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The Orange Alabaster Mushroom, Space & Time (2000, Earworm)

The Orange Alabaster Mushroom Space & TimeLe psychédélisme a eu son heure de gloire, pendant quelques saisons, à la fin des années 60. Quelque part entre 1966 et 1969, les groupes se sont épris de mélodies orientales, LSD et autres orgues acides. Depuis, de nombreux candidats ont essayé de retrouver l’alchimie unique de cette époque. Certains de ces héritiers y sont parvenus, par exemple Rain Parade et Dukes of Stratosphear au début des années 80 ou encore The Orange Alabaster Mushroom, quelques temps plus tard. Nous sommes en l’an 2000, pas de bug informatique à l’horizon mais cette drôle de pochette aux couleurs vives, d’un orange pétulant. À première vue, il pourrait s’agir d’un visuel de teknival, tant ce champignon stylisée exsude de substances psychoactives. Une fois la cellule posée sur le vinyle, c’est pourtant une toute autre histoire qui se joue. Continuer la lecture de « The Orange Alabaster Mushroom, Space & Time (2000, Earworm) »

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Post Scriptum : The For Carnation

The For Carnation / Photo : Bandcamp
The For Carnation / Photo : Bandcamp

Deux ou trois choses d’importance encore… Je viens (avec une aide complice) de réaliser que l’illustration de la pochette était en fait une photo de la piscine intérieure du Hearst Castle, construction mégalomaniaque mais souvent magnifique le magnat de la presse William Randolph Hearst avait fait construire dans les années trente sur les hauteurs californiennes. Qui inspira Orson Welles pour ce que vous savez. Citizen Kane, Xanadu, Rosebud… On pourrait en tracer des lignes.

D’autre part, notre chef suprême vient de retrouver ma chronique originelle du disque parue dans la RPM en Avril 2000. Je n’en changerai même pas une virgule. Continuer la lecture de « Post Scriptum : The For Carnation »

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The For Carnation, s/t (Touch And Go / Domino, 2000)

The For Carnation

Comment s’y remet-on ? Comment reprendre la main quand on nous a bien fait comprendre qu’on avait fait mieux que les autres ? Qu’on avait potentiellement et absolument tout dit.

Ça n’a pas du être simple d’être Brian McMahan après 1991, après la dissolution de son groupe, Slint, et la sortie (posthume donc) de Spiderland, disque immense sur lequel j’ai à peu près tout dit ici. La légende voudrait qu’avant même la fin de l’enregistrement McMahan soit parti, on l’a dit pudiquement, « en maison de repos ». Puis ait repris soit ses études, soit une vie « normale ». C’est impossible. Alpagué par son vieux compère Will Oldham, il commencera par s’y remettre dans la première formation des Palace, faux frères mais vrais amis. Pas forcement le pied à l’étrier mais un peu poussé au derche par le succès persistant de son grand œuvre et la suggestion, suite à l’édition d’un faux nouvel Ep de Slint (les deux morceaux datent en fait d’avant l’enregistrement de Tweez, premier album lui aussi récemment réédité de la formation de Louisville, Kentucky) par Touch And Go, de donner suite, il reprend contact avec les autres. Mais ça ne pourra jamais s’appeler Slint, ce sera donc The For Carnation (parfois sans The, parfois sans eux), qui sort finalement un premier Ep, Fight Songs, en 1995 chez Matador. Continuer la lecture de « The For Carnation, s/t (Touch And Go / Domino, 2000) »

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Moloko : Le temps, c’était maintenant

Róisín Murphy et Mark Brydon / Moloko
Róisín Murphy et Mark Brydon / Moloko

À la charnière des XXe et XXIe siècles, il y eut une ribambelle de disques — ou de chansons et/ou remixes – qui ont définitivement démocratisé les influences de la house sur la musique pop (et vice versa). Entre l’inusable Missing d’Everything But The Girl, les productions de The Chemical Brothers ou les tics eighties de Jacques Lu-Cont (pour faire bref), il y eut aussi les deux hymnes lascifs et hédonistes signés Moloko. Derrière le nom emprunté à la boisson fétiche des très mauvais garçons d’Orange Mécanique, se cachaient depuis Sheffield, l’Irlandaise Róisín Murphy et l’Anglais Mark Brydon, bricoleurs de sons qui se sont retrouvés presque malgré eux sous le feu des projecteurs et des boules à facettes et paillettes. Alors que la chanteuse sort ces jours-ci un nouvel album épatant – le bien nommé Hit Parade – et que son ancien alter-ego a lui disparu des radars, retour en deux temps (une interview réalisée en l’an 2000 et la chronique par Estelle Chardac de la compilation Catalogue, parue en 2006) sur le parcours en dents de scie du tandem. Continuer la lecture de « Moloko : Le temps, c’était maintenant »

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Stranger Teens #23 : « Californication » par les Red Hot Chili Peppers

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

On est le 21 avril 2006, aux alentours de 8h30 dans la cour de mon collège de Haute-Savoie. J’ai 14 ans et ce matin-là, je suis surexcitée au moment de faire la bise à mes copines. Je leur raconte que la veille au soir, j’ai regardé en direct sur Canal+ un concert des Red Hot Chili Peppers à la Cigale. Attirée par la musique et les exclamations de mon père (toujours très expressif devant la télé), je m’étais timidement levée de mon lit pour le rejoindre au salon. Je n’avais vu que très peu de concerts, que ce soit en vrai ou à l’écran, et c’est avec une fascination immédiate et toute nouvelle pour moi que j’ai observé Anthony Kiedis, son look insensé, sa manière de bouger sur scène, puis John Frusciante, reprenant How Deep Is Your Love avec cette voix de fausset insoupçonnable. Continuer la lecture de « Stranger Teens #23 : « Californication » par les Red Hot Chili Peppers »

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Phoenix, United (Source, 2000)

Les souvenirs de Marc Tessier Du Cros, directeur artistique de leur label d’époque, Source

Ça a toujours été comme ça là-bas. Il suffisait d’une intro, d’un refrain, d’un gimmick, et bim, un peu comme dans la vie ordinaire d’ailleurs –, nous tombions en pâmoison. Le disque élu ne quittait dès lors plus la platine du bureau (ce n’est pas une image, il faut comprendre cette phrase dans son sens littéral), quelle que soit l’heure, quel que soit le jour – et celle ou celui qui avait l’effronterie de glisser un « encore ?!” en entrant prenait la porte sans autre forme de procès – je crois que plusieurs personnes pourraient toujours en témoigner aujourd’hui. Continuer la lecture de « Phoenix, United (Source, 2000) »

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Wookie, Wookie (S2S Recordings, 2000)

La dance music se prête historiquement mal au format album. Elle semble s’épanouir en maxi ou sur les mixes CD, désormais quasi-disparus. Logique si nous tenons compte de sa qualité première : elle est là pour faire battre le cœur des écumeurs de clubs et les garder le plus longtemps sur la piste. Cette fonctionnalité première du genre s’accommode ainsi difficilement d’un format porté par le jazz puis le rock, à partir du milieu des sixties. La narration n’est tout simplement pas la même. Wookie (2000), l’unique album de Wookie, est une des exceptions à cette règle. Continuer la lecture de « Wookie, Wookie (S2S Recordings, 2000) »

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The Nips, The Tits Of Soho (2000, Bovver Boot Company)

Crock of Glod, A Few Rounds With Shane McGowan, le documentaire consacré à l’inénarrable et génial leader des Pogues nous avait particulièrement tapé dans l’œil lors de la dernière édition du festival FAME en févier dernier. Dans ce récit de la vie chaotique de McGowan, réalisé d’une main de maître par Julien Temple, on avait pu apprécier l’évocation des débuts musicaux trop souvent ignorés du trublion irlandais. Car avant les Pogues, il y a eu The Nipple Erectors (littéralement les « dresseurs de tétons »), rapidement rebaptisés The Nips face aux réticences des salles de concert à programmer un groupe affublé d’un tel nom. Oscillant entre punk, big beat, power pop, garage rock et rockabilly, les Nips ont pondu quelques titres parfaitement percutants qui nous donnent un bel aperçu de l’ambiance musicale de la scène londonienne de la fin des années 70. Et c’est un réel plaisir de retrouver MacGowan dans un contexte différent de celui des Pogues et de constater que son énergie, sa coolitude et son authenticité étaient déjà entièrement présentes dès le début. Continuer la lecture de « The Nips, The Tits Of Soho (2000, Bovver Boot Company) »