Il aura fallu près d’un mois pour commencer à digérer cette rétrospective quasi-intégrale de l’œuvre initiale de The Beau Brummels : huit volumes remplis à ras-bord – plus d’une trentaine de morceaux sur certains CD’s – qui composent un récit chronologique exhaustif – et pour partie inédit d’une petite épopée. Il y a pourtant bien des raisons valables de consacrer quelques heures d’attention au legs de ce groupe que l’on considère souvent comme secondaire. Réévaluer son importance relative, sans doute. Mais, après tout, cet aspect de la besogne a été déjà préalablement amorcé depuis que, au début du siècle, le jeu érudit des réhabilitations rétrospectives a conduit les amateurs de l’archéologie du folk-rock à panthéoniser au moins deux des albums les plus novateurs et donc remarquables du quintette de San Francisco : Triangle (1967) et Bradley’s Barn (1968). Continuer la lecture de « The Beau Brummels, Turn Around : The Complete Recordings, 1964-1970 (Now Sounds) »
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A Flock of Seagulls, id. (Jive, 1982)
Charrier des groupes et afficher sa vertu snob sont des attitudes au moins aussi anciennes qu’acheter des disques. Le groupe A Flock of Seagulls a longtemps été une victime facile et la source de nombreuses moqueries. La coupe de douilles du chanteur Mike Score n’y est pas pour rien : avec celle de Limahl, elle représente la quintessence du style quatre-vingt. Venu de Liverpool et ne disposant pas du sceau de bon goût des collègues (Echo & The Bunnymen, The Teardrop Explodes, OMD), A Flock of Seagulls n’en a pas moins signé un premier disque vraiment très solide. Il est devenu, depuis, un classique de la new wave britannique.
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Wookie, Wookie (S2S Recordings, 2000)
La dance music se prête historiquement mal au format album. Elle semble s’épanouir en maxi ou sur les mixes CD, désormais quasi-disparus. Logique si nous tenons compte de sa qualité première : elle est là pour faire battre le cœur des écumeurs de clubs et les garder le plus longtemps sur la piste. Cette fonctionnalité première du genre s’accommode ainsi difficilement d’un format porté par le jazz puis le rock, à partir du milieu des sixties. La narration n’est tout simplement pas la même. Wookie (2000), l’unique album de Wookie, est une des exceptions à cette règle. Continuer la lecture de « Wookie, Wookie (S2S Recordings, 2000) »
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The Prodigy, The Fat of the Land (XL Recordings, 1997)
Décrié par les puristes, le big beat fut un choc esthétique pour beaucoup d’adolescents à la fin des années 90. Si certains groupes frisent la blague potache, d’autres ont démontré que le genre en avait sous la semelle. Parmi eux les Chemical Brothers, Fatboy Slim et The Prodigy auront toujours une place particulière dans notre chair. The Fat of the Land (1997), de ces derniers, fut un pain dans la gueule de ceux qui l’écoutèrent, à la fin des années quatre-vingt-dix. La sainte trinité qu’il forme avec Dig Your Own Hole (1997) et You’ve Come a Long Way, Baby (1998) fut une machine à convertir les teenagers à la musique électronique. Omniprésents dans les bandes originales de jeux vidéos comme Wipeout 2097 (1996) ou Fifa 99 (1998) et de films comme Spawn (1997) ou Matrix (1999), les morceaux de ces groupes ont amené les machines des clubs jusqu’aux chambres des adolescents. Continuer la lecture de « The Prodigy, The Fat of the Land (XL Recordings, 1997) »
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Fleetwood Mac, Rumours (1977, Warner)
1977, la révolution punk gronde, pourtant le soft rock se porte merveilleusement bien et continue de se vendre par palette entière. Si les Ramones ou Talking Heads font vibrer les petits cœurs fragiles de critiques extatiques, le grand public américain se précipitent sur les disques de Steely Dan ou des Doobie Brothers. En France, le rock d’avant le punk se porte aussi très bien. De Dire Straits en passant par Supertramp ou Alan Parsons Project, les Français ne sont pas franchement convertis aux épingles à nourrice. Longtemps considérés avec une certaine défiance, les gros vendeurs des seventies ont, ces dernières années, été largement réhabilités. Cité par de nombreux artistes (Best Coast, Haim etc.) comme une référence, Fleetwood Mac est incontestablement une des têtes d’affiche de la décennie. Continuer la lecture de « Fleetwood Mac, Rumours (1977, Warner) »
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Patrice Rushen, Straight From The Heart (Elektra, 1982)
Figure essentielle de la scène boogie/post-disco américaine des années 80, Patrice Rushen connaît pourtant un parcours atypique. Après avoir gagné un concours de jazz au Monterey Jazz Festival à 17 ans avec son groupe, la pianiste signe avec le label Prestige. Au début de sa vingtaine, Patrice Rushen publie ainsi trois albums sur le label entre 1974 et 1977. La musicienne opère un virage à 180 degrés un an plus tard lorsqu’elle signe chez Elektra. Label mythique dans les années 60 (The Doors, The Stooges, Love…), la structure est rachetée par Warner au début des seventies. Elektra contribue alors à développer un certain son californien (Leon Ware, Bread, Lee Ritenour, Carly Simon) aux cotés de leurs collègues d’Asylum également chapeautés par WEA. Dans cet environnement moins puriste, Patrice Rushen s’épanouit et ose aller vers une production plus funky, dansante et surtout pop, ce qui est vécu comme une trahison par les amateurs de jazz. Continuer la lecture de « Patrice Rushen, Straight From The Heart (Elektra, 1982) »
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The Primitives, Lovely (RCA Records, 1988)
Formés en 1984 à Coventry dans les West Midlands, The Primitives furent un des groupes les plus à succès de la vague C86. Ils obtiennent, en effet, la sixième place du chart album britannique, avec leur premier disque Lovely, sorti en 1988. Ce succès, ils le doivent en particulier à l’inoubliable tube Crash. Comme beaucoup de grandes chansons, le titre a très vite sa propre existence. Six ans après sa parution initiale, un remix, avec d’inutiles nouvelles pistes, se fraye un chemin sur la bande original de Dumb and Dumber, succès des frères Farrelly. Trop pop pour les puristes, pas assez pour le grand public, les Primitives souffrent parfois de cette position intermédiaire. Continuer la lecture de « The Primitives, Lovely (RCA Records, 1988) »
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Led Zeppelin, Id. (1969, Atlantic)
Groupe aussi détesté que vénéré, Led Zeppelin ne laisse guère indifférent. Le formation britannique enregistre, en l’espace de trois ans, quatre classiques du rock. S’il y a beaucoup à dire sur les pillages (de textes, riffs, etc.) opérés par le gang londonien, le talent et la force de Led Zeppelin rayonnent dès leur premier disque en 1969. Le groupe se forme, l’année précédente, sur les limbes des Yardbirds. Devant assurer des engagements avec ces derniers, Jimmy Page (guitariste) et le manager Peter Grant montent les éphémères New Yardbirds. Ils deviennent quelques mois plus tard Led Zeppelin. Jimmy Page est alors un guitariste émérite et expérimenté. En plus de sa participation à un groupe qui a compté trois guitaristes reconnus (lui, Clapton et Beck), il a fait ses armes, à la dure, en tant que session man. Continuer la lecture de « Led Zeppelin, Id. (1969, Atlantic) »