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Climats #26 : Built To Spill, Hélène Ling et Inès Sol Salas

Photo : VDPJ

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #26 : Built To Spill, Hélène Ling et Inès Sol Salas »

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Stranger Teens #39 / Guest : Joseph Stevens (Peel Dream Magazine)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Mon morceau est Smells Like Teen Spirit par vous savez qui. Mon frère avait le CD de Nevermind, et avait l’habitude de l’écouter, ainsi que d’innombrables autres classiques des nineties derrière la porte close de sa chambre, quand j’étais un kid. J’ai appris à comprendre et à composer mes premières pop songs en chantant seul sur ses disques, devinant comment les changements intervenaient dans le morceau, et où les refrains et couplets allaient se placer. Dans ma petite bulle pré-internet, j’ai grandi dans une banlieue où Nirvana était l’alpha et l’oméga de la culture, de la musique et du cool. Je le voyais à la fois comme un échappatoire et un moyen de rentrer dans le genre, si ça fait sens. Continuer la lecture de « Stranger Teens #39 / Guest : Joseph Stevens (Peel Dream Magazine) »

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Stranger Teens #34 / Guest : Adam Miller (ex-Chromatics)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Je me souviens de la première fois que j’ai vu Nirvana sur MTV. Ce jour-là, ma vie a changé pour toujours. Je venais d’entrer en 6e au collège Lyndale de Minneapolis, Minnesota. Smells Like Teen Spirit était le “Buzz Clip” de la chaine et le groupe était sur le point de se retrouver rotation lourde à peu près partout. Je venais de commencer la longue métamorphose qui mène à la condition d’ado mélancolique, j’étais donc prêt pour ça. Fin prêt. Continuer la lecture de « Stranger Teens #34 / Guest : Adam Miller (ex-Chromatics) »

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Shannon Lay : « J’assume mon super pouvoir : tenir une salle rien qu’avec ma guitare et ma voix. »

Shannon Lay
Shannon Lay / Photo : Denee Segall

“Ainsi, l’apparition de Shannon Lay apparut”, aurait-on pu transcrire, un peu pataud.

Une silhouette bleue arc-boutée, recroquevillée sur un bitume en bordure de grève, des mèches rousses dissimulant les traits d’un visage enfoui, l’océan ne faisant qu’un avec le ciel grisâtre. C’était l’image de Living Water, il y a presque cinq ans, déjà. On y entendait un oranger, une lune lésée, un soleil précieux. Et puis ce Recording 15 comme extrait de la mémoire d’une boîte vocale, une confession qu’elle n’avait pas pris le temps de titrer tant il y avait urgence à chanter ce qu’elle préférait ne pas ressentir. Sa voix désarmait à ne pas vouloir trop en faire non plus, elle visait toujours juste dans le désir et la mélancolie. Comme d’autres avant elle, elle semblait situer la bonne distance entre l’intime et le mystère, la candeur et la noirceur. Continuer la lecture de « Shannon Lay : « J’assume mon super pouvoir : tenir une salle rien qu’avec ma guitare et ma voix. » »

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Shannon Lay, Geist (Sub Pop)

J’aurais pas dû apprendre à parler
Un monde sans mots
Comme j’aurais préféré
Vivre dans un monde où le sens ne prend pas de sens

Tamura Ryûichi

Le vieux Tamura n’a pas trouvé le monde sans les mots, même s’il l’a un peu vu.

C’est une légère nuance.

C’est une joie d’apprendre à fermer son claque-merde. C’est une joie de dire, de s’exprimer, de créer, en fermant son claque-merde. Ou en le laissant s’ouvrir, en le laissant se refermer, en se laissant être inaudible, sans situation, sans direction. Invisible, ou visible dans l’invisible. De l’eau dans de l’eau.

Ploc.

Et parfois un courant, une fluctuation. Plus forte que les autres. Mais comme on est bien peu de choses, comme on n’est pas grand-chose de plus que de la flotte dans des milliards d’hectolitres de flotte, on peut couler tranquillement, épouser le courant, voir du pays avec lui.

Puis constater qu’on s’est laissé attraper par un autre, et un autre, et un autre, et ainsi de suite.

Et donc se laisser attraper d’abord par la voix de Shannon Lay. Continuer la lecture de « Shannon Lay, Geist (Sub Pop) »

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Low, HEY WHAT (Sub Pop)

Dans mon quartier, enfin là où j’habite parfois, il y a une femme qui crie souvent, presque tous les soirs entre 21 heures et 23 heures, elle fait son apparition. On ne sait jamais si elle engueule quelqu’un en particulier ou l’humanité toute entière. Personne ne s’occupe d’elle, personne ne la rassure, personne, pas même la personne à qui elle semble s’adresser, personne ne fait plus attention à elle. Elle fait désormais partie du décor. Un décor permanent d’indifférence. Les raisons existent. On n’a pas à suppléer à la psychiatrie. On ne peut plus rien faire pour elle. Pis, on en a de moins en moins l’idée, ni le désir. En plus, les deux tiers de ce qu’elle émet est un sabir inintelligible que la colère n’arrange en rien. Continuer la lecture de « Low, HEY WHAT (Sub Pop) »

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Selectorama : Lael Neale

Lael Neale
Lael Neale

Avec Acquainted With Night, son deuxième album récemment sorti chez Sub Pop, Lael Neale excelle dans l’art d’aller à l’essentiel. Évoluant principalement autour d’un Omnichord, aucun son, aucune parole ne paraît superflu. A tel point que l’on a l’impression d’entendre un album de chansons jouées dans l’instant, une collection de démos enregistrées dans une chambre. De façon contradictoire, les titres d’Acquainted With Night sont taillés pour les grands espaces, les roads trips où la musique qui ne fait plus qu’une avec cette immensité. Si la magie opère quasi immédiatement, c’est en grande partie grâce à la voix et aux textes poétiques de Lael. Une intemporalité s’en dégage. A l’image des dix titres choisis par Lael pour ce Selectorama où l’on ne retrouve que des vieux titres toujours pertinents et percutants aujourd’hui.  Continuer la lecture de « Selectorama : Lael Neale »

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#45+2 : Unrest, A Factory Record (Sub Pop, 1991)

Unrest
Unrest sur le pare-brise.

Ce soir, j’ai comme des envies de Marguerite Duras.

Entendez-moi bien. Pas relire Le Ravissement de Lol V. Stein ou revoir Détruire, dit elle – encore que -, non plus me laisser aller à tout ce qui pourrait traverser votre esprit perturbé par 55 jours de confinement. Non, plutôt me trouver un(e) Yann Andréa et enquiller en sa compagnie nocturne un, deux, trois tours de périph’, à trois du mat’ et à toute blinde. Macadam à trois voies, monte donc Hellman. Ouvrir la vitre en grand, offrir ma calvitie au vent, niquer les radars ou me faire prendre par eux, tant pis, puisque le plaisir, tant qu’à être circulaire, ne saurait être à sens unique. Intérieur / extérieur, in & out, qu’importe, de Bagnolet à Italie, d’Auteuil à Montreuil et retour. Continuer la lecture de « #45+2 : Unrest, A Factory Record (Sub Pop, 1991) »