The Foreign Department, titre du nouvel album d’Astrel K, c’est certainement la Suède, où l’anglais a déménagé il y a quelques années suite à la perte de la maison dans laquelle les membres d’Ulrika Spacek, dont il fait partie, vivaient et travaillaient. Un exil sentimental, où il commence à composer en solo, la nuit. Il s’échappe des structures complexes et déconcertantes du groupe pour une bedroom pop luxuriante, riche en émotions et en textures qui pourrait aisément se classer auprès de ses compatriotes de Stereolab ou Broadcast, portée par sa voix aérienne.
Étiquette : Label : Tough Love
Catégories borne d'écoute
Minuit à midi, le clair obscur d’Astrel K
Après une année de tournées tous azymuts en 2023 pour célébrer la sortie de leur magnifique et complexe LP Compact Trauma (Tough Love), les cinq londoniens Ulrika Spacek ne s’accordent presque pas de pause, puisque leur leader Rhys Edwards revient avec son projet solo Astrel K. Avec Darkness At Noon, premier single annonciateur de l’album The Foreign Department, attendu le 8 mars toujours chez Tough Love Records, tout porterait à croire que le soleil ne se lêverait pas de sitôt. N’allons pas chercher quelque métaphore saisonnière, ou même de sens caché dans le roman éponyme d’Arthur Koestler où un individu dénonce le totalitarisme, laissons-nous plutôt emporter par ce morceau idéal au tempo alangui et à la trompette détente, où la voix d’Astrel K nous dit « Je sais que je veux être vu, mais je déteste la plupart de ce qui sort de moi« . On a évidemment envie de lui dire qu’il a tort. Continuer la lecture de « Minuit à midi, le clair obscur d’Astrel K »
Catégories selectorama
Selectorama : Karina Gill (Cindy, Flowertown)
« Il y a quelquefois dans les personnes ou dans les choses un charme invisible, une grâce naturelle qu’on n’a pu définir, et qu’on a été forcé d’appeler le je ne sais quoi. » remarquait Montesquieu dans son Essai sur le goût. C’est justement ce charme qu’on retrouve dans la musique de Karina Gill et les groupes auxquels elle participe, dont la beauté discrète et naïve ne peut que ravir l’âme des amateurs de pop intime et artisanale. Depuis 2018, sous les avatars de Cindy, de Flowertown ou de Hospital, souvent accompagnée par son acolyte Mike Ramos, la Californienne a su conquérir son auditoire avec ses chansons délicates, dont l’ami Xavier Mazure avait remarqué en 2021 dans les colonnes de Section 26 la troublante ressemblance avec l’univers de Slumber Party, groupe qu’on ne s’est jamais consolé d’avoir vu disparaître des écrans radars. Continuer la lecture de « Selectorama : Karina Gill (Cindy, Flowertown) »
Catégories billet d’humeur, portfolio
Cindy, maintenant.
A la fin, se rapprocher de la scène, tout devant, pour voir du plus près possible le groupe, qui vient d’annoncer qu’il jouerait là maintenant son dernier morceau de la soirée. Tout jusqu’ici, s’était déroulé comme dans un rêve et il fallait, avant que ça ne s’achève, être proche pour être certain, en se postant au plus intime possible, de la véracité de tout ceci, comme pour se frotter à l’air même du groupe. C’est que, durant une petite heure, depuis l’entrée dans cette salle située, dissimulée presque, au fond d’un bar de Ménilmontant, rue Oberkampf, et puis durant tout le set du groupe, quelque chose s’est cristallisé. Continuer la lecture de « Cindy, maintenant. »
Catégories chronique nouveauté
Cindy, Why Not Now? (Tough Love Records)
Les prénoms féminins et la musique pop (dans le sens très large du terme), ça a toujours fait bon ménage. Ou pas loin. J’ai déjà à peu près dressé une liste ici, alors je ne prendrai pas la peine de redétailler toutes les chansons qui convoquent dans leur titre ces prénoms-là, ni celle de revenir sur leur perfection mélodique. Cette fois, le prénom en question est un nom de groupe. Un nom qui brouille les pistes mais pas vraiment non plus. Si vous avez déjà lu par ici et par là aussi au sujet de Cindy, vous savez déjà que ce quatuor californien est de fait bel et bien emmené par une jeune femme mais une jeune femme qui se prénomme Karina – et la nouvelle vague qui frappe à la porte comme par hasard… Continuer la lecture de « Cindy, Why Not Now? (Tough Love Records) »
Catégories interview
Peel Dream Magazine : « Je suis un poppeux dans l’âme »
Voilà trois semaines que Joe Stevens a quitté Los Angeles pour Londres. En résidence dans la capitale anglaise, il s’est produit chaque mercredi de janvier auprès d’invités de (son) choix, Sean O’Hagan [The High Llamas, Microdisney, Stereolab] ou Jack Cooper [Mazes, Ultimate Painting], pour ne citer qu’eux. Après quelques autres villes anglaises, c’est demain qu’il traversera la Manche pour entamer la première tournée européenne de Peel Dream Magazine, avec un premier arrêt à Paris. Un concert qui fera date, aussi parce que tant attendu par ceux qui avaient, comme nous, adoré Agitprop Alterna [chroniqué ici], paru en avril 2020, en plein confinement. Deux ans et demi plus tard, Stevens surprend avec le bien-nommé Pad, un album-concept cotonneux, fait de sonorités synthétiques et vintage, au fil desquelles évolue un personnage imaginaire. Dans un long entretien, le musicien nous explique ce virage esthétique, du shoegaze à ce qu’il nomme la « pop baroque », en évoquant évidemment ses plus grandes influences : les High Llamas, Stereolab et les Beach Boys.
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Catégories climats
Climats #1 : Adrien Bosc, JD Beauvallet, David Loca
This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe
Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo.
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Catégories Chronique en léger différé
Cindy, 1:2 (Tough Love Records / Paisley Shirt Recordings / Mount Saint Mountain)
Octobre 2021. Un échange de regards à la billetterie de l’International, un concert qui se prolonge en after, un baiser, une demoiselle qui monte dans mon Uber et… range les épices de mon tiroir, une nuit de sommeil, deux pains au chocolat partagés puis… plus rien. Cœur d’artichaut plus vraiment arrosé depuis quelques mois, je sais que mon moral des deux-trois prochains jours ne sera pas des plus réjouissants. D’autant plus que j’enchaîne cette soirée terminée sur les coups de l’heure à laquelle je me réveille quand je vais à la fac par un shift au vestiaire de la salle/club suscitée, shift qui lui aussi se termine à l’heure à laquelle je me réveille quand je vais à la fac. Par chance, 1:2, dernier album de Cindy en date – après Cindy en 2018 et Free Advice en 2020 – vient d’atterrir sur Spotify. Continuer la lecture de « Cindy, 1:2 (Tough Love Records / Paisley Shirt Recordings / Mount Saint Mountain) »