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GFOTY – GFOTV (autoproduit)

GFOTY - GFOTVAlors que la clôture imminente de la décennie appelle au regard appuyé dans le rétroviseur pour essayer de dresser une sorte de palmarès de ce qui est sans doute la plus large unité de mesure temporelle que nous pouvons réellement appréhender de notre vivant (enfin, RDV en 2025 pour un top du quart de siècle si vous voulez, hein), mon cœur me ramène inlassablement vers GFOTY quand il s’agit d’évoquer ce qui fût, à mes yeux, l’essence de ces années 10. Sa plus jubilatoire incarnation en tout cas, celle qui, de toutes les chimères qui ont pu éclairer ces années passées, a su le mieux offrir du neuf et de l’inouï. Continuer la lecture de « GFOTY – GFOTV (autoproduit) »

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Playlist : « Le pire Noël » de Sufjan Stevens

Sufjan Stevens

Avec cent-un titres de Noël à notre disposition dans la très grande discographie hivernale de Sufjan Stevens, nous avions des dizaines de possibilités pour créer un disque idéal, une variation au sein même du projet.

On aurait aussi pu proposer un classement ou une note sur tous les EP qui composent les deux coffrets de 50 chansons chacun que sont Songs for Christmas et Silver and Gold. Nous aurions aussi pu écrire combien chacun de ces EP — un par an pendant dix ans — témoignait de l’évolution stylistique de l’auteur-compositeur. Il aurait aussi fallu raconter la petite histoire derrière le cent-unième titre, Lonely Man of Winter, que l’on a découvert que récemment après qu’il fut cédé à un fan qui en avait l’exclusivité durant des années. Continuer la lecture de « Playlist : « Le pire Noël » de Sufjan Stevens »

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À Bethléem, le 24 décembre

… avec Sufjan Stevens dans les oreilles.

Bethléem
Bethléem

Ça commence par quelques notes de banjo et cela se confond avec toutes les images que l’on peut avoir des chansons de Sufjan période Seven Swans (2004). Composée probablement à cette même époque, rien ne diffère jusqu’à l’intrusion d’une légère inversion dans les thèmes chrétiens : « Silent night, nothing feels right ».

That Was the Worst Christmas Ever ! tourne en boucle dans mes petits écouteurs alors que j’attends, glacé de solitude et de colère, à la frontière israélienne dans un bus un peu boiteux où cohabite plus ou moins bien quelques rares touristes et des arabes israéliens qui rentrent à Jérusalem-Est. Nous sommes le 24 décembre et je suis seul comme un con à Bethléem. Continuer la lecture de « À Bethléem, le 24 décembre »

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Matt Maltese, Krystal (7476 Records)

Matt MaltesePremière référence d’un label encore non-identifié (7476 Records), Krystal, paru le 8 novembre dernier, est passé sous tous les radars. Pourtant, le londonien Matt Maltese, du haut de ses 23 ans, a commencé à souffler ses promesses il y a quelques années déjà. Au printemps 2016, il dévoile un premier EP puis, un an plus tard, un single engageant. As The World Caves In, piano-voix langoureux, attire l’attention d’une figure de l’indie pop au flair infaillible : Jonathan Rado. Le leader de Foxygen, devenu l’un des producteurs les plus courus de la décennie – il se cache aux manettes des premiers albums de The Lemon Twigs ou Whitney, et des derniers de Weyes Blood ou Adam Green, déjà louangés dans ces pages – prend le jeune homme sous son aile et l’embarque à Los Angeles pour enregistrer Bad Contetestant, un premier LP emprunt de l’extravagance baroque, Todd Rundgren-esque, emblématique du californien. Continuer la lecture de « Matt Maltese, Krystal (7476 Records) »

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And Also the Trees : Nouvel horizon

Un live en vidéo pour les 40 ans de carrière du groupe anglais

And Also The Trees
And Also The Trees / Photo : Sébastien FD

C’est le 15 mai 1984. C’est le parvis du Zénith à Paris, un mardi soir avec beaucoup de gens en noir. C’est The Cure qui revient deux ans après l’Olympia, l’implosion presque en direct, le renvoi de Simon Gallup, la guérison par des singles pop, la sortie récente d’un nouvel album marqué par la drogue et le psychédélisme. C’est l’excitation palpable du public présent avant que les lumières ne s’éteignent, mais c’est aussi le public qui se pose une vraie question : « Qui en première partie ? » Pour beaucoup, ce doit être And Also The Trees, un groupe anglais dont le nom est parvenu jusqu’aux plus érudits car depuis quatre ans, il est parfois associé à celui de The Cure. Scènes partagées, une cassette confidentielle publiée en 1982 produite par Robert Smith et Mike Hedges, un premier single, paru un an plus tard, et un premier album, sorti en 1984, produit par Lol Tolhurst : ça laisse quand même beaucoup de probabilités. Mais finalement, à 20h30 presque tapantes, c’est la silhouette de Smith qui se dessine dans la pénombre et les lumières blanches de la salle parisienne… Continuer la lecture de « And Also the Trees : Nouvel horizon »

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Playlist : Comateens

Comateens

Alors que le label Tricatel réédite de fort belle manière les trois albums du plus français des groupes américains, petit tour d’horizon du répertoire (et de quelques curiosités) de ce trio américain passé maitre dans l’art d’une pop noire toujours prête à briller sous les boules à facettes.

Écouter sur Deezer ou sur Spotify

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Comateens : Manhattan Transfert

Comateens
Comateens

C’est l’histoire de la France, terre d’asile. C’est l’histoire d’artistes dont l’Hexagone s’entiche, dans la foulée de journalistes et de chanteurs frenchy but chic. C’est une histoire qui commence à New York, à la toute fin des années 1970. C’est le New York de tous les possibles, le New York des quartiers où on ne fout pas les pieds, le New York des Guerriers de la Nuit, le New York où l’on croise des (plus ou moins) jeunes gens inspirés par Rimbaud, Warhol, Genet, Verlaine, Godard, Kerouac, le Velvet, Ginsberg, Roxy, Truffaut, Bowie… C’est le New York de Patti, Debbie, Basquiat, de la no-wave, de la disco qui fait battre les corps, des jeunes femmes qui se rêvent stars, d’artistes qui s’exposent dans les rues… C’est 1978. L’automne. Nicholas, né Dembling, se surnomme North et s’acoquine avec Ramona Jan pour explorer un rock ascétique, une pop minimaliste. Ils enregistrent quelques originaux, une reprise d’un morceau de Bowie, font appel à un batteur mais lui préfèrent les services d’une boite à rythmes – oui, comme Suicide. C’est alors que Lyn Byrd (née Billman) entre en jeu, une jeune femme qui cultive le mystère derrière ses Wayfarer : elle gère ladite boite sur scène puis se glisse derrière un synthétiseur. Il y a un single autoproduit, une apparition sur une compilation qui eut son quart d’heure de gloire, Marty Thau Presents 2 x 5 (cinq groupes chantent deux chansons chacun, simple à comprendre) et dont le sous-titre était sans équivoque : New York – New Wave. Et puis, Ramona décide de partir alors que le couple – à la scène mais aussi à la ville – accueille en avril 1980 le petit frère de Nic à la guitare, le prénommé Oliver. Continuer la lecture de « Comateens : Manhattan Transfert »

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Blindtest : Ezra Furman

Ezra Furman
Ezra Furman

Avec huit albums en douze ans — si l’on compte aussi ses trois albums réalisés sous le nom d’Ezra Furman & the Harpoons, entre 2007 et 2011 –, Ezra Furman est assurément l’un des songwriters rock les plus prolifiques de ces dernières années. Auteur d’une pléiade de chansons aussi mémorables que I Wanna Be Your Grilfriend, Driving Down to L.A. ou I Killed Myself But I Didn’t Die, de brillants mélodrames pop aux accents subtilement fassbindériens, Furman est aussi, avec Ty Segall, l’un des rares songwriters contemporains à avoir su faire souffler un vent de fraîcheur sur un rock classique et soigneusement référencé qui, chez lui, ressemble à un étrange compromis entre le Bowie de Diamond Dogs (1974) et le Springsteen de Darkness on the Edge of Town (1978).
Il y a quelques semaines, en marge de son excellent concert à La Maroquinerie, où il était venu présenter Twelve Nudes, son sixième album solo qui lorgne ostensiblement du côté de ses héros punks, Ezra Furman acceptait de se plier à l’exercice du Blind Test et d’évoquer, à la fois, certaines de ses influences, son œuvre passée et la nature particulière de ses engagements politiques. Continuer la lecture de « Blindtest : Ezra Furman »