Catégories Chronique en léger différéÉtiquettes , , , ,

Benny Sings, Young Hearts (Stones Throw, Sing Records)

Benny SingsBenny Sings, de son vrai nom Tim Van Berkestijn, sillonne les eaux internationales de la musique pop depuis une vingtaine d’années. Après une expérience de bassiste au sein du groupe hip hop Abstract Dialect, il prend son envol en solo en 2003. Depuis, le Néerlandais a sorti une dizaine d’albums. Sa carrière a pris une nouvelle dimension en 2018 avec City PopL’album marque le début de sa collaboration avec la structure indépendante Stones Throw. Le label, figure majeure du rap indépendant des années 90/2000 (J Dilla, Madlib, MF DOOM) a ajouté une corde à son arc en signant de nombreux groupes de pop. Benny Sings côtoie ainsi Mild High Club, Jerry Paper mais aussi Stimulator Jones ou Pearl & The Oysters. Continuer la lecture de « Benny Sings, Young Hearts (Stones Throw, Sing Records) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , , ,

Don & Françoiz, Cover Songs In Inferno (Prohibited Records)

Cover Songs In Inferno par don & françoizLe casting est attachant, la liste des morceaux va de bonnes en meilleures surprises encore. C’est comme si la grande Françoiz Brrr et Nicolas Laureau (Prohibition, Don Nino, NLF3) avaient jeté un œil sur nos premières cassettes, sans même le savoir. Et les suivantes aussi. Il faut croire qu’on a eu les mêmes points de bascule. Ou, à peu de choses près, le même âge au même moment.

L’exercice de l’album de reprises étant devenu, au fil du temps, un passage obligé qui peut rapidement devenir aussi excitant qu’un énième voyage en bateaux-mouches au fil de la Seine. Vos potes ricains sont ravis de l’exotisme, pendant que vous vous souvenez de vos sept, huit voire neuf ans, quand tout cela avait encore un peu de sens. Continuer la lecture de « Don & Françoiz, Cover Songs In Inferno (Prohibited Records) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Chiens de faïence, Faux mouvement (Safe In The Rain / Hellzapoppin)

« Tous ces bonbons cachent pas le goût du Spasfon »

Voilà, j’ai replongé, j’ai plein de nouvelles activités, label et tout. La difficulté, c’est de continuer à écrire sur la musique des autres, parce que quand on s’occupe de la sortie de disques qu’on adore, joués par des gens qu’on aime, on a tendance à avoir un effet tunnel (les gens qui ont un gros stress connaissent ça), c’est à dire qu’on se focalise sur un truc, dont on a une image un peu déformée d’ailleurs et le reste du paysage disparaît, et surtout des choses importantes peuvent nous passer sous le nez sans qu’on bronche. On peut aussi facilement croire qu’il n’y a que ce qu’on sort qui est intéressant. Il ne faut pas que ça dure trop longtemps, parce qu’on peut perdre la joie d’écouter des nouvelles choses, de se laisser aller, et il est aisé de sombrer dans la compét’ surtout, de regarder le voisin en chien de faïence, tiens. Heureusement, il sort plein de disques qui arrivent à te tirer de cet horizon morbide et autocentré. Continuer la lecture de « Chiens de faïence, Faux mouvement (Safe In The Rain / Hellzapoppin) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , ,

Sumos, Surfacing (Safe Suburban Home/Meritorio)

sumosDifficile de se souvenir exactement de la première fois où l’on a entendu ces guitares. Peu importe en fait puisque, si loin que l’on fasse remonter la mémoire, elles demeurent associées à des révélations importantes, presque fondatrices. L’adolescence, les premiers émois à la rencontre des groupes Creation et, plus largement, de ce que les étiquettes de l’époque renvoient encore au fourre-tout de la noisy-pop. Bien avant, même : l’intro de Ticket To Ride sur les doubles cassettes rouges des Beatles ou la première compilation des Byrds, seul trophée majeur rescapé d’un séjour prétendument linguistique dans une sinistre banlieue londonienne. Continuer la lecture de « Sumos, Surfacing (Safe Suburban Home/Meritorio) »

Catégories chronique réédition, mardi oldieÉtiquettes , , , , , , ,

Les Abranis, Amazigh Freedom Rock 1973/1983 (Les Disques Bongo Joe)

Dans les années soixante et soixante-dix, le rock touche quasi universellement le monde. Du Pérou, en passant par l’Iran, le Japon, les républiques soviétiques, le Cambodge ou l’Afrique : les guitares électriques résonnent et les cœurs vibrent au son de la pop musique. Le Maghreb n’est pas à l’écart de l’onde de choc : quelques groupes s’essayent au rock en Afrique du Nord. Par exemple, les mythiques Golden Hands au Maroc et, en Algérie, ceux qui nous intéressent aujourd’hui : les Abranis. L’histoire du groupe est fortement liée à l’hexagone. L’Algérie a pris son indépendance en 1962 de la France, cependant de nombreux Algériens continuent de venir étudier ou s’installer de l’autre coté de la Méditerranée. Continuer la lecture de « Les Abranis, Amazigh Freedom Rock 1973/1983 (Les Disques Bongo Joe) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , ,

Bar Italia, Tracey Denim (Matador Records)

Bar Italia

Il est un nom qui ne cesse de résonner ces dernières années dans l’underground londonien : Dean Blunt. Musicien hybride aux influences rock et hip hop, producteur prolifique légitimé par des albums unanimement acclamés (notamment Black Metal, en 2014) et des collaborations au sommet (avec A$AP Rocky sur Testing, en 2018), il est aussi à la tête de World Music, un label autour duquel gravitent d’autres noms plus énigmatiques, souvent découverts en featuring des propres titres de Blunt. Parmi eux, Joanne Robertson, Inga Copeland mais aussi NINA, entendue récemment sur le mélancolique single Slur ; alias de Nina Cristante, membre avec Jezmi Tarik Fehmi et Samuel Fenton – issus du duo grunge Double Virgo – de Bar Italia, groupe couvé par World Music depuis maintenant trois ans et deux albums (Quarrel en 2020 et Bedhead en 2021). Des connexions loin d’être anecdotiques, qui s’entendent plus que jamais sur Tracey Denim, le troisième album du trio ; le premier chez les légendaires Matador Records.

Continuer la lecture de « Bar Italia, Tracey Denim (Matador Records) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , , ,

Dropkick, The Wireless Revolution (Sound Asleep/Rock Indiana)

DropkickThe Wireless Revolution n’est sorti que depuis quelques jours et le constat s’impose avec la même évidence implacable qu’à l’accoutumée : il est déjà devenu difficile d’écouter autre chose que ces chansons incrustées tout près du cœur. Pourtant, en dépit de cet intitulé trompeur qui évoque ironiquement le Grand Soir technologique, rien n’a vraiment changé dans l’univers désormais délicieusement familier d’Andrew Taylor. Les guitares, les mélodies, les harmonies vocale : rien que l’essentiel, tout l’essentiel. S’agit-il pour autant d’un simple bilan récapitulatif des nombreux épisodes précédents – quatorze pour la seule discographie de Dropkick, sans compter les digressions conséquentes en solo ou avec The Boys With The Perpetual Nervousness ? Continuer la lecture de « Dropkick, The Wireless Revolution (Sound Asleep/Rock Indiana) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Lael Neale, Star Eaters Delight (Sub Pop)

Lael NealeNombreux sont les artistes qui, après avoir réalisé un ou deux albums remarquables, ne tiennent pas la distance et, abandonnés par l’inspiration, perdent leur magie, tombant dans la banalité. Lael Neale semble avoir suivi le chemin inverse. Alors qu’en 2015, l’Américaine avait signé un premier disque pop-folk honnête mais trop conventionnel à mon goût, sa rencontre avec le producteur Guy Blakeslee, six ans plus tard, avait été salvatrice. De cette première collaboration était né l’album Acquainted with Night, signé chez Sub Pop, disque dont la texture sonore et les arrangements avaient donné à la musique de la Californienne d’adoption une identité esthétique nettement plus intéressante. Continuer la lecture de « Lael Neale, Star Eaters Delight (Sub Pop) »