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I Like 2 Stay Home #8 : Hosono Time

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Folk, easy listening, synthpop, ambient, techno kayô, city pop, loudge : des brises tropicales des années 70 aux synthétismes futuristes ahurissants des années 80 et 90, la discographie d’Haruomi Hosono s’étire en tache d’huile, d’une obsession à l’autre, laissant dans son sillage des merveilles par paquets. Bref tour d’horizon de la carrière d’un type qui semble derrière tous les meilleurs coups de la pop japonaise, aussi bien en solo, avec ses divers groupes (Happy End, Tin Pan Alley, Yellow Magic Orchestra…) ou derrière les manettes pour différents artistes, dont ceux de son label Yen Records. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #8 : Hosono Time »

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#7 : Orchestre Les Kilt’s, Jerk Bastos (Bastos, date inconnue)

Bastos sous le cendrier.
Bastos sous le cendrier.

Au matin du 7ème post le confiné éprouva le besoin de faire une pause. Sur le sol de la grotte-bureau s’étalait une sélection mouvante de 45 tours devant laquelle il ne cessait de tergiverser. L’idée d’un combo Teenage Filmstars / Missing Scientists l’avait effleuré, vite rattrapée par l’envie de lever le coude avec Will Oldham, avant que s’impose le Adieu Paris des Fils de Joie, momentanément. Ou alors les Specials ? Et pourquoi pas Saint Etienne, Unrest, Kid Pharaon & The Lonely Ones, les Nails ? Sans oublier le fameux disque volé qui, pris au pied de la lettre, autorisait un post à la Poe. La plupart de ces choix flattaient sa veine potache. Il craignait que celle-ci change de braquet et lance une échappée qu’il aurait du mal à contrer dans ce tour du sillon en 45 jours qu’il s’était imposé. Le texte consacré aux Tindersticks, écrit comme dans une parenthèse enchantée, avait suscité quelques retours. Il en avait été touché mais devinait, et c’était là une sensation à la fois amère et rassurante, qu’il ne ferait pas mieux, du moins pas dans cette configuration quotidienne à flux tendu. Continuer la lecture de « #7 : Orchestre Les Kilt’s, Jerk Bastos (Bastos, date inconnue) »

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Le plus simple appareil, Instant chaviré (Scum Yr Earth)

«  La présence des autres rend tout facile, nous nous sourions entre deux rires, le brouhaha berce nos rêves et nous voulons être seuls, mais l’absence des autres rend tout fragile, nous nous évitons entre deux rires, le silence disperse nos rêves et tu voudrais rester seule »

Mesurer l’importance d’un groupe est compliqué : dans le cas d’un groupe aussi furtif que Le plus simple appareil, ça devient même un véritable casse-tête. Géographiquement, le trio, récemment ramené à son noyau familial, deux frères, est isolé. Pas simplement par le fait qu’il ne développe aucun contact avec quelque scène que ce soit, au niveau national, ni dans sa ville, Strasbourg, dont il est pourtant l’un des plus constants et fervents habitants. Isolé, L+SA l’est aussi à plus grande échelle, absent des circuits souterrains, des fanzines, de la presse. Invisible. Il fut bien question dans les années 1990 d’une rumeur de rapprochement vers un label en vue, mais le temps a passé, le label a disparu et personne n’est vraiment plus là pour témoigner. Isolée, l’entité l’est aussi du public, si ce n’est une série de concerts mémorables en appartements au tournant des années 2000, dans une époque où personne n’était vraiment équipé pour immortaliser ces moments. Isolé et réticent jusqu’à l’obsession à se voir figé à jamais sur un support qui lui échapperait, le groupe, presque malheureux, doit bien se rendre à l’évidence que ses chansons lui échappent et circulent sous le manteau. Continuer la lecture de « Le plus simple appareil, Instant chaviré (Scum Yr Earth) »

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I Like 2 Stay Home #7 : Gabi – Für immer

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.
Ce soir, hommage à la voix de DAF.

Gabi Delgado disparait à l’âge de 61 ans et n’arpentera plus les scènes auprès de Robert Görl, son partenaire au sein de Deutsche Amerikanische Freundschaft. Si Daniel Miller avait signé Gabi et Robert sur Mute en 1980 pour ce qui deviendra la première référence STUMM 1 de son balbutiant label, c’est la trilogie enregistrée par le génial Conny Plank entre 81 et 82 qui fera d’eux des pop stars, au grand dam de Miller, et portera les germes d’une certaine musique électronique européenne – un certain Martin Gore ne s’étant jamais vraiment remis de sa découverte des deux Allemands. Les albums successifs Alles Ist Gut, Gold Und Liebe et Für Immer répandent un parfum sulfureux sur les charts anglais ou en couverture du NME, avec les paroles ambigües de Gabi et les rythmes démoniaques de Robert, le sexe et les totalitarismes, l’hédonisme et l’urgence. Le duo iconique avait déjà tout dit et se sépare une première fois, avant un revirement disco bariolé au milieu des années 80 qui déroutera leurs fans les plus inconditionnels. Les incarnations méconnues de Gabi Delgado avec Saba Komossa sur son label Delkom accompagneront le mouvement techno au début des années 90, et les reformations successives de DAF ces vingt-cinq dernières années n’ajouteront rien à la gloire du duo, mais permettront aux plus jeunes d’assister à leurs performances physiques. La voix de DAF s’est tue, mais Section26 vous propose de découvrir une sélection des titres emblématiques de la discographie de Gabi Delgado, de DAF, bien entendu, à des projets plus confidentiels mais tout aussi précieux.

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#6 : Ladies Who Lunch, Kims We Love (Grand Royal, 1995)

Ladies Who Lunch dans la raquette.

« Je me ferais bien un petit simple dames », lança-t-elle, mutine, alors que, un verre de rhum vieux à la main, j’avais retrouvé ma position préférentielle sur le canapé du salon et visionnais Double Messieurs, de Jean-François Stévenin, starring l’immense Yves Afonso. Il va de soi que ma tournure d’esprit biscornue m’a immédiatement fait emprunter la voie du double sens à connotation sexuelle, avant de me raviser et de reconnaitre que le seul désir ici exprimé était celui d’assister à une manifestation sportive ou d’échanger quelques balles. Dans un cas comme dans l’autre, autant appeler SOS Terre battue. Il y a bien un court mal entretenu à l’autre bout du village, mais avec tout ce qu’on entend aux infos, je l’imaginais encerclé d’un régiment de militaires en armes. Continuer la lecture de « #6 : Ladies Who Lunch, Kims We Love (Grand Royal, 1995) »

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Who the fuck are you Baxter ?

Baxter Dury
Baxter Dury au Silencio, ce soir-là / Photo : Hannah Molin Delafosse

La dernière fois que je t’ai vu Baxter, c’était au Silencio, tu portais un tee-shirt qui avait dû être blanc et dans lequel tu avais sué, tu buvais une bière au bar avec ton copain Jarvis et tu n’en avais rien à foutre que je me tienne debout devant toi. C’était l’année dernière, il faisait chaud sous les lumières artificielles du club lynchien et partout ailleurs, les peaux collaient, les regards brûlaient, ce n’est pas à toi que je vais apprendre ça, la nuit ça te connaît. Je ne sais pas exactement quand tu es devenu celui que j’aime appeler l’homme-fantasme, Baxter, mais ça fait un petit moment que ça dure entre toi et moi. C’est que je suis fidèle et je me faisais une joie d’aller te revoir bientôt sur scène, pour la cinquième ou sixième fois, quand on aime on ne compte pas. Continuer la lecture de « Who the fuck are you Baxter ? »

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I Like 2 Stay Home #6 : NZ Alert

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Balade dans une vieille Holden le long de la côte de Christchurch à Invercargill en passant par Dunedin … La Nouvelle-Zélande en 26 titres, qu’on dédie à la mémoire de Peter Stapleton (The Terminals, The Pin Group, Dadamah…) disparu il y a deux jours le 21 mars, en souvenir des années passés au lycée à écouter sa musique.

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#5 : Tindersticks, We Have All The Time in The World (Clawfist, 1993)

Tindersticks sur canapé.
Tindersticks sur canapé.

Si j’ai pris pour habitude de me lever tôt et dormir peu (et mal), j’ai toujours eu cette propension hautement revendiquée à la glande et à la procrastination. Vite lever le pied, remettre au surlendemain, rechigner devant l’effort et refuser l’obstacle sont des compétences qui n’ont plus de secret pour moi. Après avoir longtemps sinué en dilettante entre droit à la paresse (Paul Lafargue) et éloge de l’oisiveté (Bertrand Russell), j’avais à la fin du siècle dernier pensé trouver dans l’oblomovisme une voie à emprunter. A l’origine de ce néologisme, Oblomov, un roman de l’écrivain russe Ivan Gontcharov, publié en 1859, et adapté au cinéma (c’est par ce biais que j’en ai d’abord eu connaissance) par Nikita Mikhalkov en 1980, du temps où le cinéaste et son œuvre n’étaient pas encore devenus totalement infréquentables. L’oblomovisme, quand les écoles ont fermé et que le repli s’est opéré, a fait retour, grattant insidieusement à la porte du foyer. On s’imaginait aisément, débarrassé de toute obligation, de tout horaire, se lover dans la contemplation et l’abstinence de décision, avachi dans le canapé. C’était là un art de vivre des plus tentants, à cela près qu’il se pratique seul (et pas avec deux gamins dans les pattes), qu’il baigne dans une profonde mélancolie (ce n’est pas vraiment le moment opportun) et qu’il demande beaucoup, beaucoup trop d’attention pour être mené à bien. Et puis traîner toute la journée en savates et robe de chambre, très peu pour moi. Quitte à ne rien faire, autant le faire bien. Et avec un minimum d’élégance. Continuer la lecture de « #5 : Tindersticks, We Have All The Time in The World (Clawfist, 1993) »