Faire de la pop à guitares a toujours été un sacerdoce en France. Née sous une mauvaise étoile, la musique électrique hexagonale a toujours du lutter pour exister et se faire une petite place sur les ondes des transistors. À chaque époque ses déboires, mais aussi ses vaincus magnifiques emportés par leur enthousiasme, prêts à en découdre pour déjouer l’oracle. Parmi eux, Les Freluquets tiennent une place de choix. Originaire de Perpignan, le groupe indie-pop publie De Nos Jours, un premier 45 tours en 1987, suite à tremplin organisé par une radio locale (RMS) et le disquaire Lolita. Les Freluquets s’inspirent des formations britanniques C86 de l’époque (Razorcuts, Chesterfields, etc) mais s’expriment en français, un choix délibéré, pour exprimer au plus juste [leur] humour et [leurs] préoccupations*. Continuer la lecture de « Les Freluquets, La Débauche (Rosebud, 1990) »
Étiquette : Label : Too Good To Be True
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Meyverlin : « On est sortis de notre zone de confort »
Meyverlin est de retour avec un deuxième album, Therefore, sorti sur le label Too Good To Be True. Notre précédente rencontre datait de la fin de l’année 2021 suite à la sortie de Daily Events. Ce petit miracle de pop était né de la fusion entre trois mondes musicaux a priori très éloignés, d’un trait d’union habilement dessiné entre trois régions du globe (Paris, Lexington et Auxerre). La spontanéité, le côté récréatif et une complicité autant artistique qu’amicale furent les éléments fondateurs, un cahier des charges implicite du premier album de ce trio pas comme les autres. Les chansons avaient été écrites et composées dans une sorte d’urgence, sans véritable plan préconçu ni arrière-pensée. Trois ans plus tard, on a retrouvé Philippe Lavergne (Les Freluquets, Qu4tre, Herzfeld, Bassmati…), Thierry Haliniak (My Raining Stars) et Gilles Ramey à Paris pour qu’ils nous racontent la genèse de ce nouvel album sorti au printemps dernier. Continuer la lecture de « Meyverlin : « On est sortis de notre zone de confort » »
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Selectorama : The Gentle Spring
On ne se refait pas : dès que le mot Spring apparait dans le nom d’un groupe, c’est toujours une curiosité assez dingue qui m’envahit… Et vous savez quoi ? Elle est rarement déçue. La dernière fois n’a pas dérogé à la règle – peut-être même encore moins que d’habitude. Parce qu’entre autres, c’est l’histoire qui bégaye quand on s’y attend le moins ‒ et parfois, c’est vrai, c’est très bien ainsi. Chez le label brestois de Too Good To Be True Records (un nom pas loin d’être parfait), on retrouve ainsi la trace de Michael Hiscock, le gars qui a signé deux des plus parfaites lignes de basse de l’histoire de l’indie pop – Sensitive et Missing The Moon de The Field Mice, le groupe qu’il formait avec le mutique Bobby Wratten et qui a accompagné à peu près tous nos fantasmes des années de fin d’université. Continuer la lecture de « Selectorama : The Gentle Spring »
Catégories interview
Le Singles Club revu par le label breton Too Good Too Be True
Qui n’a pas été irrésistiblement attiré par les 7’’, n’a pas craqué juste pour la pochette, tel un enfant devant un stand de bonbons ? Mais pas seulement, car ce format a permis à nombre d’entre nous de connaître, à moindre frais, un nouveau groupe. Les labels ont vite compris l’enjeu dès les années 80 et ont lancé les Singles Club, avec un abonnement donnant droit à un single par mois, avec des inédits. En 1988, c’est Sub Pop qui s’y colle, suivront 7 volumes à ce jour, où l’on retrouvera, entre autres, Nirvana, Flaming Lips, Les Thugs, Beat Happening, Codeine, Modest Mouse, J Mascis, Deerhunter, Porridge Radio, Washed Out… Rough Trade enchaîne à partir de 1991 avec Vic Godard, The Auteurs, Tindersticks, Mazzy Star, Mercury Rev, Strangelove, My Bloody Valentine… Une initiative qui s’exporte jusqu’en France avec le label Lithium, notamment.
Et voilà que le flambeau est repris par les activistes musicaux brestois Too Good Too Be True Records. On connaissait déjà l’excellent magasin de vinyles Badseeds – associé récemment avec Kuuutch, le carrefour des Arts graphiques et de la micro-édition – et leur label Music From The Masses promouvant la scène brestoise et bretonne. L’an passé, Too Good To Be True Records naissait des cendres de beko disques pour aller dénicher des petits trésors de l’Angleterre à la Russie, en passant par le Canada, Singapour, la France, les États-Unis ou la Norvège. Ils viennent de créer le Singles Club. Un challenge au vu de la situation actuelle ? Réponses d’Emmanuel, l’un des deux défricheurs.
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Catégories selectorama
Selectorama : Chevalier Avant Garde
Un beau jumelage musical existe depuis dix ans entre Montreal et Brest grâce à beko dsl et beko disques, puis à Too Good To Be True, né sur les cendres de beko. On se souvient des collaborations avec la team Fixture (Brave Radar et Freelove Fenner), les groupes Rape Faction, Brusque Twins mais surtout de celles avec Drug Train (rebaptisé aujourd’hui Dumb Train) et Chevalier Avant Garde. D’ailleurs, selon la petite histoire, c’est grâce à Chevalier Avant Garde que la team brestoise a eu le contact de Drug Train. Continuer la lecture de « Selectorama : Chevalier Avant Garde »
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Dumb Train, Extra feeling / Bouge de là là (Too Good To Be True)
« Figée comme en décembre, j’essaie toujours qu’on s’entende, j’ai perdu l’envie de sortir, sérieux faut vraiment que je le sente, je me dis que c’est normal, c’est juste que je t’aime tellement, genre tellement » (extrait du titre Magmag)
Une entrée bénéfique dans une source de solution aqueuse à une température tropicale, entouré de montagnes glacées, c’est la sensation que l’on ressent en s’immergeant dans ce disque : des basses nous secouent, des échos de voix dissimulées, des cling et des clang en stéréo et toujours ces rythmes fluides qui font bouger des hanches. Continuer la lecture de « Dumb Train, Extra feeling / Bouge de là là (Too Good To Be True) »
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Sous Surveillance : le nouveau label Too Good To Be True
Qui ?
Tout commença avec beko, très estimé label défricheur brestois, qui connut deux périodes – de 2009 à 2011, beko dsl, avec des singles voire des albums téléchargeables chaque semaine gratuitement, débutant par Death In Vanilla, finissant en beauté par Ela Orléans ; et à partir de 2012, beko disques, avec un passage aux réalisations physiques vinyle, k7 et CD, et une pelletée de singles digitaux. La sortie CD de La Houle marque la fin de l’aventure beko en 2017, après la publication de 370 artistes. Continuer la lecture de « Sous Surveillance : le nouveau label Too Good To Be True »