donc pas question ici de s’enticher de styles ou d’écoles esthétiques, le groupe enregistre ce qui lui passe par une tête pas très bien faite. Continuer la lecture de « Churros Bâtiment, Tendre macaque (autoproduction) »

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Stranger Teens #33 / Guest : Gilb’R

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Pour moi, le morceau qui a sauvé mon adolescence et qui a ouvert la porte à toute la suite de mon éducation musicale est A Love Supreme de John Coltrane, que j’ai découvert tout seul je crois, à l’âge de 14 / 15 ans. L’adolescence est une période chelou où on ne maîtrise pas les choses. Quand on veut parler, on hurle ; quand on veut aimer, souvent, on se fait jeter, etc… On n’est pas sûr de son goût et en même temps, c’est là qu’il se construit. Et on a besoin d’un endroit ou se réfugier : pour moi, c’était la musique. Continuer la lecture de « Stranger Teens #33 / Guest : Gilb’R »