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Selectorama : Andrew Taylor (Dropkick)

Andrew Taylor / Dropkick
Andrew Taylor / Dropkick

 » Si j’avais choisi mes chansons préférées de tous les temps, j’aurais certainement choisi Elvis Costello, Tom Petty et les Beatles. Mais ça aurait été un peu trop évident : tu me connais déjà. «  C’est vrai qu’on a fini par se connaître un peu, avec Andrew Taylor. De loin en loin, on cause même parfois, à l’occasion. Et puis surtout, il a fini par comprendre – sa modestie naturelle dût-elle en souffrir – que j’entretiens un rapport de plus en plus obsessionnel avec ses chansons. Mélodiques et harmonieuses, simples et belles. Au fil des ans, il s’est même créé comme un équilibre bienheureux entre ma compulsion croissante et sa productivité de plus en plus impressionnante. Continuer la lecture de « Selectorama : Andrew Taylor (Dropkick) »

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Le club du samedi soir #23 : The Campain For Real Rock, les productions d’Edwyn Collins

Edwyn Collins
Edwyn Collins

Si le nom d’Edwyn Collins n’est aujourd’hui plus associé au Sound Of Young Scotland, cela ne signifie pas que l’Ecossais n’a pas aidé de jeunes débutants à se faire un nom. On a souvent tendance à l’oublier, en parallèle d’une carrière solo exemplaire, l’ex Orange Juice est également un producteur talentueux. Lancé dans le grand bain de la production dans les années 80, c’est le label Setanta qui lui permettra de se faire une renommée au début des années 90 grâce à son travail pour A House, The Frank and Walters ou bien The Divine Comedy. Qui se souvient aujourd’hui de la merveilleuse première version de Europop, produite pour un Neil Hannon se cherchant encore ? L’histoire de Collins avec Setanta ne s’arrêtera pas là, puisqu’il offrira au label son plus gros succès avec son single solo A Girl Like You et Gorgeous George, l’album dont il est extrait. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #23 : The Campain For Real Rock, les productions d’Edwyn Collins »

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Whiteout, Bite It (Silvertone)

Tout l’été, les albums qui ont échappé aux radars des plateformes de streaming.

Quand l’idée a surgi de cette recension estivale et collective de quelques-uns des albums précieux, disparus entre les mailles trop lâches des filets du streaming, mes premières pensées se sont d’abord tournées vers les catégories où se piochent généralement les habituels rescapés de ces opérations de sauvetage rétrospectif : pressages privés ou confidentiels, antiques oubliés des catalogues des années 1960 ou 1970 jamais recyclés en CD – a fortiori en numérique – et autres songwriters maudits voués, dans le meilleur des cas, à des cultes posthumes. Tout cela est bel et bon, mais pas pour aujourd’hui. Englouti corps et biens dans le néant virtuel,  Whiteout ne semblait pourtant posséder aucun des attributs le destinant à une disparition aussi rapide et complète. Continuer la lecture de « Whiteout, Bite It (Silvertone) »

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Modern Studies, The Weight Of The Sun (Fire Records)

Maintenir l’union en dépit de la distance. Enjamber en musique l’étendue qui sépare. Voici une fois encore, réduit à peu de mots, le projet pas si banal auquel Rob St John et Emily Scott s’attachent à donner corps. Des deux interprètes et songwriters principaux qui constituent le cœur du quartet écossais, l’un réside dans le Lancashire et l’autre en Ecosse. De là, sans doute, est née cette belle musique des interstices et de l’entre-deux. Ce troisième album de Modern Studies prolonge en effet l’exploration des confins, la recherche d’un équilibre instable qu’il serait possible d’établir en arpentant simultanément plusieurs frontières. Celle d’abord qui sépare le savoir-faire des Anciens et les innovations contemporaines. Continuer la lecture de « Modern Studies, The Weight Of The Sun (Fire Records) »

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#33 : The Jesus and Mary Chain, April Skies (Blanco Y Negro, 1987)

The Jesus and Mary Chain, à ciel ouvert.
The Jesus and Mary Chain, à ciel ouvert.

L’après-midi du samedi ne nous y avait pas vraiment préparé. A peine une annonce discrète, qu’on omit de prendre en compte. Puis le ciel s’est chargé d’un coup et d’un gris métal, lourd et profond, sans pour autant totalement congédier le soleil qui veillait en retrait. Il s’est ouvert en deux, sans brutalité, laissant s’échapper une pluie tiède, limite tropicale, que sans le savoir on appelait de nos vœux. Happy when it rains. Rivalisant avec les nuages, la lumière était dense et électrique, déterminée à régler son intensité sur le White Light White Heat qui s’échappait des enceintes. Ca n’a pas duré, comme de bien entendu. Un arc-en-ciel est apparu, furtif, et la parenthèse s’est refermée. On sait que temps est détraqué, on nous le répète à longueur de journée. Le bleu du ciel, en avril, ça fait des lustres qu’on ne l’a pas vu comme tel. Jamais on n’a été autant bronzé si tôt dans l’année, vieux garçon de plage bedonnant, assigné à résidence.

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Dropkick, The Scenic Route (Sound Asleep/Bobo Integral)

C’est sans doute Nick Hornby qui l’a exprimé de la manière la plus claire et la plus pertinente en évoquant, dans les pages de 31 Songs (2003), son attachement passionnel, au-delà de toute considération esthétique, à Thunder Road de Springsteen. Il arrive parfois – rarement – que nous croisions le chemin d’un artiste ou d’une œuvre – une simple chanson peut suffire – qui exprime intégralement et parfaitement ce que nous sommes. Il ne s’agit pas d’une identification ponctuelle aux sentiments évoqués, aux situations décrites ni même aux personnages mais d’une adhésion plus complexe et plus complète aux moindres inflexions mélodiques, de cette conviction profonde, renforcée à chaque écoute, de partager avec l’auteur chacune de ses décisions artistiques et de saisir avec la puissance inégalée de l’intuition ce qu’il exprime par une voix qui semble se confondre avec la nôtre. Continuer la lecture de « Dropkick, The Scenic Route (Sound Asleep/Bobo Integral) »

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Arab Strap, The Week Never Starts Round Here / Philophobia (Chemikal Underground)

Deux ploucs. Deux sales ploucs indignes et cradingues, à première vue un groupe de nazes, de pouilleux complets, d’alcoolos malpropres insortables, de pue-la-bite en maraude. Telle est notre première réaction amusée devant l’arrivée de The Week Never Starts Round Here, premier album d’Arab Strap, un sombre jour de novembre 1996. Car ils n’ont pas fière allure, les deux zouaves de Falkirk, petite ville écossaise paumée au Nord de Glasgow, plus connue pour son passé industriel et sa célèbre bataille qui, en 1298 mit fin aux velléités indépendantistes de William Wallace, que pour son présent morose et dont la seule contribution à l’histoire du rock tient, à l’époque, dans le fait qu’elle soit la ville natale d’Elisabeth Frazer des Cocteau Twins.

Le groupe jouera Philophobia  en intégralité pour le BBmix 2023.

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Les crapules en bicross d’Ecosse

Premier grand concert en France des BMX Bandits depuis 26 ans.

BMX Bandits
BMX Bandits

Si l’on s’en tient aux faits, ce sera le tout premier concert des BMX Bandits à Paris. A Paris, certes mais pas en France. Au printemps 1993, ce qui ne rajeunit personne mais permet de constater que l’excitation demeure palpable, dans la banlieue de Nantes eut lieu le festival Stone Age où la troupe de Duglas T. Stewart partageait l’affiche avec Gallon Drunk et rien moins que Television Personalities. Une soirée à marquer d’une pierre blanche puisque toutes les tribus, d’est en ouest, de ce que l’on appelait encore à raison, l’indie pop, s’y rencontrèrent, parfois pour la première fois. Augmentés d’un Norman Blake (Teenage Fanclub) en grande forme, le groupe livra ce soir là un concert inoubliable, émouvant, drôle et incandescent. C’est dire si vingt-six ans plus tard nous sommes plus que frétillants de les retrouver au Hasard Ludique pour la soirée de clôture du Paris Popfest. Aussi important et précieux à notre coeur que Jonathan Richman ou Daniel Johnston, Duglas T Stewart à un jour écrit ces mots : I don’t care about fashion, All I need is Passion. Rappellons-nous pourquoi ce groupe reste indispensable. Continuer la lecture de « Les crapules en bicross d’Ecosse »