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quotidien pop moderne since 1991
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En 2019, Nicolas Jublot, programmateur affûté au Point Éphémère à Paris, décidait de monter un label, Géographie. Première signature dans la foulée, le second album des très remarqués Marble Arch, Children of the Slump. Cinq ans plus tard, il a déjà une belle brochette indie pop à son actif : Paper Tapes, Born Idiot, Good Morning TV, Bad Pelicans… Deux groupes ont rejoint la maison cette année, relançant de manière impromptue mais réjouissante les activités du label. Dog Park, qui depuis a joué maintes fois dont une scène de taille, et SCHØØL, avec au micro Francis Mallari de Rendez-Vous et Erica Ashleson (Special Friend, eGGs). Sans compter les nouveaux venus Disarme, Logiciel (ex Jakju) ou Marcel. Une esthétique de label qui s’échappe un peu des sentiers battus de l’indie pour ouvrir le champ des possibles avec un peu plus de perspective. Alors qu’il fête ces jours-ci les cinq ans du label aux Bars en Trans de Rennes, il s’est volontiers prêté au jeu du Sélectorama et nous balance dix morceaux qui comptent pour lui. Et comme il n’est pas du genre à lésiner, il nous gratifie même d’une généreuse playlist au nom ultra intrigant : Jukebox Planisphere.
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If it be your will.
« Si telle est ta volonté. »
C’est ainsi que Leonard Cohen conclut la difficile deuxième période de sa carrière dite « des désamours », qui a succédé à la lune de miel entre le poète et son public, à sa bohème élégante mais sincère, inattaquable géographiquement — le Chelsea Hotel et Hydra avant l’arrivée de l’électricité sur l’île, qui dit mieux ? — et artistiquement — les recueils, le roman, puis les trois premiers albums, inattaquables — trop noirs ? Inattaquables.
Ces fameux trois albums inauguraux qui captivent d’emblée l’Europe alors que ce sont ceux qui rêvent encore d’Amérique, qui deviennent des tables de la Loi, des mesures de toute chose folk, de tout arrangement – et très vite, dès Songs of Leonard Cohen, qui deviennent des prisons. Cohen lors de ses premières tournées, malgré toutes ses tentatives de sabotage — concerts sous LSD, chevaux, impréparation, empathie —, peine sous le poids des mots ravivant soir après soir les passés et les morts — père, amours, etc. —, sous le poids des attentes, sous le poids de la perfection qu’il atteint quand il fait sans essayer d’être. Un poids sous lequel Bob Dylan, d’un cuir plus solide, a déjà craqué et s’est enfui avant de réapparaître autre, tout autre. Continuer la lecture de « Leonard Cohen, Various Positions (CBS, 1984) »
Depuis 2019, Kit Sebastian construit une délicate discographie. Melodi (2021) succéda à Mantra Moderne (2019). Le groupe londonien ajoute ces jours-ci un troisième joyau à leur couronne déjà bien garnie. Toujours composé du musicien anglais multi-instrumentiste Kit Martin et de l’artiste chanteuse turque Merve Erdem, Kit Sebastian change de label mais certainement pas son propos. D’abord domicilié chez les têtes chercheuses de Mr Bongo (SOYUZ, Project Gemini, Sven Wunder, Marxist Love Disco Ensemble), le duo est désormais hébergé chez Brainfeeder (Thundercat, Louis Cole, Mr. Oizo), le label californien créé par Flying Lotus qui travaille main dans la main avec les vétérans de Ninja Tune. New Internationale (2024) reprend ainsi l’histoire à l’endroit où ses prédécesseurs s’étaient arrêtés. Continuer la lecture de « Kit Sebastian, New Internationale (Brainfeeder) »
Novembre, ce mois coincé entre la queue de comète de la rentrée et la précipitation annoncée des fêtes. Novembre, où on se rend compte d’un besoin de se recentrer, de se ressourcer alors que le froid revient. Pour aller dans ce sens, voici une sélection qui ira autant chercher dans les recoins de l’internationale pop (française, anglaise, américaine, ibérique…) que parmi ceux qui ont compté jadis et qui comptent toujours (Kim Deal, Julian Cope, Brigitte Fontaine), ou encore auprès de ceux dont vous n’avez sans doute jamais entendu parler. Tout le paradoxe réjouissant de section26.
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Tout n’est pas perdu pour le rock hexagonal. Les Rennais de Food Fight nous l’avaient déjà démontré en 2021, année de la sortie de leur E.P. éponyme, sur lequel apparaissait le titre-phare Shenanigans, qui nous avait bigrement enthousiasmés, laissant entrevoir un futur prometteur pour le groupe. Trois ans plus tard, après avoir sillonné la France en long en large et à travers, le quatuor vient tout juste de sortir son premier album, Zeitgeist Impressions, généreux en riffs et en mélodies accrocheuses. Cultivant sans vergogne l’imaginaire mod, biberonnés à la power pop de la fin des seventies, les quatre Bretons pourraient tout aussi bien être brittons. Continuer la lecture de « Selectorama : Food Fight »
Sept années de vie pour trente minutes de musique. Il n’en fallait pas moins. Sans doute parce que, au-delà même des contingences matérielles inévitables qui ont pu ralentir ou entraver parfois le chemin d’Olivier Perez et de ses camarades, ce troisième album, presque inespéré, de Garciaphone porte en lui les traces d’une beauté qui n’aurait pas pu surgir autrement que dans la durée longue des retouches, des détours et des hésitations. A l’instar de la peinture incandescente qui orne la pochette – et témoigne au passage des talents graphiques de Perez – les dix chansons semblent ici s’esquisser et s’estomper dans un même mouvement, laissant deviner entre les mots et les notes les émotions en clair-obscur, sans chercher à les figer. Continuer la lecture de « Garciaphone, Ghost Fire (Microcultures / Only Lovers) »
Ce bon vieux « Good Old Boys » par Randy Newman est sorti il y a 50 ans, en 1974.
Retour sur le quatrième album de Randy Newman au sommet d’une carrière qui en a connu d’autres mais dont l’actualité éphéméridaire (on « fête » ses 50 ans) et politique (son analyse des rapports de force au sein de la société américaine) reste d’une incroyable pertinence tout en étalant une richesse esthétique (savante convocation de Scott Joplin, Nino Rota, Irving Berling, Ry Cooder, Don Henley et les auteurs William Faulkner, John Steinbeck, Flannery O’Connor) qui ne cesse de laisser bouche bée malgré les années. Continuer la lecture de « Photos ratées, bourbon à température et sécessionnisme poussiéreux »