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Les Lullies, Mauvaise Foi (Slovenly)

En octobre dernier sortait la compilation Nuits Blanches chez les activistes marseillais de Lollipop records (Sunsick, This Is Pop). Initiée par Thibault Sonet (T.Boy), bassiste des Lullies, l’album offre le panorama d’une certaine scène rock underground française. Les Lullies ont ainsi réuni autour d’eux des groupes tels que Pogy et les Kéfars, Asphalt, The Suttles, Alvilda ou encore Food FightNuits Blanche dialogue, à distance, avec Snapshot(s) (1983). Au-delà de constituer deux instantanés du rock français qui ne passent pas à la télé, les deux compilations se partagent entre groupes francophones et anglophones et naviguent dans des esthétiques proches, entre garage, punk et powerpop. Continuer la lecture de « Les Lullies, Mauvaise Foi (Slovenly) »

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Sensibles, une histoire du R&B français, de Rhoda Tchokokam (Audimat)

C’est peu à peu que se construit un corpus autour de l’histoire des musiques francophones. Nation de critiques plus ou moins prestigieuses, les communautés journalistiques  se sont souvent concentrées à passer aux cribles les musiques du monde, et plus particulièrement anglo-saxonnes. On pourrait dire que s’est amorcé un petit retour de manivelle vers les histoires intérieures – même si on verra qu’elles réinterrogent constamment quelque part les notions de frontières, et on en est pour le moins heureux, il n’est pas question ici de cocoricoter, que ce soit dit une bonne fois pour toutes – qui racontent notre quotidien musical, notre environnement sonore – depuis disons les années 60 et l’avènement du rock’n’roll. Continuer la lecture de « Sensibles, une histoire du R&B français, de Rhoda Tchokokam (Audimat) »

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Arthur Russell, Picture of Bunny Rabbit (Audika)

Ce n’est plus de la musique, mais la matière même des émotions, un écho permanent de ce qui se passe en nous – et en lui, et la façon dont tout cela se répond, avec les années de distance, le disque qui tourne dans la pièce et la manière sans concession de créer en musique, voix et violoncelle et échos à bande, une entité qui relève de l’abysse totale, comme si un tourbillon entraînait au plus profond des sentiments un mélange fragile de mélodies et d’harmonies, de réverbérations nocturnes, de paroles qui disent un amour, une relation, relatent des scènes de vie où le banal côtoie la jalousie côtoie la timidité côtoie l’impossible côtoie la gêne côtoie l’émerveillement côtoie la joie côtoie l’allégresse élégiaque d’un instant vite tu vite disparu. Continuer la lecture de « Arthur Russell, Picture of Bunny Rabbit (Audika) »

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Sparklehorse, cet homme nommé cheval

Mark Linkous / Sparklehorse
Mark Linkous / Sparklehorse

Alors que doit sortir en septembre prochain un album inédit de Sparklehorse, Bird Machine – supervisé par Matt Linkous, frère de…, et sa femme Melissa –, souvenirs d’une première rencotre avec ce génie cabossé. C’était au siècle dernier… C’était même au mois de mai 1998. Une chaleur folle, et la photographe Mélanie Elbaz, enceinte et presque sur le point d’accoucher, m’accompagnait pour ce qui était peut-être son premier voyage de presse RPM. Londres respirait au ralenti, la France n’était pas encore championne du monde et je ne pouvais certainement pas deviner que je vivrais un jour en Auvergne où j’exercerais les activités d’enseignant – et aussi de barman aux Vinzelles. Je pensais d’autant moins à l’avenir que le présent était bien plus que suffisant : j’étais payé pour rencontrer des personnes qui me transportaient – héros d’adolescence ou nouveaux maitres d’une scène en perpétuelle (r)évolution. Parmi ces derniers, Mark Linkous était l’un des plus mystérieux – et l’un des plus admirés, par Radiohead en tête. Un charisme bohême désarmant, un parcours déjà accidenté – au propre comme au figuré – et des chansons enregsitrés sous le nom de Sparklehorse dont la beauté noire laissait planer quelques doutes quant à la notion d’espoir… Pourtant, en ce jour de printemps étouffant, je n’aurais jamais imaginé la destinée que se réservait cet homme au sourire bancal et aux rêves de normalité. Malgré son overdose qui l’avait condamné à la chaise roulante durant six mois, je ne pensais pas qu’un jour de fin d’hiver 2010, il se tirerait une balle en pleine poitrine. Il a visé le cœur. À l’image de ses chansons… Continuer la lecture de « Sparklehorse, cet homme nommé cheval »

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Pearl & The Oysters, Coast 2 Coast (Stones Throw Records)

Quatrième album de Pearl & The Oysters depuis leur essai inaugural en 2017 : le duo franco-américain a parcouru un sacré chemin en six ans. Démarrée à Gainesville en Floride, l’aventure s’écrit désormais à Los Angeles. Cette nouvelle vie s’accompagne aussi d’un nouveau label. Juliette Pearl Davis et Joachim Polack rejoignent ainsi Stones Throw. La structure, après avoir été un pilier du rap indépendant, s’aventure désormais régulièrement dans les terres pop. Les voisins de Pearl & The Oysters se nomment en effet Mid High Club, Benny Sings, Jerry Paper ou Stimulator Jones. Dès la couverture, signée par l’illustrateur indonésien Ardhira PutraCoast 2 Coast nous embarque dans un voyage nostalgique et rétro-futuriste, quelque part entre un vinyle de yacht-rock et une cartouche de Mega Drive. Continuer la lecture de « Pearl & The Oysters, Coast 2 Coast (Stones Throw Records) »

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RVG, TGV émotionnel

RVG

La musique, c’est aussi des rencontres. Rencontrer la musique de Romy Vager, la patronne de RVG (Romy Vager Group), c’est peut-être une des plus belles rencontres de ces dernières années. En 2017, cette Australienne avait publié de manière assez confidentielle le premier album de son groupe, A Quality Of Mercy. Avec le recul, on comprend que tout est déjà en place. Il y a cette voix magnétique qui déraille si besoin et cette mise en avant prodigieuse des guitares. Disciple de l’école australienne (The Go-Betweens, The Apartments), Romy Vager a séduit tous les fans des Throwing Muses et Fat Possum qui décide de publier ce premier album. Continuer la lecture de « RVG, TGV émotionnel »

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Objets du délit #2 : Prends le temps d’écouter, Chiens de Faïence, Patrick Lombe & Félon

Des objets musicaux comme s’il en pleuvait dans ma boîte aux lettres…

Comme vous ne suivez pas tout ce que j’écris pour Section 26 – si, si, je vous vois dans le fond de l’internet, près du serveur qui chauffe – la semaine dernière, j’avais employé les mots de « littérature grise fluo » à propos des livrets qui accompagnent les CD. Ça m’est resté en tête, je trouve l’expression super, modesto mio. De la littérature grise fluo, j’en ai reçu, cette semaine, par la Poste – il faudra que je parle un jour de mon rapport à cet ex-service public incroyable, les « PTT« , j’en profiterais pour parler des impôts aussi, comme quoi, depuis que je suis petit, je n’ai jamais entendu un homme politique parler des impôts en bien. Et c’est désastreux, selon moi. Continuer la lecture de « Objets du délit #2 : Prends le temps d’écouter, Chiens de Faïence, Patrick Lombe & Félon »

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Never Be A Punching-Bag For Nobody, de Naomi Yang (2023)

Quand j’ai connu musicalement Naomi Yang, elle jouait dans le groupe Galaxie 500. J’avais commencé par la fin, puisque j’avais acheté à la Fnac de la Maison Rouge à Strasbourg, l’album This Is Our Music, leur dernier, avant que Dean Wareham ne prenne la poudre d’escampette pour fonder Luna, et laisse en plan le couple Damon Krukowski et Naomi Yang, donc. Pas grave, ils vont masteriser ce moment en fondant d’abord Pierre Etoile pour un unique et toujours magnifique EP 3-titres (sur Rough Trade), puis plus sérieusement Damon & Naomi. Continuer la lecture de « Never Be A Punching-Bag For Nobody, de Naomi Yang (2023) »