Anti Fade, label de Geelong géré d’une main de maître par Billy Gardner (Ausmuteants, The Living Eyes, Smarts…), et défricheur de ce qui peut se faire de mieux en terres Australes, nous propose la première sortie sous forme de 45 tours de Phil & The Tiles, jeune formation de Moorabbin dans la banlieue de Melbourne. En dix minutes montre en main, un percutant mélange entre urgence et mélancolie, punk débraillé et mélodie, dans lequel le groupe nous parle de peines amicales et de vie asservie par le travail en usine.
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EggS, héros à domicile
Quelques jours avant l’arrivée de leur premier album des franciliens, un nouveau clip fait maison avec amour.
I read about your band, you don’t mention my name
I guess you said the truth Facebook is a grave
I saw you play tonight one more local show
Be sure I’ll be there dancing by the stage
Après lecture du premier couplet de Local Hero, je suis un tantinet partagé sur ce que le deuxième single de EggS tente de nous raconter. Est-ce un tacle visant ces “groupes qui se la jouent grosses rocks stars mais qui peinent à remplir une cave avec une jauge de cinquante personnes”, avec supplément mauvaise foi de l’individu visé par ce “I read about your band, you don’t mention my name” un poil désabusé ? Ou est-ce au contraire un hommage à ces “héros locaux”, ceux qui font battre le cœur des tiers-lieux qu’on affectionne tant malgré un son poussiéreux comme une Rickenbacker trouvée dans un grenier ? A en croire Charles Joujoujag, le principal intéressé : “C’est un peu ces deux choses à la fois, et c’est peut-être aussi un des morceaux les plus autobiographiques du disque. Une forme de catharsis tout en restant super accrocheur. Puis on a tous des local heroes. Nick Wheeldon à Paris, la bande de Moleskine à Nantes…”
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Avant-première : « L’amour aux mille parfums » de Mim (avec Charlène Darling)
Second épisode des aventures de Charlene Darling et Mim après le très beau Saint Guidon, paru il y trois ans et dans lequel le garçon avait joué un grand rôle (« réalisation ») : c’est au tour de ce dernier de signer un album sur le même label, a1000p. L’aspect éthéré et vénéneux du premier essai laisse place à un univers plus minéral, plus bizarre aussi. Si Charlene Darling s’amusait à faire un album pop, du moins s’en approcher, Mim, lui déjoue : liberté dans les chants qui semblent improvisés dans l’instant, frontalité du vocabulaire (« C’est à fond que je t’aime ») et diversité des thèmes abordés. Mais on ne perd rien au change : des petits miracles se passent dans les petites constructions qui font fi des règles habituelles du son. Continuer la lecture de « Avant-première : « L’amour aux mille parfums » de Mim (avec Charlène Darling) »
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Weyes Blood, It’s Not Just Me, It’s Everybody (Sub Pop)
« On laisse derrière nous des traces de sang et des morts.
On vous embrasse tendrement «
La météore Weyes Blood revient illuminer notre automne d’une chanson et d’un clip pourtant bien sombre et douloureux. Dans les ténèbres, les cœurs s’embrasent nous dit le titre de son prochain album, And In The Darkness, Hearts Aglow à paraître en novembre chez Sub Pop, second volet d’une trilogie commencée avec Titanic Rising en 2019. It’s Not Just Me, It’s Everybody est une ballade chamber-pop construite sur un simple riff de batterie-piano tournant ad libitum, la voix de Weyes Blood/Natalie Mering fait progresser les harmoniques sur des nappes de cordes et de synthés , des flutiaux raveliens, des chœurs évoquant le We Have All The Time In The World de My Bloody Valentine, et l’envoûtement est d’une force irrésistible. On se repasse le morceau encore et encore, y découvrant des détails à chaque fois, et notre rythme interne ne bat plus qu’à ce tempo si doux, si tranquille. En espérant que l’album entier soit tenu par cette note d’une absolue mélancolie. Continuer la lecture de « Weyes Blood, It’s Not Just Me, It’s Everybody (Sub Pop) »
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« Je suis à découvert », extrait du nouvel album de Primevère, en duo avec Françoiz Breut
La dernière fois qu’on a croisé Françoiz Breut sur scène, c’était au printemps à Colmar et à Metz pour Aucunes funérailles à l’horizon, soirées consacrées au label Lithium. Elle s’était illustrée en croisant le fer avec Calvin Keller, du groupe Sinaïve, pour un duo de toute beauté plein de symboles : reprenant à deux voix et guitare électrique L’écho de Dominique A, Françoiz avait porté très haut l’émotion du public présent. C’est à nouveau en très bonne compagnie qu’on la retrouve cet automne, avec un autre garçon talentueux, Romain, qui sous le nom de Primevère s’avance avec un bel album à venir, illuminé par des chansons hypnotiques, obsédantes, qui tournoient ou par des ballades toutes en douceur. En exclusivité, le duo Primevère / Françoiz Breut donc, chanson squelettique dans le cadre duquel excelle cette dernière, agile comme une gazelle sur des terres arides. Continuer la lecture de « « Je suis à découvert », extrait du nouvel album de Primevère, en duo avec Françoiz Breut »
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Vadim Vernay, vers l’obscurité
Vadim Vernay ne fait rien comme personne. Ce qui est, d’ailleurs, plutôt un bon point quand on enregistre des chansons. Sept ans se sont écoulés depuis la publication de It Will Be Dark When We Get There, son précédent album. Vernay prend donc son temps en se donnant une obligation de moyens. Ses disques ont la même saveur que les (rares) apparitions de Mark Linkous à la télévision dans les années 90. Il y a une vingtaine d’années, on guettait l’apparition de la frêle silhouette torturée de Linkous sur nos écrans… Aujourd’hui, on surveille l’arrivée des solides chansosn de Vernay sur notre platine. Continuer la lecture de « Vadim Vernay, vers l’obscurité »
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Minuit sonne bien avec The Drin
The Drin est le projet parallèle de Dylan Mc Cartney, qui officie également dans The Serfs à Cincinnati, Ohio. Après un premier album Engines Sings For The Pale Moon, et quelques cassettes sur le label local Future Shock, il revient avec Down River The Distance, à paraître le 21 Septembre, toujours chez Future Shock pour les US et Mangel Records pour l’Europe. Pour ce deuxième album, la méthode reste la même : la prédominance d’une basse froide, la voix de Dylan étirée et éthérée, l’utilisation d’instruments et de machines de seconde main rendent l’environnement sombre et plein de grain. Dylan l’a enregistré quasiment en solo, dans un grenier face à un cimetière aidé sur quelques pistes et pour la pochette par son compère Dakota qui joue avec lui dans Crime of Passing et les Serfs. On espère voir ce groupe sur le vieux continent dans pas trop longtemps.
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La balade bruitiste de The Cool Greenhouse
La bande Londonienne qui nous avait régalé d’un très beau concert lors de sa venue à Paris en avril dernier, nous gratifie d’un excellent nouveau single, Hard Rock Potato. The Cool Greenhouse tient donc la bonne formule sous forme de balade bruitiste. Entre effets de claviers façon vortex et des saillies de guitares hurlantes mais mélodiques, la voix de Tom qui ressemble étrangement à celle de l’Australien Nathan Roche nous raconte toujours des histoires à base de sujets quelque peu mornes, mais toujours teintées d’humour et de créativité. En l’occurrence sur le prochain album , celle de Blinkus Booth, personnage dont les aventures sont ponctuées de visites de personnages d’un autre univers. Sod’s Toasties risque donc d’être prometteur et sortira le 11 Novembre sur le label Melodic.