
C’est peu dire qu’on suit depuis longtemps la non-carrière de Michel Cloup, j’écris non-carrière car on se doute qu’il s’agit plus d’une urgence personnelle à s’exprimer que d’un plan emploi. Si une seconde chose est claire, c’est qu’à travers une fidélité discographique au style qu’il s’est créé, le Toulousain sait aussi se placer là où on ne l’attend pas toujours. C’est le cas du travail effectué autour de l’œuvre littéraire de Joseph Ponthus il y a peu avec le compagnonnage de l’ami Pascal Bouaziz, c’est aussi le cas de ce ciné-concert qui cache une rencontre étonnante entre Ne croyez surtout pas que je hurle, le film essai de Frank Beauvais qui a défrayé la chronique cinématographique il y a quelques temps avec un inattendu succès critique pour un film fragile et minutieux, génialement fait à la maison. Étonnante rencontre où le musicien s’est mis au défi de s’introduire dans ce film constitué d’un montage absolument kaléidoscopique et vertigineux de micro-extraits d’autres films (de tous les cinémas) au service d’un journal très intime. A priori tout l’inverse d’un matériau susceptible d’intéresser le compositeur avide d’espace et de longues échappées. Mais Michel Cloup ne cherche jamais la facilité, ça c’est sûr. Entretien.