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Los Nikis, Marines A Pleno Sol (3 Cipreses, 1986)

Au milieu des années 80, la première vague de groupes indie-pop se fédère souvent autour de quelques formations emblématiques, parfois encore en activité. Des années soixante, les fantômes des Byrds et du Velvet Underground visitent les guitares Rickenbacker et les pédales fuzz de groupes comme les Smiths, R.E.M., Primal Scream,  The Jesus and Mary Chain, The Pastels ou Spacemen 3. Beaucoup piochent aussi dans le plus récent. La sensibilité pop des Buzzcocks et des Ramones irrigue ainsi les créations de nombreux groupes à travers l’Europe. Qu’ils viennent d’Ecosse (Soup Dragons, Shop Assistants), d’Angleterre (Talulah Gosh) ou de France (G.P.S., Les Calamités), nombreux sont les musiciens et musiciennes touchés par les mélodies entêtantes et sucrées de ces groupes de punk, plus bruyants que réellement méchants. Continuer la lecture de « Los Nikis, Marines A Pleno Sol (3 Cipreses, 1986) »

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Charlotte Gainsbourg, Charlotte For Ever (Philips)

 

Colette, ma mère, ses parents, mes grands parents, étaient instituteurs. Elle est devenue institutrice, plus parce qu’elle nageait, depuis toute petite, dans ce bain socio-culturel que par véritable vocation. Elle ne détestait pas son métier, loin de là, mais ça n’était pas une folle passion. On n’en a pas fait un plat. Charlotte Gainsbourg est devenue chanteuse, on a l’impression, un peu comme ça. Héritant de la voix fluette et aux limites de la justesse de sa mère et de l’instinct redoutable de son père quand il s’agissait d’aborder l’art mineur de la chanson, elle est entrée sans forcer dans le métier d’abord par cette chanson scandaleuse mais sans doute incomprise (à l’époque, maintenant tout semble plus clair) Lemon Incest, en duo avec Serge sur son album Love On The Beat (1984). Deux ans plus tard, elle revenait avec ce disque Charlotte For Ever (1986), écrit et composé par son père en même temps que ce dernier l’immortalisait sur pellicule dans un film du même nom. Continuer la lecture de « Charlotte Gainsbourg, Charlotte For Ever (Philips) »

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Nick Power, Caravan (AV8 Records)

Enregistré dans une caravane, le premier disque solo de Nick Power des The Coral est publié ces jours-ci pour la première fois en physique via AV8 Records. Un excellent prétexte pour évoquer de nouveau ce joli disque sorti en 2017.

De 2002 à 2007, les The Coral ont enregistré cinq albums. Un disque par an (si les mathématiques ne nous trompent pas). Et quels disques… Sans l’arrogance des Gallagher et sans la malchance des Head, ce groupe de Hoylake a permis aux fans d’Oasis de sortir des années 90 et aux adolescents des années 2000 de retourner dans le passé avec quelques références dans les poches. Mais quel était le secret de jeunesse de ces Scousers ? Comment expliquer ce rythme effréné ? Continuer la lecture de « Nick Power, Caravan (AV8 Records) »

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Angel Olsen, Half Way Home (Bathetic, 2012)

Fétiches et gris-gris de la grisaille.

Qu’il est bon et doux de se demander quel disque nous plaît, de tenter de replonger dans les délices et les affres qui, ensemble ou séparément, simultanément ou des siècles plus tard, nous ont permis d’entendre tel disque et de l’écouter et d’y écouter, enfin, cette expérience ineffable, l’intime – tout ce qui nous tient.

À côté de moi dans le train, tandis que j’écris ces lignes, une personne lit Éloge du risque d’Anne Dufourmantelle et je souris de la coïncidence : on risque tout chaque fois que l’on écoute un disque – et c’est formidable de faire et refaire ce pari, consciemment ou non, sur ce tout, sur ce que le disque va permettre (ou non), ce que l’on va pouvoir vivre (ou non) en l’écoutant – l’intimité. Continuer la lecture de « Angel Olsen, Half Way Home (Bathetic, 2012) »

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Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music)

Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music)Depuis l’autre jour, je suis à la recherche de la première fois. La première fois que j’ai entendu / écouté ce groupe : qui, où, comment, quand, quoi ? Comme réponses à ces quelques questions-là, il ne reste plus que des hypothèses et des incertitudes. Mais il reste le souvenir du coup de foudre, sans même être sûr de la chanson qui l’a provoqué – mais je crois bien que c’est 7 Kinds Of Sin, le single de l’album du retour, The Mirror Test, paru en 1987 après un hiatus de quatre ans et une nouvelle organisation – pour faire bref, l’arrivée d’une jeune femme aux claviers (Juliet Sainsbury, dont nous avions bien sûr décidé de tous tomber amoureux) et d’un nouveau guitariste et compositeur, Tony McGuinness pour remplacer dans le rôle de l’alter-ego du chanteur-parolier Garçe Allard le maitre d’orchestre précédent Simon Blanchard, alias Tristan Garel-Funk. Continuer la lecture de « Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music) »

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Nancy & Lee, Id. (Reprise Records, 1968)

Déjà responsable de la réédition de l’ensemble du catalogue du label LHI Records et de celle de la foisonnante discographie solo de Lee Hazlewood, le label californien Light In The Attic a également commencé, l’an dernier, à s’attaquer à l’œuvre de Nancy Sinatra et semblait donc voué à en arriver, tôt ou tard, au fondamental Nancy & Lee, chef-d’œuvre de pop baroque et de country trépidante daté de 1968 et aujourd’hui considéré comme l’un des disques les plus marquants et influents des années soixante. Continuer la lecture de « Nancy & Lee, Id. (Reprise Records, 1968) »

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Diane Tell, Chimères (1982, Polydor)

Le Québec a souvent eu des artistes et groupes admirables, mais peu d’entre eux furent en mesure d’aller se glisser dans nos disquaires hexagonaux et se faire un place au soleil, ici en France. Diane Tell est, à ce titre, certainement une exception. S’il fallut trois albums à la chanteuse québécoise pour percer en Europe, elle est depuis devenu une valeur sûre de la variété française, s’installant même dans nos contrées. Chimères (titre original), ou Souvent, Longtemps, Enormément (titre français) est son quatrième album. Il sort dans la foulée du succès massif de son précédent disque : En Flèche, renommé Si J’étais un Homme en France. Paru en 1980, le long-jeu connaît une carrière heureuse grâce au slow Si J’étais un Homme, énorme tube, deux ans après sa sortie. Initialement boudée par les radios à cause de sa longueur et sa structure inhabituelle, NRJ craque dessus et la met en importante rotation sur ses ondes. Le titre est devenu depuis un classique, un morceau que tout le monde connaît sans forcément savoir qui en est l’autrice. Le genre de chansons que vous pouvez entendre dans un film, sur Nostalgie ou dans votre Franprix. La carrière de Diane Tell décolle, en conséquence, en France. Continuer la lecture de « Diane Tell, Chimères (1982, Polydor) »

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Buck Dharma, Flat Out (Portrait, 1982)

Buck Dharma, Flat Out Alors ça va nous faire un petit lien fugace avec les heures les plus sombres de la RPM mais c’est suite à un post dont on n’ira pas vérifier l’ironie affective de Romain Guerret (Dondolo, Ex Aline, Ex Young Michelin) que je me suis penché sur cet improbable rogaton, soit disant et vérifié, seul album solo de l’armateur moustachu du Blue Öyster Cult, Buck « Dharma » Roeser. J’avais du voir la pochette, immanquable, à sa sortie dans une chronique probablement peu élogieuse d’Enfer Mag mais, bien qu’étant assez fasciné depuis par l’œuvre de ce Cult-là, (j’en ai d’autres à mon actif et à mon passif) au point d’aller les voir en excursion vers 2008 à la salle des fêtes de Leffrinckoucke (59) avec un songwriter brillant qui ne tient pas à être cité, je n’avais pas été bredin au point d’aller débusquer d’éventuelles saillies en solo.
Pour une ou deux, voire trois en étant bien magnanime, pépites oubliables de suite, cela vaut-il bien d’ailleurs de se donner l’insigne désagrément de se le fader, le seul album solo du Buck ? Vous n’êtes pas bien ?
Je vous garde le chef d’œuvre pour la fin, il y a trois morceaux avant, soyez surtout bien patients. Continuer la lecture de « Buck Dharma, Flat Out (Portrait, 1982) »