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Retour en grâce de Sam Fleisch

Sam Fleish / Photo : Anouk Allard
Sam Fleish / Photo : Anouk Allard

Presque une décennie sépare Nunna Daul Isunyi du nouvel album Saturnine Child, l’un sorti chez Teenage Menopause, l’autre chez Les Disques Du Paradis, un label Bordelais. Articulé autour de Sylvain Kablfleisch, Sam Fleisch a toujours cette patte ambitieuse et mélodique. Moins lofi et avant-gardiste que son premier album, Baltimore, seule chanson en écoute pour le moment, est plus revêche, mais garde ce côté cotonneux et candide qui la sublime. L’enregistrement est signé Arthur Satàn et l’album sortira sur Les Disques du Paradis.


Saturnine Child par Sam Fleish paraîtra le 26 septembre sur Les Disques du Paradis

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L’Officine du bruit

A l’incroyable 5e édition du festival francilien Frisson Acidulé, les franco-belges ont fait vriller le Cirque Electrique

Officine
Officine / Photo : Philippe Levy

On ne savait plus trop quelle heure il était, quelle saison on subissait le week-end dernier au Cirque Electrique à Paris. Les têtes de noiseux croisaient quelques vieux punks, des dégaines de skaters fanés ou d’autres sombres figures sans doute attachés à des rituels chamaniques qu’on ignore. Et les têtes connues. Parmi elles, Philippe Lévy, toujours à l’appel. On ne vous refera pas les présentations, notez qu’il nous avait offert une photo de Sprung Aus Den Wolken prise en 1991 pour l’unique édition du fanzine Mushroom il y a 8 ans, postface à qui vous savez et prequel de ce site. Il y avait aussi Victor Hamant, ce mec qui nous arrose de partout de musiques païennes, en programmant des concerts démoniaques à Metz ou en partageant des nouveautés ici-même. Grâce à lui, on a vu certains des meilleurs groupes de cette fantastique édition de Frisson Acidulé, programmée par Arrache-toi un oeil, très New Trad (coucou Vince), entre la messe Cromorne, les fées Bacchantes, les anciens The Ex ou encore Officine, trio sauvage qui n’avait aucun scrupule à nous massacrer les tympans et à nous élever dans une folie rare. Pour célébrer tout ça, un portfolio, une petite dizaine de photos signées par Philippe, qu’on embrasse au passage. Une affaire de famille tout ça. Continuer la lecture de « L’Officine du bruit »

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The Loft, Once Round The Fair 1982-1985 (Creation, 1988)

the-loft-1982-1985-once-round-the-fairOn devrait immensément se réjouir et frétiller de gratitude de pouvoir (enfin) assister à un concert de The Loft en 2025, le samedi 20 septembre, lors du Paris Popfest*. Parce qu’en fait cela ne tient qu’à deux singles. Mais pas deux petits singles, attention. Réunis compilatoirement bien après leur sortie, et à au moins deux reprises depuis chez Rev-OLa ou Cherry Red avec un peu plus et pour notre jeune gouverne en 1988 (j’étais en première et je ne m’en suis visiblement toujours pas remis) sous l’intitulé Once Round The Fair The Loft 1982-1985. Une citation des paroles de Up The Hill And Down The Slope, morceau toujours ahurissant dont l’incipit, « My Magpie Eyes Are Hungry For The Prize » titra également la nécessaire, quoique contestée, saga du label Creation sous la plume de David Cavanagh (rip) parue juste à l’aube du nouveau siècle. C’est dire si dans la genèse du label d’Alan McGee la jeune troupe menée par Peter Astor fait office de CNR par rapport à l’histoire officielle qui voudrait qu’à l’origine, hors les têtes de morts d’East Kilbride**, point de salut. T’as qu’à croire. Continuer la lecture de « The Loft, Once Round The Fair 1982-1985 (Creation, 1988) »

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Selectorama : SCHØØL

SCHØØL / Photo : A. Passerby
SCHØØL / Photo : A. Passerby

Ecouter ce qu’on a aimé joué par des groupes de maintenant, voilà le point de rupture pour certains qui imaginent ne pas pouvoir laisser la transmission faire son œuvre. On est forcément projeté en arrière en écoutant SCHØØL, mais ce quatuor formé par des membres d’autres groupes (Francis Mallari de Rendez-Vous, Erica Ashleson de Special Friend, Eggs et Dog Park, Jack Moase de Liquid Face et Alex Battez de Marble Arch) arrive à cristalliser l’état adolescent dans toute sa poésie émotionnelle dans ce premier album très réussi où les ballades rock font l’effet d’un scrapbook nineties illustré par quelques collages et dessins d’époque. Et cette projection dans un moment de vie fantasmé est surement le meilleur moyen d’échapper à la cruauté du moment. Comment ne pas résister au plaisir de demander au groupe quels étaient leurs fantasmes musicaux de teenagers… Continuer la lecture de « Selectorama : SCHØØL »

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Robert Robinson & The Connecticut River Band, Albemarle Station (Silver Jews cover) 

Robert Robinson / Photo : bandcamp
Robert Robinson / Photo : bandcamp

Lorsqu’en 2019, avec l’ami Baptiste Fick, nous avons mis en chantier la compilation-hommage à David Berman, je me suis rappelé de Robert Robinson, connu alors sous le nom de Sore Eros et dont j’avais jadis chroniqué (pour un mensuel dont seul le nom a subsisté) le magnifique Second Chants (2009). Je n’avais alors aucune crainte quant à la proximité spirituelle de Sore Eros avec son aïeul, mais je demeurais bien curieux de connaître le résultat, car si on peut évidemment parler d’indie rock et de folk pour qualifier les productions de Robert Robinson, il est tout aussi certain que son art s’éloigne très souvent du minimalisme de Silver Jews.

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Essentiel ? Logique !

Une brève introduction à Lora Logic, vibrante figure de l’after-punk

Lora Logic / Photo : Nazarin Montag
Lora Logic / Photo : Nazarin Montag

On devrait immensément se réjouir et frétiller de gratitude de pouvoir assister à un concert de Essential Logic en 2025, le jeudi 18 septembre, lors du Paris Popfest. C’est peu dire que Lora Logic est une femme-figure de l’after-punk (comme disent les ancien·ne·s) de haut vol, encore trop peu reconnue. Et pourtant, quel accomplissement en l’espace de quelques années (1977-82) : co-fondatrice et membre éphémère d’X-Ray Spex, que serait Oh Bondage! Up Yours! sans ce saxophone qui amorce et soutient sans faillir le courroux de Poly Styrene ?

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Dusty Trails, id. (2000, Atlantic)

Pourquoi ? Pourquoi, un beau jour, un disque se rappelle-t-il à votre bon souvenir, presque sans crier gare, sans que l’on en sache les raisons exactes ? Pourquoi un disque que l’on a écouté sans doute plus que de raison pendant un temps plus ou moins long, puis remisé (au mieux) au fin fond  de sa discothèque ou (au pire) au fin fond d’un carton sans raison a priori valable se pointe-t-il donc, accompagné qui plus est d’une foultitude de souvenirs (plus ou moins incertains) pour mieux redevenir une bande comme originale de notre quotidien ? Continuer la lecture de « Dusty Trails, id. (2000, Atlantic) »

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Thomas Pradier, Tout passe (Lunadélia)

« Les conflits m’épuisent, et me désespèrent,
chacun se pense en noyau de l’univers »

On a du mal à mettre des mots sur l’attirance qu’on éprouve pour les disques de Thomas Pradier. Depuis La nuit au ralenti qui fête ses dix ans cette année, on n’a eu un peu le temps d’y réfléchir, mais c’est toujours un peu mystérieux. Comme on a notre propre histoire, on s’est d’abord dit qu’on tenait en ce jeune homme chic un cousin au Dean Wareham de Galaxie 500, même voix un peu perchée, fragile, même poésie teintée de mélancolie et d’humour léger, mêmes obsessions velvetiennes. A force, on s’en fiche un peu de ce truc de similitudes avec les anglo-saxons qu’on a vénérés, parce qu’à l’heure de ce troisième album, on ne pense plus qu’aux chansons si personnelles du musicien toulousain. Continuer la lecture de « Thomas Pradier, Tout passe (Lunadélia) »