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Sweeping Promises : « Il y a toute une histoire alternative du post-punk dans laquelle nous aimerions nous inscrire »

Sweeping Promises
Sweeping Promises / Photo : Shawn Brackbill

Il est des groupes qui vous explosent au visage comme une précieuse révélation, vous rappelant pourquoi et comment tout a commencé dans votre cœur. Mi-2020, les Américains de Sweeping Promises sortent en pleine pandémie Hunger For A Way Out, une délicieuse claque dans le marasme ambiant, explosion cathartique de post-punk chauffé à blanc, enregistré avec un seul micro, mais mille idées plein la tête. Trois ans plus tard et malgré une signature chez Sub Pop, le groupe laisse tous ses curseurs dans le rouge avec Good Living Is Coming For You, un deuxième album plus fort, plus sombre, plus éclectique, mais qui garde tout de leur fantastique idiosyncrasie : une production monolithique qui sonne comme la plus glorieuse cassette audio jamais entendue, un songwriting punk acéré qui vient se diffracter sur des plans new wave pleins de groove, et la voix de Lira Mondal, pur tremblement de terre pop. Le tout en s’inspirant du seul post-punk qui compte, si rare aujourd’hui, celui des débuts, qui crisse et réinvente le monde avec une audace ingénue et inspirante, et dont Sweeping Promises sont de glorieux descendants. En échangeant avec Lira Mondal (basse et chant) et Caufield Schnug (guitare et batterie), c’est le portrait d’un duo inséparable qui se dessine, deux artistes s’inspirant mutuellement et ayant une vision commune et singulière de la musique qu’ils veulent créer, dans une indépendance indéboulonnable et inspirante. Continuer la lecture de « Sweeping Promises : « Il y a toute une histoire alternative du post-punk dans laquelle nous aimerions nous inscrire » »

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Liz Stokes (The Beths) : « J’adore jouer avec les mots »

The Beths / Photo : Frances Carter
The Beths / Photo : Frances Carter

En trois albums et à peine huit années d’existence, The Beths s’est imposé comme l’un des groupes pop les plus enthousiasmants des cinq dernières années. Solidement ancré dans une tradition power-pop, le mélange de mélodies immédiatement mémorables, de guitares accrocheuses et de textes personnels et intelligents composé par Liz Stokes et ses trois camarades semble en mesure de combler tous les fossés générationnels. De passage à Paris pour la seconde fois cette semaine, les Néo-Zélandais ont également confirmé leur excellence sur scène. Et Liz Stokes a même trouvé le temps de répondre à quelques questions. Continuer la lecture de « Liz Stokes (The Beths) : « J’adore jouer avec les mots » »

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Kate Stables (This Is The Kit) : « J’adore l’effet que le rythme a sur moi »

This Is The Kit / Photo : Cedric Oberlin
This Is The Kit / Photo : Cedric Oberlin

Depuis ses débuts, il y a déjà une quinzaine d’années, Kate Stables n’a eu de cesse d’explorer les confins d’une musique dans laquelle les trames folks originelles se mêlent désormais de rythmes complexes et variés, de colorations harmoniques inattendues et, souvent d’arrangements de cuivres sobres et pertinents. Careful Of Your Keepers, sixième album de la britannique – parisienne d’adoption – et de son groupe, prolonge et intensifie le sentiment de surprise et de ravissement déjà éprouvé à l’écoute des épisodes les plus récents. D’abord parce qu’on y relève au générique la présence inattendue de Gruff Rhys, dans un rôle de producteur attentif et discret, manifestement capable de magnifier un univers musical qui semblait assez distant du sien. Surtout parce que ces comptines poétiques et parfois biscornues laissent transparaître, au fil des écoutes, un sens admirable de la mesure et de l’équilibre entre une voix et des instruments qui dialoguent en contre-point, à la fois dans la proposition singulière et l’attention respectueuse aux détails et aux nuances. Continuer la lecture de « Kate Stables (This Is The Kit) : « J’adore l’effet que le rythme a sur moi » »

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Ivy – Appartement témoins

Ivy
Ivy / Photo : Philippe Garcia

C’est un album qui, un quart de siècle après sa sortie, reste davantage que beaucoup d’autres attachés à la fois au contexte dans lequel on l’a entendu pour la première fois et à la réalité qu’il évoque. Un album qui condense encore mieux que la plupart de ceux qu’on a pu découvrir et apprécié à même période un temps provisoirement suspendu. Ces quelques années qui s’écoulent, entre la fin de l’adolescence et le début du véritable âge adulte, un peu différemment des autres : parfois plus vite, parfois plus lentement, au rythme des derniers flux et reflux de l’insouciance. Continuer la lecture de « Ivy – Appartement témoins »

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Ulrika Spacek : « Les bons groupes à guitare se font rares »

Ulrika Spacek
Ulrika Spacek / Photo : Alain Bibal

Sans avoir durablement marqué les esprits, Ulrika Spacek a sorti deux bons albums de pop DIY avant de disparaître des radars en 2018. J’ai appris leur retour en tout début d’année via la playlist des nouveautés Section 26. Écouté par curiosité plus qu’autre chose, The Sheer Drop m’a littéralement bluffé. Le son énorme, le chant unique, l’écriture aventureuse. Mais surtout, tout semblait être mis au service des guitares, comme une déclaration d’amour à un artisanat qui souhaite réhabiliter les grandes heures de la pop indépendante. Mais avec une volonté d’avancer, de casser les barrières. Les titres de ce niveau, Compact Trauma les enchaîne les uns après les autres avec ce qui semble être une facilité déconcertante. Notre rencontre avec Rhys Edwards et Syd Kemp nous apprend pourtant que tout n’a pas été aussi simple qu’on ne le pense, mais le groupe en est ressorti grandi, fier d’un disque qu’ils meurent d’envie de défendre auprès de leur public, qui avec Compact Trauma, a de fortes chances de s’agrandir. Continuer la lecture de « Ulrika Spacek : « Les bons groupes à guitare se font rares » »

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HiFi Sean & David McAlmont : « Notre album aurait pu s’intituler What The Fuck’s Going On »

HiFi Sean & David McAlmont
HiFi Sean & David McAlmont

On les connaissait tous les deux. Depuis longtemps – trois décennies pour le second, et même un peu plus pour le premier. D’un côté, Sean Dickson qui, avec The Soup Dragons, a contribué à conférer quelques-unes de ses plus belles lettres de noblesse à l’indie-pop écossaise dans la seconde moitié des années 1980 avant d’achever, sous le pseudonyme de HiFi Sean, sa métamorphose, musicale et personnelle, au tournant du siècle dans l’univers des musiques électroniques. De l’autre, David McAlmont, dont les immenses qualités d’interprète ont pu s’exprimer au fil d’une discographie, solo ou collaborative, devenue malheureusement de plus en plus clairsemée alors qu’il s’orientait vers le monde académique. Au centre, Happy Ending, très grand album de soul contemporaine, réaliste et flamboyante, où les vocalises acrobatiques de McAlmont s’enchâssent harmonieusement dans les pulsations électroniques et les arrangements de cordes confectionnés par Dickson. Quelques messages et un Zoom plus loin, les voici réunis pour en partager quelques-uns des secrets de fabrication. Continuer la lecture de « HiFi Sean & David McAlmont : « Notre album aurait pu s’intituler What The Fuck’s Going On » »

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Lee Ranaldo : « Ma première guitare était une raquette de tennis »

Lee Ranaldo et le Wild Classical Music Ensemble sur scène au Festival Sonic Protest.

Lee Ranaldo
Lee Ranaldo / Photo : Alain Bibal

Après avoir réalisé plus d’une centaine d’interviews, il est facile de classer les musiciens rencontrés dans différentes catégories. Certains artistes sont en pilotage automatique et accordent les mêmes réponses à tout le monde, peu importent les questions. Pour des raisons diverses et variées, d’autres répondent par deux syllabes à peine compréhensibles à chaque tentative de conversation. Et il y a les vieux briscards, qui préfèrent casser la routine en racontant leur vie à base d’anecdotes. Lee Ranaldo fait partie de cette dernière catégorie, à mille lieues de l’image parfois prétentieuse et arty que l’on pouvait accorder à son ancien groupe, Sonic Youth. Une fois l’interview terminée et le magnéto éteint, il continue de parler comme si nous venions de faire connaissance dans un café, alternant questions personnelles et récits épiques sur sa longue carrière au sein de Sonic Youth ou en solo. Ranaldo étant dégagé de toute obligation promotionnelle, l’occasion était idéale pour prendre son temps et revenir sur quelques événements marquants, de sa petite enfance et sa découverte des Beatles, à son récent investissement sur l’ambitieux projet For The Birds. Ranaldo se montrant aussi généreux en interview que sur scène, ne ratez pas son prochain concert au festival Sonic Protest le 22 mars. Continuer la lecture de « Lee Ranaldo : « Ma première guitare était une raquette de tennis » »

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David Brewis : « J’ai eu l’impression de sauter du haut d’une falaise »

David Brewis
David Brewis

Pour sa première publication en nom propre après deux décennies d’hyperactivité musicale au sein de Field Music ou School Of Language, le cadet de la fratrie Brewis propose une collection de chansons plus ouvertement personnelles, tout aussi sophistiquées qu’à l’accoutumée mais formellement assez différentes. Les tonalités y sont résolument plus acoustiques et les arrangements exclusivement composées pour les bois et les cordes. Un premier album solo superbe et étonnant par sa capacité à abolir plus d’un demi-siècle de pop électrique pour en revenir à des harmonies teintées de jazz que l’on croirait parfois issues de l’âge d’or de la comédie musicale américaine. Continuer la lecture de « David Brewis : « J’ai eu l’impression de sauter du haut d’une falaise » »