
Il y a bientôt une quinzaine d’années, j’ai découvert à ma grande surprise que Toulouse n’était pas seulement le chef-lieu du ska festif et de la chanson française dite engagée mais qu’elle abritait aussi nombre de groupes pop des plus distingués. Certes, dans les années 1990, Diabologum avait su attirer l’attention sur le « païs » de Claude Nougayork, mais j’avoue qu’une décennie plus tard, je ne m’étais pas attendu à voir surgir de la ville rose des formations vouant un culte aux Television Personalities, à Beat Happening, aux productions de Flying Nun Records ou ne jurant que par le krautrock. Aujourd’hui, personne ne peut ignorer que Toulouse compte une scène hyperactive, des associations incontournables, des labels exigeants et des disquaires pointus qui méritent qu’on s’y intéresse d’un peu plus près. Continuer la lecture de « Ici, c’est Toulouse »

Par réflexe œdipien, il est souvent question de rejeter les goûts des parents à l’adolescence et se plonger à corps perdu dans une musique qui, si possible, emmerde les vieux. Cette tradition a certainement perdu du poil de la bête dans certaines familles où le rock / metal s’est transmis de génération en génération mais il y a toujours quelque chose de viscéral à s’opposer symboliquement à ses géniteurs, et quoi de mieux que de le faire à travers les œuvres culturelles ?
S’il ne s’agit pas de reprendre toute une dialectique opposant l’inconséquent à l’important, laissez-moi toutefois en dire deux mots. Polarisés depuis quelques années autour de disques intello et glitchy, les maîtres du bon goût américains nous ont appris à nous intéresser entre une ou deux heures aux artistes qui, selon les formules, révolutionnent la pop, l’emmènent là où elle n’avait jamais été, métabolisent la culture etc. Ce sont des disques importants et j’opine dans les dîners. « Ah oui Yves Tumor, Billie Eilish, passionnants, oui. »


