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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE SEPTEMBRE 2024

Pour cette rentrée, on a monté à 38 le nombre de morceaux de cette playlist, autant vous dire qu’on frôle la fièvre. Sans vous en dévoiler le contenu que vous irez pécher sur vos plateformes, il y a ici un bon nombre d’artistes que nous défendons depuis les débuts de section26 et même avant parfois, dans notre ancienne maison de papier. Chérissez-les autant que nous, achetez leurs disques, et allez les encourager en concert, c’est important pour leur devenir.

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer ou Spotify.
NDLR : les playlists créées sur les plateformes ne comportent pas l’intégralité des titres de la sélection commentée ci-dessous.

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Selectorama : Nonstop

Nonstop dans son clip Crocodile Gandhi / capture YouTube
Clip du morceau Crocodile Gandhi / capture YouTube


« Un Français sur quatre s’insulte devant la glace
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Frédo Roman, tchatcheur énervé du sud-ouest, remet des pièces dans sa machine à mots pour la quatrième fois en vingt ans. Après l’inaugural et séminal Road Movie en béquilles (2005), sa suite J’ai rien compris mais je suis d’accord (2009), le retour après une longue absence Zyklon Bio (2021), voici Alien au pays des aliénés, qui sort aujourd’hui.  Moulin à paroles, lance-flamme verbal, mitraillette à expressions, pistolet à phrases choc, Nonstop est de retour pour de bon. Derrière une nouvelle pochette monstrueuse et colorée dessinée par Blanquet (un fidèle du groupe), se cache le monde mental fourmillant de Frédo Roman, mis en musique par lui-même, son comparse Renan Guilcher et Richard Roman, le frère, ex Diabologum pour le coup, à la basse. En fan hardcore du slam eschatologique à accent prononcé du Toulouse 2000 (les racines Programme & Expérience), autant dire qu’on est aux anges.  Même si le monde s’est depuis peu à peu transformé en une version des pires visions de Frédo, Michniak ou Cloup, c’est avec un plaisir non dissimulé qu’on replonge, histoire de trouver un sens dans tout ce bordel, jouir de cette absurdité, pleurer de ce délire, et pourquoi pas en rire comme jamais en un grand éclat (d’obus). Continuer la lecture de « Selectorama : Nonstop »

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The Waeve : « Il y a un sens aigu de paranoïa, de menace et d’anxiété dans notre album »

The Waeve / Photo : Alain Bibal
The Waeve / Photo : Alain Bibal

Plutôt que d’être l’année de Blur, 2023 aura surtout été l’année de Graham Coxon. Il a non seulement réussi à revoir son approche de la guitare sur The Ballad of Darren sans faire perdre son identité à Blur, mais il a sorti un des meilleurs albums de sa carrière avec The Waeve, groupe qu’il a formé avec sa compagne Rose Elinor Dougall. A peine plus d’un an après sa sortie, le duo nous offre le tout aussi captivant et inclassable City Lights sur le label Transgressive. Car The Waeve aime se perdre sur les routes sinueuses, et voir où cela va les mener. Plus ambitieux et plus direct que leur album éponyme, City Lights pourrait dérouter par ses chansons qui empruntent plusieurs directions en l’espace de quelques minutes, mais il n’en est rien. Leur force est de réussir à captiver l’auditeur grâce à un sens aigu de la mise en scène. Sans oublier des mélodies obsédantes malgré leur aspect parfois crasseux. On peut aisément imaginer cette musique complexe à créer. Ce n’est pourtant pas l’impression que donnent Rose et Graham lors de l’entretien qui suit. Composé lors de leurs rares moments libres, City Lights est né d’un besoin de repousser leurs limites communes par un ping-pong créatif, chacun répondant aux idées de l’autre, ce qui a rapidement donné naissance à ces dix titres surprenants. Rose et Graham évoquent en détail la naissance de ce nouvel album et reviennent également sur la naissance du groupe et la difficulté de sortir leur premier disque alors que le rouleau compresseur Blur sortait un nouvel album et tournait sans cesse. Continuer la lecture de « The Waeve : « Il y a un sens aigu de paranoïa, de menace et d’anxiété dans notre album » »

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Oublie la rentrée avec SCHØØL

SCHØØL en showcase au Fugazi à Paris / Photo : Maud Taylor
SCHØØL en showcase au Fugazi à Paris / Photo : Maud Taylor

La semaine dernière, le Fugazi, un bar du onzième, mélangeait les publics, entre faune indie et poseurs de la fashion week. Terrasse à ras-bord et intérieur bondé pour un petit concert donné par un groupe qui sort à peine de l’œuf, SCHØØL. Quelques têtes connues sur scène cependant : Francis Mallari au chant et à la guitare (Rendez-Vous) côtoie Erica Ashleson (Special Friend, Dog Park, Eggs) à la basse, Jack Moase (Liquid Face) à la guitare et Alex Battez (Marble Arch) à la batterie. On peut se demander s’ils ne sont pas ceux que l’on retrouvera vite estampillés du sceau de l’exclu dans d’autres médias (Mea Culpa : on l’a déjà fait, mais on décide d’arrêter cette stupide chasse à la nouveauté qu’on ne préconise plus depuis un certain temps dans nos colonnes), et bookés à la hâte dans des events sponsos avant de laisser leur place à d’autres nouveaux venus. Mais lorsque le quatuor lance ses mélopées saturées aux tempos lents, on dresse l’oreille. Et lorsqu’on nous dit qu’ils sont inspirés par des groupes 90s de shoegaze comme Swirlies ou Drop Nineteens, on se laisse vraiment emporter par cette expression familière. Voici un clip tourné cet été à Berlin par Francis Mallari et Ludovic Azemar, dernier arrêt avant un album plus tard dans l’année chez Géographie (Marble Arch, Dog Park). Continuer la lecture de « Oublie la rentrée avec SCHØØL »

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Sous Surveillance : Adam El Mutant

Adam El Mutant / Photo : Baptiste Okala
Adam El Mutant / Photo : Baptiste Okala

Cet été, on a croisé le chemin de ce jeune gars de 25 ans, originaire d’Amiens, tombé dans la musique très tôt, à l’âge de 7 ans. Sur scène, Adam joue une bedroom pop extrêmement attachante, où il accompagne sa voix veloutée d’une guitare sensible. Des compositions travaillées chez lui, dans son petit studio à Lille, qu’il a eu envie de développer en groupe avec deux amis. Il y a une certaine timidité chez lui, qu’il franchit allègrement sur scène en donnant beaucoup de lui-même à travers ses compositions mélancoliques où on sent l’influence de Kevin Morby ou Mac DeMarco, avec une petite pincée de poésie psyché.

Qui ?

Adam El Mutant : guitare, chant ; seul ou en groupe avec…
Charles Schreiber (Last Night We Killed Pineapple / Rainville / Marco Lionel) : batterie
Mathilde Thiney (MegaSurf) : basse

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Les Freluquets, La Débauche (Rosebud, 1990)

Faire de la pop à guitares a toujours été un sacerdoce en France. Née sous une mauvaise étoile, la musique électrique hexagonale a toujours du lutter pour exister et se faire une petite place sur les ondes des transistors. À chaque époque ses déboires, mais aussi ses vaincus magnifiques emportés par leur enthousiasme, prêts à en découdre pour déjouer l’oracle. Parmi eux, Les Freluquets tiennent une place de choix. Originaire de Perpignan, le groupe indie-pop publie De Nos Jours, un premier 45 tours en 1987, suite à tremplin organisé par une radio locale (RMS) et le disquaire Lolita. Les Freluquets s’inspirent des formations britanniques C86 de l’époque (Razorcuts, Chesterfields, etc) mais s’expriment en français, un choix délibéré, pour exprimer au plus juste [leur] humour et [leurs] préoccupations*. Continuer la lecture de « Les Freluquets, La Débauche (Rosebud, 1990) »

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J’entends mieux la guitare

En Attendant Ana, hier soir à Bagnolet / Photo : TS
En Attendant Ana, hier soir à Bagnolet / Photo : TS

Un concert, c’est quoi, en fait ? Une émotion musicale vécue dans l’obscurité face à un artiste livré à lui-même. Finalement, on s’en fout un peu du cadre. Il est parfois même plus vibrant de réduire un peu plus la distance entre l’artiste et nous-mêmes, la team premier rang acquiescera d’office. Cette année, j’ai eu la chance de voir des concerts dans des tout petits endroits, souvent alternatifs aux salles traditionnelles. Une maison familiale dans un quartier isolé de Rouen, un garage donnant sur un jardin (celui de mon ami Viktor, dans son épicerie / bar  Les Ronches), un local dans une zone commerciale (Strasbourg et son légendaire Diamant d’Or), la terrasse d’une barge, et d’autres encore. Hier soir, dans un loft à Bagnolet, deux des groupes les plus doués de la région (En Attendant Ana et Nick Wheeldon avec le violon céleste de Thomas Carpentier) entourés de fleurs géantes en papier crevaient le cœur d’une bonne cinquantaine de spectateurs. Continuer la lecture de « J’entends mieux la guitare »

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Tindersticks : « L’état d’esprit post-punk est toujours présent en nous »

Tindersticks / Photo : Neil Fraser
Tindersticks / Photo : Neil Fraser

On reproche souvent à Tindersticks, depuis maintenant plus de trente ans, de sortir des albums de qualité qui peuvent lasser de par leurs similitudes. Cela ne pourrait pas être plus éloigné de la réalité. Il suffit de comparer The First Tindersticks Album (1993) et leur dernière sortie, le très réussi Soft Tissue. Entre soul 70’s et ambiance morne de fin de soirée, Soft Tissue continue d’explorer un univers singulier et toujours aussi captivant. Car Tindersticks ne ressemble à aucun autre groupe, greffant toutes les expérimentations possibles autour d’une des sections rythmiques les plus solides du cercle indépendant. Si les expérimentations sont toujours présentes sur ce nouvel album, le côté plus dépouillé et les arrangements chaleureux, proches du live, de Soft Tissue en font une excellente porte d’entrée pour ceux qui connaissent peu ou mal le groupe. Et pourtant, comme nous l’explique Stuart A. Staples dans cette interview, Soft Tissue aurait très bien pu ne pas voir le jour. Les motivations en interne et les difficultés économiques post Covid rendant tout projet compliqué, le groupe s’est simplement rendu en studio juste pour voir ce que ça donnerait. C’est sur ce parcours compliqué, et la surprise de prendre un énorme plaisir à rejouer ensemble que revient Stuart A. Staples dans un entretien sans filtre. Continuer la lecture de « Tindersticks : « L’état d’esprit post-punk est toujours présent en nous » »