
Que reste-t-il à explorer quand tout est déjà découvert ou presque, qu’il faut, d’une manière ou d’une autre, renoncer au frisson de l’inconnu ? Depuis douze ans déjà, Jason Brewer – seul membre permanent de ce Club fondé par ses propres soins – n’a eu de cesse de défricher pied à pied les recoins les plus inaccessibles d’un territoire musical pourtant archi-fréquenté, consacrant comme bon nombre de ses confrères son attention passionnée au patrimoine rebattu de la pop de la deuxième partie des années 1960 en général et des Beach Boys en particulier. Ces quatrième et cinquième albums publiés simultanément présentent sans doute la version la plus accomplie de son obsession jusqu’au-boutiste pour une qualité esthétique d’un autre âge, de cette fascination communicative pour les mélodies radieuses et les arrangements ultra-solaires. Continuer la lecture de « The Explorers Club, The Explorers Club/To Sing And Be Born Again (Goldstar Recordings) »
On ne tombe pas tous les jours sur une telle mine : quatre albums d’un seul coup – soit l’intégrale et même un peu plus de l’œuvre des
Jusque-là, tout est flou ou presque. Un groupe dont les membres changent presque à chaque album et animé par un leader plus G.O. que dictateur, bienheureux de saisir au fil de chaque enregistrement l’instant éphémère de la rencontre – c’est la grande différence avec
« I did what doubt allowed. »
En musique, comme en matière de sentiments, l’évaluation prétendument objective du mérite est souvent très secondaire. Aussi bien n’essaierai-je pas ici de convaincre qui que ce soit que cette plantureuse réédition célébrant le vingt-troisième anniversaire du premier Lp de 
Il y a quelques mois à peine,
McDo a déjà donné le ton : tout est foutu. Les espaces publics étaient encore clos que cette réclame entrevue hier au soir devait avoir été tournée trop promptement, en prévision calculée des jours meilleurs. On y aperçoit une famille et leurs quelques amis célébrer leurs retrouvailles en se réjouissant ostensiblement de pouvoir à nouveau se goberger en coprésence de frites trop sèches et de steaks décongelés sur le tard. A peine est-il advenu dans le réel que le déconfinement est déjà à vendre. Quant aux quelques mois qui l’ont précédé, autant dire qu’il n’en reste déjà plus que les simulacres résiduels. Il ne nous reste qu’à nous raccrocher, une fois encore, aux traces musicales qui étaient seules la certitude rétrospective d’avoir vécu quelque chose de substantiel et, peut-être, de mémorable. Au premier rang d’entre elles figurent donc ces enregistrements, réunis depuis quelques jours, des sessions acoustiques diffusées par