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KRGA, Moi St. (Hoser Records)

KRGA, Moi St. (Hoser Records)Il y a quelque chose d’immédiat et d’infiniment attirant dans le premier album de Ryan Krga. Une indéfinissable familiarité qui, dès que l’on cherche à poser des mots ou des références sur ce premier sentiment irrépressible de sympathie et d’intimité déjà partagée, fait resurgir quelques traits étonnants qui rappellent un peu Liam Hayes, cette étoile mystérieuse et légèrement toquée qui traverse épisodiquement l’espace-temps de la pop haut-de-gamme. Au-delà même des coïncidences géographiques – Chicago où ils résident tous les deux – on croit discerner une certaine communauté d’inspiration dans ces deux volontés, certes distinctes, mais qui semblent tendre avec la même énergie farouche vers des points de fuite assez similaires. Continuer la lecture de « KRGA, Moi St. (Hoser Records) »

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Essaie de comprendre 8/8

Échantillons d’une histoire du label Lithium, prélevés dans l’édition spéciale du fanzine Langue Pendue #11, Les Années Lithium

Travailler sur le label Lithium, c’était approcher une grande partie de l’œuvre de Programme. Et avoir une nouvelle occasion de répéter mon admiration sans borne pour les musiques et les mots du duo Arnaud MichniakDamien Bétous. Si le premier m’avait précisé sans surprise et très rapidement qu’il lui serait impossible de répondre à mes questions, j’avais grand espoir de pouvoir échanger avec Damien Bétous, architecte des fresques sonores de deux disques majeurs, Mon cerveau dans ma bouche (2000) et L’enfer tiède (2002) et d’un appendice intrigant, Génération finale (2001), disponible gratuitement par correspondance auprès du label. Suite à la parution de son EP sur Bandcamp en 2017, j’ai écrit pour les amis de Musique Journal un texte sur cette œuvre discrète post Programme et Damien a écrit au journal qui m’a fait suivre. C’est durant le premier confinement que nous avons échangé par téléphone, longuement. Extraits. Continuer la lecture de « Essaie de comprendre 8/8 »

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Opal, Happy Nightmare Baby (SST Records, 1987)

Les rêves sont tissés du même fil que les cauchemars ; David Roback et Kendra Smith ont dû en éprouver la joie et la douleur conjointe pour écrire, composer et chanter ce titre sombre et énigmatique. Happy Nightmare Baby est une balade entêtante douce-amère où se mêlent la voix rocailleuse et suave de Kendra Smith, la guitare confuse et ralentie de David Roback et un clavier lancinant et spectral qui définira bientôt le style néo-psychédélique californien de Mazzy Star. Étonnante cantilène ressurgie de ma mémoire à l’annonce du troisième épisode de liberté conditionnelle… Continuer la lecture de « Opal, Happy Nightmare Baby (SST Records, 1987) »

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Dumb Train, Extra feeling / Bouge de là là (Too Good To Be True)

« Figée comme en décembre, j’essaie toujours qu’on s’entende, j’ai perdu l’envie de sortir, sérieux faut vraiment que je le sente, je me dis que c’est normal, c’est juste que je t’aime tellement, genre tellement » (extrait du titre Magmag)

Une entrée bénéfique dans une source de solution aqueuse à une température tropicale, entouré de montagnes glacées, c’est la sensation que l’on ressent en s’immergeant  dans ce disque : des basses nous secouent, des échos de voix dissimulées, des cling et des clang en stéréo et toujours ces rythmes fluides qui font bouger des hanches. Continuer la lecture de « Dumb Train, Extra feeling / Bouge de là là (Too Good To Be True) »

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Le club du samedi soir # 44 : La guitare à 12 cordes pt. 1 – Le temps des pionniers

Quelques secondes avant la prestation d’une virtuose de la harpe lors d’une édition des Victoires de la musique classique, Frédéric Lodéon avait lâché cette phrase en direct à la radio : « Vous savez ce qu’on dit des harpistes ? Ils passent la moitié de leur temps à s’accorder et l’autre moitié à jouer faux ! ». Tous ceux qui ont un jour eu une douze cordes entre les mains comprendront. Dieu merci, les pionniers de la douze cordes savaient (pour la plupart) s’accorder et ont su tirer le meilleur des possibilités de cet instrument au son carillonnant très typé.

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Matt Low – La Ruée vers l’or

Matt Low
Matt Low / Photo : Louise Courtial

S’il y a trois ou cinq personnes dont je suis proche dans la musique, Matt en fait partie.
Avant de le rencontrer, j’enregistrais des bizarreries sur un huit-pistes et je faisais des relevés de toutes les parties de toutes les chansons que j’aimais. Après échange de riffs de Think Tank contre riffs de Neil Young autour d’une bouteille de vodka sifflée à deux, on a filé dans la nuit de 2003 pour conquérir le monde les années suivantes, approximativement. Continuer la lecture de « Matt Low – La Ruée vers l’or »

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Dry Cleaning dans le TGV Chambéry-Challes-Les-Eaux / Paris Gare de Lyon

Un disque, un train.

Photo : Lisa Balavoine
[Chambéry]

 

Le train s’ébroue dans une ligne de basse. Pas de bol, je suis dans le sens inverse de la marche et je crains d’avoir mal au cœur si j’écris pendant le trajet. Ces derniers temps, j’ai souvent la sensation d’être encore toute petite, quand le moindre transport me rendait malade. Je ne sais pas si, au niveau équilibre, on peut être, avoir été, ne plus être, redevenir. Ceci dit, l’album ne dure que quarante minutes, alors ça devrait aller, il me faut plus de temps pour commencer à perdre pied. Continuer la lecture de « Dry Cleaning dans le TGV Chambéry-Challes-Les-Eaux / Paris Gare de Lyon »

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La grande librairie – Anne Brontë, André Téchiné, Cathedral Bells

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Les sœurs Brontë d'André Téchiné  : Isabelle Huppert, Isabelle Adjani et Marie-France Pisier.
« Les sœurs Brontë » d’André Téchiné : Isabelle Huppert, Isabelle Adjani et Marie-France Pisier.

Si, pour diverses raisons, je ne mets plus un pied en librairie actuellement, la librairie vient jusqu’à moi. Cette librairie est de taille moyenne, a la peau blanche, des cheveux noirs bouclés et possède un délicieux profil. Et je ne sais comment ma bienfaitrice s’y prend, quel tour de magie elle connait pour s’arrêter à travers champs et dégoter un livre, chaque jour. De vieux bouquins épluchés, jaunis ou étonnamment frais encore, dénichés ça et là chez d’obscurs bouquinistes ou dans d’isolées boîtes à livres. Continuer la lecture de « La grande librairie – Anne Brontë, André Téchiné, Cathedral Bells »