Ils sont une infime partie de ma collection de disques, ceux qui ont le privilège d’accompagner mes siestes, rares mais précieuses, quand le sommeil me gagne en début d’après-midi, qu’il fait soleil et que je peux m’allonger sur le lit, les portes du balcon grandes ouvertes sur les arbres qui bordent le parc en face de la chambre. Je m’assoupis dans un semi sommeil, tandis qu’ils deviennent la bande-son de mes errements chimériques, tandis que je flotte entre deux mondes. Continuer la lecture de « Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel, Victoire Chose (Teenage Menopause) »
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I Was A King, Slow Century (Coastal Town Recordings)
Partager généreusement un peu de l’héritage reçu ; raviver passionnément quelques une des étincelles du flambeau transmis par d’autres : on pourrait trouver de plus mauvais motifs pour fonder un groupe. Après tout, c’est bien cette impulsion initiale qui animait certains de nos artistes préférés. Au début des années 1990, Teenage Fanclub honorait ainsi la mémoire de Gene Clark (1993) et œuvrait activement à la réhabilitation de Big Star. Continuer la lecture de « I Was A King, Slow Century (Coastal Town Recordings) »
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Ellah a. Thaun, Arcane Majeur (XVIII Records)
C’est au fil d’une quinzaine de sorties auto-produites, dans un élan créatif DIY inspiré par ses icônes d’adolescence – les ultra-prolifiques Anton Newcombe et Genesis P-Orridge – que Nathanaëlle Hauguel s’est dissociée de Valeskja Valcav, sombre duo électronique formé il y a près de dix ans avec l’artiste Rapport 1984, pour s’affirmer sous l’anagramme d’Ellah a. Thaun. Des albums concept intimistes et des trilogies, des vidéos et des artzines ; la rouennaise dépeint sans limite son monde intérieur, hanté par sa passion pour l’ésotérisme et fortement marqué par son identité queer, qu’elle aborde sans fard dans ses différentes productions. Continuer la lecture de « Ellah a. Thaun, Arcane Majeur (XVIII Records) »
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Ela Orleans – Movies For Ears (Night School Records)
C’est une histoire un peu embrumée où circulent un écrivain argentin, Dante Alighieri, deux Gustave (Moreau et Doré), Paris, Glasgow, une chanteuse itinérante, pas mal d’eau de vie et une chronique de disque… Avouons-le, certaines sont de véritables purges à écrire. Parfois, on oublie ce qu’on a raconté une semaine après avoir posé le point final, puis on se relit honteusement (« Ce n’est pas moi, tout de même, qui ai écrit ça ! »). Rarement, quand l’évidence s’impose, c’est tout l’inverse. La première fois que j’ai rencontré une telle évidence, c’était il y a dix ans. Depuis, si ma chronique s’est égarée dans l’amnésie du web, je n’ai jamais cessé de réécouter Lost (2009), le disque confidentiel qu’un précieux petit label nommé La Station Radar avait eu la gentillesse de m’envoyer. Continuer la lecture de « Ela Orleans – Movies For Ears (Night School Records) »
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Lucille Furs, Another Land (Requiem Pour Un Twister)
On en revient, une fois de plus, à l’époque – la fin des années 1970 – où Paul Weller se trimbalait avec cette pancarte autour du cou, en réponse aux accusations d’une certaine presse britannique lui reprochant déjà d’être allé piocher sa garde-robe et ses références musicales parmi les archétypes remisés du mouvement Mod : “ How can I be a fucking revivalist when I’m only eighteen ? ”
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À Trois Sur La Plage, À Trois Sur La Plage (Gone With the Weed)
Le Disquaire Day se profile dans quelques jours, l’occasion d’aller traîner du coté du Point Éphémère pour faire ses emplettes chez les maisons de disques indépendantes hexagonales. Parmi les nombreux noms (Howlin Banana, Buddy Records, Le Turc Mécanique, Third Coming Records), un label jamais évoqué ici : Gone With The Weed. À travers des K7, 45 tours ou flexi, Erika et Émile ont construit un catalogue passionnant traçant des parallèles entre diverses scènes à travers le monde (Australie, France, États-Unis).
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Infinite Bisous, Period (Tasty Morsels)
Le nom d’Infinite Bisous circule entre initiés, et tel un mot de passe, il ouvre sur un univers inconnu aux limites pas encore éprouvées. Embrasser la musique de Rory McCarthy, le jeune homme derrière ce projet, est presque en soi déjà une forme de victoire tant le Britannique installé à Paris refuse le jeu de la promotion pour offrir sa musique à ceux qui la désirent sincèrement et feront l’effort de la chercher plutôt que de la recevoir. À l’inverse de la passivité d’écouter une playlist créé par quelques algorithmes fort avisés, Infinite Bisous, dans un geste romantique, lance une bouteille à la mer et met en téléchargement libre sur le site du label/collectif Tasty Morsels ses albums. Continuer la lecture de « Infinite Bisous, Period (Tasty Morsels) »
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The Boy With The Perpetual Nervousness, Dead Calm (Pretty Olivia Records)
Parfois, l’évidence s’impose avec une clarté suffisamment éblouissante pour qu’il n’y ait plus d’autre choix que de la marteler au fil des lignes. On a déjà eu l’occasion, en ces pages, de célébrer le talent d’Andrew Taylor, l’un des tous meilleurs songwriters contemporains évoluant sur des terres où la concurrence est pourtant rude – l’Ecosse – et qui n’a cessé, depuis une quinzaine d’années, d’aligner avec son groupe Dropkick des albums aussi précieux que méconnus. On en est intimement persuadé : serait-il précocement décédé dans des circonstances dramatiques ou doté d’un tempérament plus enclin aux addictions tapageuses que ses œuvres seraient déjà consacrées à titre posthume, dans des cercles où l’extase est trop souvent rétrospective et nécrophage. Trop discret pour échapper aux marges, trop normal pour nourrir la passion mortifère des cultes, cet artisan modeste persévère pourtant avec une admirable constance, indifférent à l’indifférence.