Déjà responsable de la réédition de l’ensemble du catalogue du label LHI Records et de celle de la foisonnante discographie solo de Lee Hazlewood, le label californien Light In The Attic a également commencé, l’an dernier, à s’attaquer à l’œuvre de Nancy Sinatra et semblait donc voué à en arriver, tôt ou tard, au fondamental Nancy & Lee, chef-d’œuvre de pop baroque et de country trépidante daté de 1968 et aujourd’hui considéré comme l’un des disques les plus marquants et influents des années soixante. Continuer la lecture de « Nancy & Lee, Id. (Reprise Records, 1968) »
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Diane Tell, Chimères (1982, Polydor)
Le Québec a souvent eu des artistes et groupes admirables, mais peu d’entre eux furent en mesure d’aller se glisser dans nos disquaires hexagonaux et se faire un place au soleil, ici en France. Diane Tell est, à ce titre, certainement une exception. S’il fallut trois albums à la chanteuse québécoise pour percer en Europe, elle est depuis devenu une valeur sûre de la variété française, s’installant même dans nos contrées. Chimères (titre original), ou Souvent, Longtemps, Enormément (titre français) est son quatrième album. Il sort dans la foulée du succès massif de son précédent disque : En Flèche, renommé Si J’étais un Homme en France. Paru en 1980, le long-jeu connaît une carrière heureuse grâce au slow Si J’étais un Homme, énorme tube, deux ans après sa sortie. Initialement boudée par les radios à cause de sa longueur et sa structure inhabituelle, NRJ craque dessus et la met en importante rotation sur ses ondes. Le titre est devenu depuis un classique, un morceau que tout le monde connaît sans forcément savoir qui en est l’autrice. Le genre de chansons que vous pouvez entendre dans un film, sur Nostalgie ou dans votre Franprix. La carrière de Diane Tell décolle, en conséquence, en France. Continuer la lecture de « Diane Tell, Chimères (1982, Polydor) »
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Buck Dharma, Flat Out (Portrait, 1982)
Alors ça va nous faire un petit lien fugace avec les heures les plus sombres de la RPM mais c’est suite à un post dont on n’ira pas vérifier l’ironie affective de Romain Guerret (Dondolo, Ex Aline, Ex Young Michelin) que je me suis penché sur cet improbable rogaton, soit disant et vérifié, seul album solo de l’armateur moustachu du Blue Öyster Cult, Buck « Dharma » Roeser. J’avais du voir la pochette, immanquable, à sa sortie dans une chronique probablement peu élogieuse d’Enfer Mag mais, bien qu’étant assez fasciné depuis par l’œuvre de ce Cult-là, (j’en ai d’autres à mon actif et à mon passif) au point d’aller les voir en excursion vers 2008 à la salle des fêtes de Leffrinckoucke (59) avec un songwriter brillant qui ne tient pas à être cité, je n’avais pas été bredin au point d’aller débusquer d’éventuelles saillies en solo.
Pour une ou deux, voire trois en étant bien magnanime, pépites oubliables de suite, cela vaut-il bien d’ailleurs de se donner l’insigne désagrément de se le fader, le seul album solo du Buck ? Vous n’êtes pas bien ?
Je vous garde le chef d’œuvre pour la fin, il y a trois morceaux avant, soyez surtout bien patients. Continuer la lecture de « Buck Dharma, Flat Out (Portrait, 1982) »
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Les Calamités, Encore ! (1983-1987) (Born Bad Records)
Notes à propos de la réédition des chansons des Calamités sur le label Born Bad
Dire que c’était un rêve d’écrire à propos du groupe de Beaune pour le fameux label, oui, carrément. Quand Jean-Baptiste Guillot m’a appelé, je crois qu’on devait être dans le premier confinement, j’ai eu du mal à réaliser. Un peu inconscient, j’ai dit oui. En même temps, j’avançais dans Les années Lithium et j’avais pris un peu d’assurance dans les entretiens téléphoniques notamment. Passer d’une histoire à l’autre, ça me permettait de ne pas devenir trop obsessionnel. Continuer la lecture de « Les Calamités, Encore ! (1983-1987) (Born Bad Records) »
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V/A, Algo Salvaje Vol. 3 (Munster)
Six ans après le dernier volume, Munster relance sa série Algo Salvaje avec une troisième sélection. Depuis plusieurs décennies, le label espagnol réédite à un rythme effréné le patrimoine hispanophone (et au-delà) des années soixante à quatre-vingt. Amateurs de compilations, comme beaucoup d’entre nous, les patrons du label multiplient les références dédiées à des périodes et genres donnés : Chicas!, Back To Peru, Sensacional Soul, Interferencias … Algo Salvaje s’inspire des mythiques Nuggets et de la série non-officielle Viñedos, parue dans les années 90. Elle ambitionne ainsi de couvrir la féconde scène espagnole beat – garage des sixties. Continuer la lecture de « V/A, Algo Salvaje Vol. 3 (Munster) »
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The Trypes, Music For Neighbors (Pravda Records)
Un album oublié ? Même pas, au départ. Tout juste une poignée de titres – les quatre qui composent le seul et unique Ep de The Trypes, The Explorers Hold, 1984 – à laquelle s’ajoutent ici une douzaine d’autres demeurés, à l’époque dans les cartons. Comme le suggère le titre de cette réédition commémorative, c’est surtout une histoire de voisinage et de rencontres presque fortuites. L’origine relève à la fois de l’anecdote et du défi. A Haledon, dans le New Jersey, à la fin de 1981, deux jeunes musiciens locaux, Elbrus Kelemet et Marc Francia, conçoivent un de ces projets de fin de nuit exaltée, brillant et farfelu – souvent les meilleurs lorsque on parvient à les mener à leur terme inattendu : composer une seule chanson à quatre mains et l’enregistrer à compte d’auteur, uniquement pour installer l’un des rares exemplaires pressés dans le jukebox de leur bar de prédilection. Continuer la lecture de « The Trypes, Music For Neighbors (Pravda Records) »
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Klaus Schulze, Moondawn (1976, Brain)
Le 26 avril 2022, Klaus Schulze rejoignait Edgar Froese, parti lui en 2015, dans le cosmos. Les deux furent les principaux architectes célestes de la Berlin School dans les années 70. Ils contribuèrent ainsi à faire de la future capitale allemande un haut lieu de la musique planante et expérimentale. La carrière de l’intéressé démarre au milieu de la décennie précédente. En pleine vague psychédélique, il joue de la batterie au sein de Psy Free, un trio art rock n’ayant laissé aucun enregistrement. Il rejoint ensuite Tangerine Dream, toujours derrière les fûts. Il participe à l’enregistrement d’Electronic Meditation (1970), avant de quitter le groupe suite à des désaccords avec Froese. Son goût pour l’expérimentation pousse en effet Klaus Schulze à utiliser des bandes d’orgue trafiquées pendant les concerts, contre la volonté du leader de Tangerine Dream. Continuer la lecture de « Klaus Schulze, Moondawn (1976, Brain) »
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The Impressions, The Young Mods’ Forgotten Story (Curtom, 1969)
Brûlez What’s Going On ! Brûlez Songs In The Key Of Life. Nous n’en avons plus besoin. Vous pouvez même emporter There’s A Riot Goin’ On ou tout autre Masterpiece sur une île déserte, nous les avons suffisamment écoutés. A vrai dire, prenez tous les classiques que vous voulez mais laissez-nous un exemplaire du plus important. LE disque de soul de cette période dorée : The Young Mods’ Forgotten Story. Pas le plus en vue hein ? Nous sommes d’accord ! Pas le plus évident non plus, mais il est ici question de soul et comme c’est l’âme qui prend les commandes, on s’autorisera un peu de mauvaise foi. On tentera tout de même de faire cohabiter celle-ci avec un brin de factuel. Un peu de tangible ne peut pas nuire au propos… Côté mauvaise foi, disons-le d’entrée de jeu : Curtis Mayfield fut le plus grand ! Pour une dizaine d’années au bas mot. Celles comprises entre 65 et 75. Et plus précisément encore, celles qui s’étendent du monumental People Get Ready au prodigieux There’s No Place Like America Today. Inutile d’argumenter, personne n’a tenu une telle cadence parmi ses contemporains. Virez-moi toutes les Aretha et tous les Otis, nous les avons assez entendu ; Mayfield mérite un peu plus de place pour figurer en tête de gondole au plus près des géants officiels. Continuer la lecture de « The Impressions, The Young Mods’ Forgotten Story (Curtom, 1969) »