Selectorama : Alice Butterlin

Alice Butterlin
Alice Butterlin / Photo : Morgane Samson

Dans la petite chronique dédiée aux Heures défuntes, premier ouvrage d’Alice Butterlin, Pauline Nuñez disait : « Ces Heures sont une série de 13 textes courts pétris de la volonté de s’emparer ce qui habite l’esprit et d’un certain empressement à les dire avec le cœur. Ils s’attachent chacun à faire le lien entre la chronique des hauts faits des hérauts de la pop culture (principalement musicale, mais pas que) et comment ces personnages, ces créatures quasi-déiques, ont envahi nos vies jusqu’à effectivement les transformer. » On y croise Elliott Smith, Nan Goldin, Kierkegaard, une famille Sims, les membres de la Process Church, des puces de sable géantes et des femmes devenues pierre. Nous avons eu envie de questionner l’autrice sur les quelques titres qui l’ont guidée, aidée, consolée, rassurée, exaltée lors de l’écriture de cette fiction.

01. Elliott Smith, Twilight

Quand j’écris, j’aime bien le silence, mais je fais beaucoup de pauses clopes accompagnées d’une chanson. C’est souvent une chanson d’Elliott Smith. Ses albums sont probablement ceux que j’écoute le plus et c’est difficile de choisir une seule chanson parce que je les aime toutes, sans exception. Là, je vous mets celle qui tournait en boucle pendant l’écriture des Heures Défuntes. Comme tous les autres morceaux, elle a cette capacité à briser le cœur et le recoller en même temps.

02. Deerhunter, Twilight at Carbon Lake

Encore une histoire de crépuscule ! Je suis super fan de Bradford Cox et Deerhunter, un peu pour les mêmes raisons qu’Elliott Smith, pour cette capacité à mêler la petite histoire personnelle à des vérités cachées. Et puis une incroyable subtilité dans les tons et les émotions, des mélodies bouleversantes. Dans Twilight at Carbon Lake, j’adore cette comptine un peu évanescente qui finit par se noyer dans le désordre.

03. The Breeders, No Aloha

Pfff, Kim Deal, c’est une très grosse inspiration pour moi. J’écoute The Breeders tout le temps donc là aussi, dur de choisir une chanson préférée. J’avais failli mettre T and T de l’album Title Tk mais No Aloha reste un des morceaux les plus puissants à mes yeux. Je ne sais pas trop pourquoi mais j’aime bien les versions demo. Ça croustille et c’est un peu fuyant. Puis j’ai l’impression d’être dans la même pièce que Kim.

04. The Moldy Peaches, NYC’s Like a Graveyard

Un groupe charmant, qui me touche beaucoup. Et cette chanson a une valeur assez sentimentale pour moi.

05. Mazzy Star – I’ve been let down

J’écoute aussi très souvent Mazzy Star pour cette mélancolie parfaite et la voix chaude et habitée de Hope Sandoval. C’est le genre de groupe que j’écoute en imaginant avoir moi-même écrit les chansons. Je suis sur scène avec ma guitare. Enfin dans mes rêves, quoi.

06. Orange Goblin, Solarisphere

La personne qui m’est la plus chère m’a filé le CD et je me souviens avoir eu une réelle obsession pour cet album de Orange Goblin. Je l’ai écouté presque tous les jours pendant six mois. Et ce morceau… tellement fun quoi !

07. Dinosaur Jr., This is all I came to do

Je suis trop trop trop fan de Dinosaur Jr et je crois que Beyond est l’un des mes albums préférés. J’ai choisi ce morceau parce que c’est celui que j’ai toujours hâte d’écouter quand je mets le CD. Souvent je me dis que j’aimerais bien être aussi cool que J Mascis. Il me reste encore pas mal de chemin à parcourir et d’entraînement de guitare.

08. L7, Diet Pill

Aussi cool que J Mascis… ou que Suzi Gardner et Donita Sparks. Bon voila, les plus badass selon moi. Diet Pill, un de leurs morceaux que je préfère.

09. The Vaselines, Slushy

Ah, The Vaselines. C’est beau, faussement naïf et parfois un peu chaotique. Tout ce que j’aime dans la musique.

10. Stereolab, Lock-Groove Lullaby

Cette chanson de Stereolab m’obsède totalement. Quand je l’écoute, ça me donne envie de prendre un Flixbus et rouler pendant quatre heures. Coller mon nez à la fenêtre et regarder défiler les Buffalo Grill et les Castorama.

Et un petit dernier : Oozing Wound, Call Your Guy

J’ai vu Oozing Wound plusieurs fois en concert et ce sont certains de mes plus bons souvenirs de lives. C’est hyper old school et un peu débile donc j’adore.


Les heures défuntes de Alice Butterin est disponible aux Editions Le Gospel.

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