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Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music)

Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music)Depuis l’autre jour, je suis à la recherche de la première fois. La première fois que j’ai entendu / écouté ce groupe : qui, où, comment, quand, quoi ? Comme réponses à ces quelques questions-là, il ne reste plus que des hypothèses et des incertitudes. Mais il reste le souvenir du coup de foudre, sans même être sûr de la chanson qui l’a provoqué – mais je crois bien que c’est 7 Kinds Of Sin, le single de l’album du retour, The Mirror Test, paru en 1987 après un hiatus de quatre ans et une nouvelle organisation – pour faire bref, l’arrivée d’une jeune femme aux claviers (Juliet Sainsbury, dont nous avions bien sûr décidé de tous tomber amoureux) et d’un nouveau guitariste et compositeur, Tony McGuinness pour remplacer dans le rôle de l’alter-ego du chanteur-parolier Garçe Allard le maitre d’orchestre précédent Simon Blanchard, alias Tristan Garel-Funk. Continuer la lecture de « Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music) »

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Head toi et le ciel t’aidera

Au moment de la sortie du nouvel album de Michael Head, retour sur les chassés-croisés entre les jumeaux Head et Gallagher.

Michael Head
Michael Head

Il se passe des choses étranges  en Angleterre. Michael Head, accompagné de son Red Elastic Band, vient de réussir l’exploit de placer Dear Scott, son nouvel album, dans le top 10 des charts anglais. Remis en selle en 2013 par l’entremise et le travail acharné du label franco-anglais Violette Records, l’ancienne tête pensante des Pale Fountains perce (enfin) et joue (de nouveau) dans des salles de taille respectable. La performance est salutaire quand on se rappelle que Pacific Street s’est classé à la 85e place du top anglais la semaine de sa sortie et que Michael Head jouait, devant la caméra d’Arte, dans la cuisine de la maison de ses parents après l’arrêt prématuré des Paleys. Continuer la lecture de « Head toi et le ciel t’aidera »

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Sous surveillance : Slagheap

Slagheap
Slagheap

Qui ?

Slagheap est un quatuor post-punk anglais entièrement féminin. Catherine tient la basse, Heidi est à la batterie, tandis que Lydia et Sadie assurent toutes les deux la guitare et le chant.

Où ?

Bristol, Angleterre. Continuer la lecture de « Sous surveillance : Slagheap »

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Visual Sequence, Brume (ERR REC)

La récente vague ambient, ce qu’elle implique comme injonction au confort domestique n’est pas sans ambiguïtés. Comme on peut par exemple le lire dans un passionnant recueil paru ce printemps aux éditions Audimat, il en irait d’une complaisance avec un certain esprit du capitalisme – la musique réduite à sa seule fonction de marchandise environnementale. Aussi, les projets convoquant une réelle radicalité et volonté de recherche sont suffisamment rares pour retenir notre attention. C’est le cas ici avec Brume de Visual Sequence, fascinant travail sur les atmosphères paru sous forme de K7 sur l’excellent label ERR REC. Première sortie officielle de l’artiste visuel et sonore Rhiannon B, elle dénote en effet une impressionnante maîtrise de la synthèse analogique. Continuer la lecture de « Visual Sequence, Brume (ERR REC) »

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Happy birthday, Paul McCartney.

Paul McCartney
Paul McCartney

Paul McCartney a donc 80 ans, dont au moins les trois-quarts passés à écrire, composer, jouer, enregistrer une œuvre qui restera probablement comme le catalogue de chansons le plus impressionnant du xxe siècle, avec celui de Bob Dylan. En d’autres termes, cela signifie tout simplement qu’on a tous “dans le cœur” une ou plusieurs chansons de Paul McCartney ou une multitude de souvenirs associés, d’une façon ou d’une autre, à des chansons de Paul McCartney. Bien sûr, ces titres inoubliables sont principalement ceux des Beatles, mais peu importe. L’œuvre solo de McCartney, avec ou sans Linda et les Wings, n’est pas loin d’être aussi importante (je force un peu le trait, bien entendu). En tout cas, il est clair qu’aucun autre compositeur contemporain n’aura à ce point diffusé ses chansons dans tous les recoins du monde et dans les discographies de milliers d’autres artistes.
Raconter un demi-siècle de création musicale de cette importance est une entreprise forcément singulière. Pour célébrer ces 80 ans d’une façon originale, j’ai pensé que le mieux était sans doute de mélanger les standards atemporels dans leurs versions originales et certaines reprises majeures ou inattendues qui, à leur façon, témoignent du chemin parcouru à travers le monde, mais aussi à travers le temps, par l’immense répertoire de chansons de Paul McCartney. Je trouve que cette playlist fait travailler l’imaginaire et remonter des souvenirs. C’est une proposition parmi des milliers d’autres possibles.

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The Great Escape Festival à Brighton : compte-rendu et coups de cœur

Du 12 au 14 mai dernier se tenait à Brighton The Great Escape, the festival for new music qui réunit chaque année près de 500 groupes et musiciens émergents, mais aussi tout un réseau de professionnels venus dénicher leurs prochains protégés. Comment aligner tant de concerts en trois jours ? En mobilisant la trentaine de salles et pubs de la ville, une partie des galets de la plage, et en limitant les sets à une demi-heure. Illusoire en revanche d’imaginer en voir ne serait-ce qu’un dixième : plusieurs performances se produisent en même temps, et les trajets à pied d’une venue à l’autre, souvent assortis de files d’attente plus ou moins prévisibles obligent à faire des choix. 

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Studio Harcourt

Ed Harcourt
Ed Harcourt

Il y a vingt-deux ans, Ed Harcourt, un anglais natif de Wimbleldon, réalisait le grand chelem avec Here Be Monsters. Son premier album l’imposait à sa juste valeur en faisant chavirer (toute) la presse et une partie du public. Il faut dire que c’était un juste retour des choses pour Harcourt et surtout Heavenly, son label, qui avait beaucoup misé sur ce disque, véritable acte de naissance et profession de foi pop aux milles idées. L’étude scrupuleuse des notes du livret donne le vertige. À peine vingt-cinq ans et juste un EP en guise de CV, Ed Harcourt réunissait dans un studio Gil Norton, Dave Fridmann et Martin Kelly pour faire des chœurs et fut accessoirement aidé par Tim Holmes des Death In Vegas pour assurer la production. C’était Byzance chez Heavenly après le succès du premier Doves. À la fois coup d’essai et coup de maître, Here Be Monsters lança la carrière d’Harcourt mais ne lui permit de s’imposer face à des Wilco alors en pleine capacité de leurs moyens. Continuer la lecture de « Studio Harcourt »

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The Cure, toute première fois

Robert Smith, The Cure
Robert Smith, The Cure – 15/05/84 à Paris / Photo via Une vie de concerts

Le mardi 15 mai 1984, alors que la Curemania n’est pas encore-là, The Cure retrouvait le public parisien. Parmi les présents entassés dans un Zénith surbondé, certains allaient vivre leur première fois…

“You’re the noisiest audience we’ve ever had”“Vous êtes le public le plus bruyant qu’on n’ait jamais eu”, le temps d’une traduction approximative… Malgré les clameurs, malgré les larsens d’un ultime morceau pas tout à fait dissipés, ces mots prononcés par l’homme au centre de la scène, chemise blanche immaculée et chapelet autour du cou, semblent résonner avec une parfaite netteté et suscitent une pointe de fierté – celle un peu nigaude de se dire « J’ai donc participé à ça » –, même si, dans le dernier RER C attrapé de justesse, on se demande si on ne les a pas tout bonnement fantasmés, ces mots-là, si cette déclaration en guise de ponctuation finale ne disait finalement pas tout à fait ça… Mais quelques mois plus tard, Concert, le premier album live du groupe dans sa version cassette venait confirmer que non, nous n’avions pas rêvé : la face B constituée de versions scéniques enregistrées au fil des années s’achevait sur le Forever du Zénith et ces mots désormais passés à la postérité – au moins la nôtre… Continuer la lecture de « The Cure, toute première fois »