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Forever Pavot, L’Idiophone (Born Bad Records)

Mine de rien, cela faisait six longues années qu’Émile Sornin ne nous avait pas donné de nouvelles sous la forme d’un long format. Après Rhapsode en 2014, un début tonitruant, Forever Pavot revenait trois ans plus tard avec l’excellent et plutôt intrigant La PantoufleL’Idiophone, publié ces jours-ci (le 3 février 2023 pour être précis), chez Born Bad (Bryan’s Magic Tears, Star Feminine Band, Pleasure Principle …), semble formé le troisième jalon d’une trilogie. Depuis Le Passeur d’Armes, les obsessions de Forever Pavot pour les bandes originales françaises des années 60/70 se sont précisées. Il y a du François de Roubaix, du Michel Legrand, peut être même du Vladimir Cosma là-dessous. Continuer la lecture de « Forever Pavot, L’Idiophone (Born Bad Records) »

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Ride, Carnival Of Light (Creation, 1994)

C’est un disque peu remarquable à l’époque, enfin si, mais pour de mauvaises raisons, et d’ailleurs de concert, nous le détestons d’emblée. C’est peut-être la première fois qu’un groupe de notre génération veut grandir plus vite que nous, aller puiser dans les ornières du passé des choses dont nous n’avons pas immédiatement envie. Putain, le premier single (Birdman, rétrospectivement un chef d’œuvre) dure plus de huit minutes et pis que tout il y a Jon Lord de Deep Purple au clavier sur le premier morceau. Comment ont-ils pu nous faire ça, les salauds ? Comment Ride, le teen pop band, le My Bloody Valentine pour puceaux, ont-ils pu (nous) faire ce truc qui portera à conséquence ? Pourquoi ? ! Continuer la lecture de « Ride, Carnival Of Light (Creation, 1994) »

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The Tubs, Dead Meat (Trouble In Mind)

Attendions-nous quelque chose de Dead Meat, le premier album de The Tubs ? La réponse est non. Il y a encore quelques semaines, nous ne connaissions pas ce groupe londonien formé sur les cendres de feu Joanna Gruesome et signé depuis peu chez les chicagoans Trouble In Mind Records. (Lithics, Dummy, Melenas, En Attendant Ana). Est-ce que ce premier album donne toute satisfaction ? La réponse est oui, un grand oui même. Et c’est une grande surprise car la rencontre avec les chansons de ces quatre mousquetaires n’était pas évidente. Il faut en effet d’abord franchir la (mauvaise) surprise que constitue la pochette de ce disque. Cette dernière a le chic de refroidir toutes les personnes qui avaient des a priori sympathiques à propos du groupe. Une fois franchi ce cap, c’est la terre promise. En effet, les Tubs sont de vrais carnassiers, des hyènes musicales qui braconnent sur toutes les terres. Un peu de Commotions par ici, un peu de l’épatante compilation Strum & Thrum par là… Et surtout des guitares partout. Pour un résultat plus que maitrisé. Continuer la lecture de « The Tubs, Dead Meat (Trouble In Mind) »

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Climats #41 : Sam Burton, Colm Tóibín

Grêle en pleine nuit

Peut-on écouter Tom Verlaine en imaginant nos prochaines longues journées d’été ? Et The Jam sans vouloir danser – c’est possible ?

Climats met en avant disques et livres selon les aléas de la météo.
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Le retour du Roi

Le Roi, c’est l’étonnant duo qui réunit deux musiciens proches et qui ont commencé en même temps, croisant dans les mêmes eaux de l’ouest de la France. A ma droite, le poids lourd désormais, Katerine, tant aimé et qui, à force de comédies populaires au cinéma, pourrait facilement postuler à la personnalité préférée des Français, à mi-chemin entre Yannick Noah et Jean-Luc Godard. A ma gauche, un musicien plutôt de l’ombre, pointu, le culte Pierre Bondu, à qui K renvoie une sorte d’ascenseur amical, on l’imagine : ne jamais oublier ceux qui vous sont proches, faire profiter son entourage d’un peu plus de lumière, c’est sans doute les premiers commandements de la vie appliqués par n’importe quelle vedette plus intelligente et sensible qu’égocentrique. Continuer la lecture de « Le retour du Roi »

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Selectorama : Alice Butterlin

Alice Butterlin
Alice Butterlin / Photo : Morgane Samson

Dans la petite chronique dédiée aux Heures défuntes, premier ouvrage d’Alice Butterlin, Pauline Nuñez disait : « Ces Heures sont une série de 13 textes courts pétris de la volonté de s’emparer ce qui habite l’esprit et d’un certain empressement à les dire avec le cœur. Ils s’attachent chacun à faire le lien entre la chronique des hauts faits des hérauts de la pop culture (principalement musicale, mais pas que) et comment ces personnages, ces créatures quasi-déiques, ont envahi nos vies jusqu’à effectivement les transformer. » On y croise Elliott Smith, Nan Goldin, Kierkegaard, une famille Sims, les membres de la Process Church, des puces de sable géantes et des femmes devenues pierre. Nous avons eu envie de questionner l’autrice sur les quelques titres qui l’ont guidée, aidée, consolée, rassurée, exaltée lors de l’écriture de cette fiction. Continuer la lecture de « Selectorama : Alice Butterlin »

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Mozart Estate, Pop-Up! Ker-Ching! and the Possibilities of Modern Shopping (West Midlands/Cherry Red)

Faire part de ses impressions après une seule écoute, je vous le concède, ça n’est pas très sérieux. Mais voilà, ces réflexions sont sorties, à chaud, il y a déjà tant de choses à dire. On verra si c’est un grower, ce qui est possible, dans ce cas, on y reviendra, et d’autres auront d’autres choses à dire, en mieux sans doute. Alors, pour moi, le très grand disque de Lawrence (disons hors Felt/Denim pour segmenter un peu) c’est bien Tearing Up The Album Charts  qui est un enchaînement de superbes et puissants tubes d’un autre temps, et dans lequel on sent une urgence liée à une science de la chose musicale hors du commun. Continuer la lecture de « Mozart Estate, Pop-Up! Ker-Ching! and the Possibilities of Modern Shopping (West Midlands/Cherry Red) »

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Naima Bock, Giant Palm (Sub Pop)

Naima BockEn voilà un qui a pointé le bout de son nez à la dérobée : on cuisinait, ce qui occupe la plupart du temps, et un algorithme d’après-disque a glissé la chanson Working, et malgré un timbre de voix, un calme, une atmosphère, un composé de discrétion, on s’est regardé frappé d’évidence, on a lancé la première plage d’un disque – écouté deux fois à sa sortie d’une oreille très certainement très distraite –, on a plongé sans délai, et depuis Naima Bock et son premier album Giant Palm enchantent le début d’année.

Et le meilleur : ce disque aurait trente ou quarante ans au lieu d’un, on le trouverait aussi formidable. Continuer la lecture de « Naima Bock, Giant Palm (Sub Pop) »