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Quicksand, Interiors (Epitaph)

QuicksandWalter Schreifels ne poste pas de photo sur les réseaux sociaux pour claironner qu’il entre en studio ou qu’il mange un grilled cheese. Du coup, on a beau suivre sa carrière de près, il parvient à nous surprendre constamment.
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The Other People Place, Lifestyles Of The Laptop Cafe (Warp)

The Other People PlacePlus de quinze ans après l’arrêt de leur carrière, Drexciya reste l’un des secrets les mieux gardés de Detroit, et en même temps, une des figures les plus importantes de la scène locale, celle qui a vu émerger ses pères fondateurs : les Belleville Three (Kevin Saunderson, Juan Atkins et Derrick May), Mad Mike et le collectif Underground Resistance, ou Jeff Mills, pour faire court. En dix ans (1992-2002), Gerald Donald et James Stinson, producteurs techno issus de la seconde génération, ont posé les bases d’une musique électronique subtile, hypnotique et incroyablement riche, sous une pléthore d’avatars, dont le plus fameux reste Drexciya.

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Grouper, The Man Who Died In His Boat (Kranky)

GrouperAlors qu’est réédité ces jours-ci l’un des monuments de Grouper, le sublime Dragging A Dead Deer Up A Hill, le prestigieux label Kranky fait enfin paraître une collection inédite de chansons de la divine Liz Harris datant de cette même année 2008. Il y aurait long à écrire sur ce qui fait le charme de la musique de cette enchanteresse : sa beauté mystique qui invite au recueillement, l’impression de proximité et d’intimité qui émane des quelques accords de guitares de ses partitions folk, ce drone envoûtant comme un fort parfum d’encens, sa mythologie de la solitude et d’un rapport singulier (et parfois monstrueux) à la nature. Et que dire de cette si paisible voix qui, à peine susurrée, emplit avec aisance l’espace sonore et l’imagination de l’auditeur… Comme la plupart des albums de Grouper, The Man Who Died In His Boat repose sur un concept – comme on dit laidement. Continuer la lecture de « Grouper, The Man Who Died In His Boat (Kranky) »

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Grouper – Dragging A Dead Deer Up A Hill (Kranky)

GrouperLa réédition en 2013 de Dragging A Dead Deer Up A Hill fera certainement figure, cinq ans après sa parution initiale, de non-événement. Cela conviendra à ravir à tous ceux qui veulent garder intime cette musique aussi subtile qu’essentielle. Surtout, il s’agira du plus bel hommage rendu à la musique de Liz Harris, elle-même empreinte de passivité, comme une ode au retrait, à l’inaction et aux sensations. On en voudrait presque à la chanteuse d’intenter un quelconque discours narratif, tant l’essentiel ici, relève du monde du suggéré. Bien avant qu’Animal Collective ne s’entiche de sa sensuelle évidence, la musique de Liz Harris méritait déjà l’attention. Elle s’était inventée tout un monde, une mythologie de l’étrange, où des créatures à demi-mortes se laissaient caresser par un vent métaphysique (Second Wind/Zombie Skin). Même si on l’imaginait alors comme une musicienne purement expérimentale, Liz Harris était déjà une artiste folk, en un sens bien plus proche de Vashti Bunyan que de Sunn O))).  Au milieu des années 2000, Liz Harris fait paraître un premier CD-R (Grouper) aussitôt suivi de Way Their Crept (l’autre chef-d’œuvre paru en 2005 sur Free Porcupine Society) qui reprend la plupart de ses titres. Continuer la lecture de « Grouper – Dragging A Dead Deer Up A Hill (Kranky) »

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King Krule, The Ooz (True Panther Sounds/XL Recordings)

Il est tellement facile de trouver des accroches, de façonner des légendes à coup de punchlines, de monter des anecdotes en épingle pour trouver l’angle idéal et tenter de construire un mythe qui durera le temps qu’il faudra avant de passer à un autre. Archy Marshall est certainement le candidat idéal pour cet exercice, la figure du rebelle idéale telle que le rock anglais aime tant en produire. Avec autant d’anecdotes qu’il en faut sur sa jeunesse brûlée, son quartier populaire, sa poésie brute et son génie ultra précoce. Vous les lirez sans doute partout. Mais a-t-il vraiment envie de brandir l’étendard d’une génération désabusée ? Continuer la lecture de « King Krule, The Ooz (True Panther Sounds/XL Recordings) »

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John Maus, Screen Memories (Ribbon Music / Domino)

John MausDès les premières notes de Screen memories, quatrième album de John Maus, le synthétiseur analogique prend une fois encore toute sa place, et ce n’est pas anodin. Crée de toutes pièces par Maus, de la gravure du circuit à l’assemblage des pièces, il définit en grande partie son esthétique. Pour l’ancien clavier d’Animal Collective ou Panda Bear, et proche d’Ariel Pink avec qui il a longtemps collaboré, les sonorités de ces instruments hâtivement estampillées eighties vont plutôt chercher les bases de leurs harmonies au milieu de la renaissance, dans certaines pièces de musique médiévale qu’il a longtemps étudiées. Continuer la lecture de « John Maus, Screen Memories (Ribbon Music / Domino) »

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The Make Up, I Want Some (K)

The Make UpIl faut se pincer pour y croire. Très fort. Il faut se frotter les yeux pour être sûr de ne point rêver. Très longuement. Il faut être en présence d’un témoin potentiel, qui pourrait, le cas échéant, confirmer vos dires. Il faut regarder plusieurs fois le calendrier pour bien se persuader de l’année. Car, à l’heure du tout technologique, du triomphe du sampler, de la reconnaissance des remixes en tant que création artistique, découvrir un disque des Make Up peut provoquer, chez beaucoup, un choc émotionnel grave. Make Up ? Un quatuor d’allumés, emmené par un chanteur au charisme désarmant, nommé Ian Svenonius et complété par James Canty (guitare, clavier), Steve Gamboa (batterie) et Michelle Mae (basse). Un groupe pour qui le marketing n’existe pas, qui ne sait pas que Spielberg a tourné Jurassic Park, pour qui le terme house signifie, encore et toujours, « maison » et qui croit dur comme fer que l’appellation « french touch » a été inventée pour qualifier le Bande À Part de Jean-Luc Godard. Un anachronisme, un mystère, des Hibernatus de la scène musicale ? Peut-être. Sans doute… Dans l’absolu, pour cette formation pas comme les autres, le temps s’est arrêté quelque part entre 1967 et 1969. Continuer la lecture de « The Make Up, I Want Some (K) »

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Peaches, Rub (I U She/INgrooves/K&B)

Elle, c’est l’impératrice officieuse du beat vicieux, de la punchline chargée de sexe brut, une performeuse hors normes idéologiquement militante, allergique aux clichés et au premier degré. Mais depuis I Feel Cream en 2009, Peaches semblait avoir disparu des bacs à disques. Constat à moitié vrai puisqu’à défaut d’un véritable album, elle a expérimenté d’autres formes d’expression : l’opéra rock avec Peaches Does Herself (2012) précédé par la tentative avortée du show Peaches Christ Superstar (2010), et une pléthore de featurings aussi variés qu’hétéroclites : un single aux côtés du guitariste de Rammstein dans son groupe Emigrate l’an dernier, des collaborations électro avec les allemands de Gomma et Boyz Noize en 2012, une autre avec le rappeur queer Cazwell en 2011, sans oublier celle auprès de The Flaming Lips et Henry Rollins pour une version alternative de The Dark Side Of the Moon (2010) et un caméo au même moment chez Christina Aguilera. Cherchez-là, et elle ne réapparaîtra jamais où on l’imagine. Continuer la lecture de « Peaches, Rub (I U She/INgrooves/K&B) »